Ligne de Caen à Cerisy-Belle-Étoile

ligne de chemin de fer française

La ligne de Caen à Cerisy-Belle-Étoile, parfois appelée ligne de Caen à Flers, est une ligne française de chemin de fer à écartement standard non exploitée du réseau ferré national. Elle relie Caen à Flers en Normandie. Ce tronçon de l'axe Caen - Laval fut construit afin de désenclaver la ville en voie d'industrialisation de Condé-sur-Noireau. Cette ligne bénéficie d'un environnement paysager remarquable offert par la Suisse normande.

Ligne de
Caen à Cerisy-Belle-Étoile
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Caen, Condé-sur-Noireau, Cerisy-Belle-Étoile (Flers)
Historique
Mise en service 1868 – 1873
Fermeture 1970 – 1979
Concessionnaires Ouest (1863 – 1908)
État (1909 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 412 000
Longueur 61 km
Écartement standard (1,435 m)
Pente maximale 15 
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement 2 de Caen à Mutrécy)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) train touristique
Carte
Carte détaillée de la ligne.

Elle constitue la ligne 412 000 du réseau ferré national.

Histoire

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Chronologie

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  • Ouverture :
    •  : ouverture de la section Berjou - Cerisy-Belle-Étoile
    •  : ouverture de la section Caen - Berjou
    •  : réouverture de la ligne à la suite du débarquement
  • Fermeture au service voyageurs :
    •  : fermeture au service voyageurs de la ligne Caen - Cerisy-Belle-Étoile
  • Fermeture au service marchandises :
    •  : fermeture au service marchandises de la section Saint-Rémy - Berjou
    •  : fermeture au service marchandises des sections Feuguerolles-Saint-André - Saint-Rémy et Berjou - Condé-sur-Noireau
    •  : fermeture au service marchandises de la section Condé-sur-Noireau - Cerisy-Belle-Étoile
    •  : fermeture au service marchandises de la section Caen - Feuguerolles-Saint-André
  • Le train touristique :
    •  : circulation du dernier train touristique[1]
  • Tentative de réouverture :
    •  : décision par le conseil régional de Basse-Normandie de sauver la ligne[2]
    •  : adoption par le conseil régional de Basse-Normandie d'un plan Rail 2020 incluant la ligne
    •  : décision d'expérimenter un train touristique entre Berjou-Pont-Érambourg et Cerisy-Belle-Étoile à partir de l'été 2011 (projet non réalisé)
    •  : annonce par la région Normandie de réflexion sur la réouverture de cinq lignes dont la ligne SNCF Caen-Flers[3].

Genèse

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Afin de développer l'industrie de la vallée de l'Orne (tissage, filature, papeteries, fours à chaux, moulins), on décide de relier Caen et son port à la ligne Paris - Granville[4]. Un décret du déclare d'utilité publique la construction d'une ligne de chemin de fer entre Caen et Flers[5]. La ligne est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par décret impérial le [6].

La construction d'un embranchement ferroviaire d'environ 19 km entre la halte de Cerisi-Belle-Étoile, sur la ligne Paris - Granville, et Berjou commence en 1862 avec une main d'œuvre importante venue de Bretagne. La ligne Cerisy-Belle-Étoile - Berjou est inaugurée le . Cinq ans plus tard, le , la ligne est prolongée jusqu'à Caen[7]. Le premier voyage commercial est effectué le [8]. À partir de 1908, la ligne est gérée par l'Administration des chemins de fer de l'État, après la faillite de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest.

Au meilleur de son activité, la gare de Pont-Érambourg doit gérer plus d'une douzaine de trains de marchandises par jour, tandis que 15 trains de voyageurs s'y croisent quotidiennement.

Après l’utilisation de rames comportant des voitures "État" à essieux surnommées "cages à poules" pour le service voyageur, les premiers autorails circulent à partir de 1931 pour la desserte Caen - Laval.

Au moment de la création de la SNCF en 1938, le trafic de l'embranchement particulier des mines de Feuguerolles-Saint-André[9] est le plus important du réseau ouest[10].

Pont sur l'Orne à Allemagne (actuellement Fleury-sur-Orne).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ligne souffre des bombardements de l'été 1944, principalement aux villes et gares de Condé-sur-Noireau et de Thury-Harcourt. A partir du , la circulation est restreinte à La Lande-Clécy au départ de Caen[11]. Par ailleurs, c'est la seule ligne encore utilisable par les occupants au matin du . À la suite d'un message codé émis le 5 au soir sur la BBC : Le champ du laboureur dans le matin brumeux, plusieurs résistants du maquis Saint-Clair font sauter la voie dans la nuit, près du passage à niveau de Grimbosq. La voie est toutefois rapidement remise en service à partir du [12].

En , elle permet l'arrivée en gare de Mutrécy de deux wagons d'aide humanitaire offerte par les habitants d'Yverdon-les-Bains, en Suisse romande, pour les sinistrés d'Évrecy.

Après la Seconde Guerre mondiale

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Après deux ans d'interruptions, la ligne est rouverte le [13].

À partir des années 1950, le service voyageur est assuré par les célèbres autorails X 3800 dits "Picasso".

Le service voyageur est supprimé en 1970 avec le dernier voyage des Picasso le . Le tronçon Berjou-Pont-d'Ouilly avait déjà été fermé le (et le tronçon Pont-d'Ouilly-Falaise l'avait été le ). Quant aux trains de marchandises, ils roulent encore jusqu'en .

On tente d'exploiter la ligne pour des trains touristiques, de 1991 à 1993, avec un autorail RGP 2 (X 2719). Mais sans grand soutien des autorités, malgré un succès populaire de 40 000 voyageurs en deux ans (6e train touristique de France), cette expérience est un échec.

Depuis, l'amicale pour la mise en valeur de la ligne Caen-Flers (ACF) milite pour la réouverture de la ligne de Caen à Flers et la sauvegarde du matériel roulant. Elle assure l'entretien de la voie. Elle développe de plus une animation à Pont-Érambourg, le Dépôt-musée de Pont-Érambourg autour d’une halle à marchandises qui date de la fin du XIXe siècle. Elle propose aussi des cyclo-draisines (vélos-rail) sur deux anciennes portions de voie.

Infrastructures

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Liste des gares

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Liste des ouvrages d'art remarquables

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Pont ferroviaire de Fleury-sur-Orne

Particularités

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Juste avant le tunnel depuis Pont-Érambourg vers Pont-d'Ouilly se trouve un viaduc maçonné dénommé le pont des bordeaux. Au pied de ce viaduc se trouve la route qui longe donc cette voie en passant aussi sur un pont. Pont qui fut détruit lors de la Seconde Guerre mondiale et, lors de la reconstruction de ce pont routier, on utilisa l'un des morceaux du port artificiel d'Arromanches afin de rétablir la circulation.

Le dépôt-musée de Pont-Érambourg présentait une locomotive à vapeur mythique : la 030 TU 13. Cette locomotive américaine de la dernière guerre mondiale était présentée de manière statique. Elle a été transférée à Sotteville-lès-Rouen en 2022, pour exposition dans un futur musée ferroviaire[14].

Projets

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Le , Réseau ferré de France décréta la fermeture administrative de la ligne Caen-Flers[15].

Finalement, le , le conseil régional de Basse-Normandie a pris la décision de sauver la ligne[2]. Dans un premier temps, elle servira à l'exploitation d'un train touristique. Par la suite, une exploitation TER périurbaine sera assurée. L'expérience Regiorail fournit de nombreux exemples avec des matériels performants et particulièrement bien adaptés à ce type de ligne comme l'automotrice Alstom LHB Coradia LINT.

Le , le conseil régional de Basse-Normandie a adopté un plan Rail 2020. Celui-ci prévoit dans un premier temps d’exploiter de la section entre Caen et le viaduc de Clécy pour un usage touristique. À plus long terme (horizon 2020), l’étude de la remise en circulation totale de la ligne Caen-Flers est envisagé[16]. Lors de la réunion du comité de pilotage de cette étude du , il a été décidé qu'un train touristique sera expérimenté entre Berjou-Pont-Érambourg et Cerisy-Belle-Étoile à partir de l'été 2011. Parallèlement à la voie ferrée, une voie verte sera réalisée entre Caen et Clécy grâce à des financements du conseil général qui réclame l'aménagement de cette infrastructure depuis plus de 20 ans[17]. Le , la voie verte de la Suisse Normande est inaugurée, elle est aménagée parallèlement aux rails et doit relier Caen à Clécy, soit une longueur de 39 km. Un premier tronçon est ouvert jusqu'à Grimbosq. Celle ci a été prolongée à Thury-Harcourt en , puis jusque Clécy et le viaduc de la Lande en [18].

En , la région Normandie annonce la réflexion sur la réouverture de cinq lignes dont la ligne SNCF Caen-Flers[3]. La réouverture complète de la ligne est chiffée à 1,028 milliard d’euros, la remise en service d'un premier tronçon est envisagé de Caen à Thury-Harcourt pour un coût de 220 millions d'euros. Aucune date n'a cependant été avancée, la région préférant prioriser la réouverture de lignes plus importantes comme la section Rouen - Louviers. Cette réouverture ne devrait pas entrainer la disparition de la voie verte, la ligne ayant été construite en partie en double voie une coexistence est possible, néanmoins une sécurisation devra être réalisée[19].

Sources

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Notes et références

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  1. « Train touristique - Foule pour le dernier Caen-Clécy », Ouest-France,‎
  2. a et b Ouest-France du 13 décembre 2006
  3. a et b « Rouen-Louviers, Caen-Flers... Voici les nouvelles lignes de trains en projet en Normandie », sur actu.fr (consulté le )
  4. Alfred Picard, Les chemins de fer français : étude historique sur la constitution et le régime du réseau, Paris, J. Rothschild, 1884, t. 2, p. 223 [lire en ligne]
  5. Recueil des lois, décrets, conventions et cahiers des charges concernant le réseau concédé à la compagnie des chemins de fer de l'Ouest, p. 182 [lire en ligne]
  6. « N° 11551 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre du Commerce, de l'Agriculture et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 147 - 151 (lire en ligne).
  7. Histoire chronologique des chemins de fer européens et russes
  8. « Ouverture du chemin de fer de Caen à Flers », Le bonhomme normand,‎
  9. https://www.feuguerolles-bully.fr/les-mines/
  10. Historail, no 13, avril 2010, p. 66
  11. « Les trains partant de Caen vers Flers sont limités à La Lande-Clécy », Journal de Normandie, édition de Caen,‎
  12. « Le directeur de la région Ouest inaugure la ligne Caen - Flers », Paris-Normandie, édition de Caen,‎
  13. « M. Porchez, direction de la région Ouest de la SNCF, a inauguré samedi la reprise de du trafic sur la ligne Caen-Flers », Ouest-France, édition de Caen,‎
  14. « USA TC vapeur 030-TU-13 – PVC », sur patrimoine-ferroviaire.fr (consulté le )
  15. réseau ferré de France
  16. Communiqué de presse du 25 juin 2009
  17. Communiqué de presse du 26 février 2010
  18. « La Vélo Francette / Voie verte de la Suisse normande, de Caen à Thury-Harcourt », sur www.af3v.org (consulté le )
  19. Adrien MASSON et Emmanuelle FRANÇOIS, « La ligne de train entre Caen et Flers, fermée depuis 1970, pourrait-elle rouvrir ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )

Bibliographie

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  • Serge Leclerc, Le chemin de fer de la Suisse normande : au travers de la vallée de l'Orne et du Noireau, Condé-sur-Noireau, Charles Corlet, , 63 p. (ISBN 2-85480-358-2)
  • Collège Paul-Verlaine d'Evrecy, Un siècle de trains Caen-Flers : Une voie qui se raconte, Cabourg, Les cahiers du temps, , 175 p. (ISBN 978-2-35507-035-8)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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