Lycée Louis-le-Grand

établissement d'enseignement français, situé à Paris
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Le lycée Louis-le-Grand[1] est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public français. Il est situé le long de l'ancien cardo de Lutèce, au 123 de la rue Saint-Jacques, dans le 5e arrondissement de Paris, en plein cœur du Quartier latin. Son origine remonte au XVIe siècle, puisqu'il fut fondé en 1550 comme collège jésuite dans l'hôtel parisien de Guillaume du Prat, évêque de Clermont (d'où son nom d'origine, « collège de Clermont »). Il est reconstruit de 1885 à 1888.

Lycée Louis-le-Grand

Description de cette image, également commentée ci-après
Entrée principale du lycée Louis-le-Grand.
Histoire et statut
Fondation
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Administration
Académie Paris
Proviseur Joël Bianco
Proviseure adjointe Stéphanie Vinel (secondaire)
Mireille Salaun (CPGE)
Études
Population scolaire 1 800 élèves en moyenne (900 au lycée et 900 en CPGE)
Formation Lycée général (23 classes) et Lycée technologique (2 classes)
CPGE scientifiques, économiques et littéraires
Langue(s) des cours Français
Localisation
Ville Paris
Pays France
Site web www.louislegrand.fr
Coordonnées 48° 50′ 53″ nord, 2° 20′ 40″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Lycée Louis-le-Grand
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 5e arrondissement de Paris)
Lycée Louis-le-Grand
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lycée Louis-le-Grand

Il compte parmi ses anciens élèves quatre présidents et neuf Premiers ministres de la Ve République, ainsi que 8 prix Nobel et 6 médailles Fields.

Les élèves du lycée Louis-le-Grand sont parfois appelés des « magnoludoviciens », et l'établissement est couramment désigné sous le sigle LLG.

Histoire

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Collège des jésuites

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1550-1594 : Collège de la Compagnie de Jésus

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Guillaume du Prat, évêque de Clermont, qui avait rencontré Claude Le Jay, au concile de Trente invite les jésuites à ouvrir un collège dans son hôtel parisien en 1550. Il soutient financièrement cette fondation d'un don de 6 000 livres en vue d'assurer la subsistance de six « pauvres escholiers ».

Cet hôtel est la cellule initiale du collège de la Compagnie de Jésus. Toléré par l'Université, mais sans autorisation formelle de sa part, l'établissement reçoit des lettres patentes du roi et ouvre ses portes le . Le succès dépasse rapidement toutes les espérances, les élèves se présentent en nombre important et il faut agrandir le collège, en achetant et annexant les maisons mitoyennes de la rue Saint-Jacques.

Pourtant, le Collegium Societatis Iesu, que les élèves désignent sous le nom de collège de Clermont, a rencontré dès sa création de nombreux obstacles.

En effet, par une originalité surprenante à l'époque, le nouveau collège, tout en ayant une orientation pédagogique moderne et adaptée à la demande humaniste de l'époque, a décidé de donner à ses externes un enseignement gratuit. Le résultat est immédiat : on accuse les jésuites de dépeupler les collèges de l'Université de Paris. Dès 1564, le Recteur de l'Université Jean Prévot défend aux pères de rouvrir le collège ; un procès s'engage auquel s'intéresse tout le royaume. En attendant une conclusion qui ne vient pas, les Jésuites reçoivent l'autorisation provisoire d'enseigner : un provisoire qui va durer trente ans et qui va permettre au collège de Clermont de rayonner d'un éclat toujours plus vif.

1594-1618 : interdiction

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En 1594, le roi Henri IV est frappé d'un coup de couteau par Jean Châtel et on découvre que l'auteur de ce geste a été autrefois élève du collège de Clermont. Malgré les vives protestations de Jean Châtel lui-même, les membres du Parlement décident que les jésuites sont responsables de son crime[2]. La Compagnie de Jésus est interdite une première fois, ses membres bannis, leur collège mis sous séquestre, les biens et les meubles vendus.

En 1594, Henri IV installe la Librairie royale au collège de Clermont. Elle y reste jusqu'en 1603.

En 1603, le roi accorde à nouveau aux jésuites la permission de s'établir en France. En 1606, ils reprennent possession de leur collège de la rue Saint-Jacques, mais à condition de ne pas y enseigner. Puis, ils reçoivent l'autorisation de donner un cours de théologie par semaine. Enfin, des lettres patentes du accordent au collège de Clermont le droit de s'engager dans toutes les branches de l'enseignement.

Toujours opposée à la Compagnie de Jésus, l'université de Paris engage une vigoureuse action auprès du Parlement de Paris qui, dans un arrêt du , interdit aux jésuites d'enseigner à Paris : il faudra attendre le pour que soit enfin autorisée, conformément aux lettres patentes de 1610, la réouverture du collège.

1618-1762 : du collège de Clermont au collège Louis-le-Grand

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Le collège de Clermont, extrait du plan de Gomboust, 1652.

Dès lors, bénéficiant de la protection officieuse du roi, le collège de Clermont s'achemine, de 1618 à 1682, vers son apogée. En 1682, le Collège parvient à la consécration suprême. Le Roi-Soleil lui accorde son patronage officiel : l'établissement reçoit le nom de Collegium Ludovici Magni, Collège de Louis le Grand. Dès lors, l'établissement, bien qu'il n'ait encore jamais été agréé par l'Université de Paris, donne un enseignement fort apprécié à plus de 3 000 élèves. Toute l'organisation de l'enseignement secondaire est mise au point à cette époque suivant le Ratio Studiorum des Jésuites, avec la répartition en six classes de niveau, le découpage disciplinaire, des cours de physique et de chimie. La musique tient une grande place dans l'éducation des élèves. Marc-Antoine Charpentier compose pour les Jésuites un grand nombre de ses œuvres. Deux tragédies latines sont créées dans la cour du Mans neuf, dans des mises en scène luxueuses, Celse martyr () et David et Jonathas (février 1688).

1700-1873 : l'École des Jeunes de langues à Louis-le-Grand

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L’École des Jeunes de langues a été établie en 1669 par Colbert pour former des interprètes en turc, arabe et persan. Elle est rattachée au collège de Clermont (futur lycée Louis-le-Grand) en 1700[3], puis absorbée en 1873[4] par l'École spéciale des Langues orientales (fondée en 1795, aujourd'hui Institut national des langues et civilisations orientales[5]).

Le « chef-lieu de l'université »

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Armes du collège royal Louis-le-Grand sur un ouvrage de bibliothèque.

L'année 1762 voit la victoire du Parlement de Paris et de l'Université sur Louis-le-Grand. À la suite de la banqueroute du père Antoine Lavalette, la Compagnie de Jésus, que l'on a rendue responsable des dettes du père, commet en effet l'imprudence de porter l'affaire devant la grand chambre du Parlement de Paris. Le , le collège de Louis-le-Grand reçoit donc l'avis officiel d'avoir à congédier sans délai maîtres et élèves. Les jésuites sont expulsés et leurs ennemis s'installent triomphalement dans les murs du vieux collège. Le , Louis-le-Grand est consacré chef-lieu de l'université de Paris.

Sceau du collège Royal de Louis le Grand (1763-1849).

Vingt-huit collèges de Paris sont rassemblés à Louis le Grand : collège d'Arras, collège d'Autun, collège de Bayeux, collège de Beauvais (ou Dormans), collège de Boissy, collège des Bons-Enfants, collège de Bourgogne, collège de Cambrai, collège des Cholets,collège de Cornouaille, collège de Dainville, collège des Dix-Huit (ou de Notre-Dame), collège Fortet, collège de Hubant (ou de l’Ave Maria), collège de Justice, collège de Laon, collège du Mans, collège de maître Gervais, collège Mignon (ou Grandmont), collège de Narbonne, collège de Presles, collège de Reims, collège Sainte-Barbe, collège Saint-Michel, collège de Séez, collège de Tours, collège de Tréguier, collège du Trésorier.

Le collège Saint-Michel fut fondé par les familles Chanac et la famille du marquis de Pompadour[6].

Le roi Louis XV devient le second fondateur du collège : l'établissement obtient de mettre sur son sceau les armes royales, d’azur aux trois fleurs de lys d’or. Sur la grande porte sont désormais sculptées les effigies de Louis XIV et de Louis XV.

Bien qu'il partage avec le Recteur les vastes locaux de la rue Saint-Jacques, le nouveau principal décide d’entreprendre une véritable révolution pédagogique qui va relancer la guerre avec l’université de Paris. En 1766, il institue le concours de l'agrégation, qui est testé d’octobre à décembre à Louis-le-Grand. Allant plus loin encore, il organise dans les locaux du collège royal une École normale, préparant à l’agrégation (et c’est ainsi qu'avant de s'installer rue d’Ulm, l’École normale supérieure fonctionna pendant plus de quatre-vingts ans à Louis-le-Grand).

Une bibliothèque est constituée à partir de 1770 dans les locaux à partir de celle du recteur Jean-Gabriel Petit de Montempuis, des livres qui étaient déjà sur place dans le collège et des bibliothèques des collèges rattachés : l'ensemble forme l'embryon de la future Bibliothèque de la Sorbonne.

Ulcérée par ce nouvel attentat contre ses franchises séculaires, l’université de Paris se déchaîne en une guerre de douze années, avant de rendre les armes en 1778. Pendant ce temps, le collège traverse victorieusement toutes les campagnes menées contre lui devant l’opinion ; le nombre de boursiers passe de 465 en 1781, à 494 en 1788, puis 550 en 1789. À cette époque, les élèves restent au collège pour toute la durée de leurs études : après le baccalauréat, ils ont la possibilité de choisir entre la préparation de l’agrégation, les études de médecine, les études de droit et celles de théologie.

C’est ainsi que le jeune Robespierre, entré en qualité de boursier à l’âge de onze ans, quitta le collège à vingt-trois ans muni de son diplôme d’avocat et récompensé pour ses brillantes études par un prix exceptionnel de 600 livres.

À partir de 1790

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Le collège royal Louis-le-Grand vers 1789.

En 1790, la ferveur enflamme les étudiants attributaires d'une bourse d'études. Cent cinquante d’entre eux courent, volontairement ou non, aux frontières de la « patrie en danger », certains passeront plusieurs années sous les drapeaux de la République, jusque vers 1796. Sous la houlette de son proviseur Jean-François Champagne, un ancien élève d'origine modeste, boursier devenu enseignant, puis proviseur, peut-être dès après la mort en 1794 de Denis Bérardier, grand-maître temporel et député du clergé, et qui restera en fonction jusqu'en 1810, Louis-le-Grand traversera, avec des hauts et des bas, toutes les vicissitudes de cette période, un cas unique en France pour ce type d'établissement.

Octave Saunier, L'ancienne façade du lycée Louis-le-Grand (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, NuBIS).

De 1792 à 1794, une partie des locaux du collège nouvellement rebaptisé collège Égalité est occupée par trois mille soldats, puis par une prison politique où les victimes de la Terreur attendent le départ pour l’échafaud. Les livres sont temporairement transférés au « dépôt Louis-la-Culture » (église Saint-Paul-Saint-Louis) mais reviennent progressivement dès 1796.

Dès le début de la Révolution, tous les collèges de Paris avaient été fermés, à la seule exception du Collège Égalité. En 1797, il devient l'Institut central des boursiers sous le nom de Prytanée français et tout ce qui reste des quarante collèges parisiens de l’Ancien Régime y est regroupé.

En 1801, prenant à son tour le chemin suivi par Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, rend visite à l'établissement que l’on appelait le Collège de Paris depuis la division du Prytanée en plusieurs collèges en 1800. En 1802, sur proposition du ministre de l’intérieur Jean-Antoine Chaptal, l’établissement reçoit le titre de « lycée de Paris ». Premier établissement en France à recevoir ce titre de lycée, il devient en 1805 le « Lycée impérial ».

Banquet de la Saint Charlemagne, au collège Louis-le-Grand, le 28 janvier (Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne, NuBIS).

Désormais, les appellations vont se modifier au rythme des secousses de l’histoire de France : lycée Louis-le-Grand à la Première Restauration, l’établissement redevient collège royal de Louis le Grand à la Seconde Restauration. La préposition qui semblait faire du collège la propriété exclusive du Roi-Soleil disparaît en 1831.

Quant à la Bibliothèque, elle est déplacée à la Sorbonne à partir de 1823.

Après son introduction en France à partir de 1818 par Francisco Amorós, la gymnastique scolaire est enseignée à Louis-le-Grand à partir de 1829[7].

Les journées de juin 1848 font disparaître à son tour l’adjectif royal puis reparaître le titre de lycée. Un bref moment, élèves et maîtres demandent à la jeune et éphémère République de baptiser leur établissement lycée national. Ils ne sont pas écoutés ; on préfère à cette appellation le nom de lycée Descartes.

Dès 1849, cependant, un arrêté ministériel rétablit l’ancien titre : lycée Louis-le-Grand. Le Second Empire apportera sa petite touche personnelle et fera de l’établissement le lycée impérial Louis-le-Grand. Rebaptisé par l’autorité municipale, de 1870 à 1873, lycée Descartes, l’établissement de la rue Saint-Jacques redevient enfin, et définitivement, lycée Louis-le-Grand en . On peut d'ailleurs noter que les deux nomenclatures Louis le Grand et Louis-le-Grand sont valables.

À la rentrée 1880, notamment à cause du trop grand nombre de nouveaux d'élèves, le lycée est contraint d'installer des baraquements dans sa cour[7].

Ensemble de bâtiments disparates délabrés, situé au milieu d'une zone dense, obligé d'avoir recours à des annexes (petits lycées) qui acquièrent pourtant rapidement leur indépendance scolaire (lycée Michelet de Vanves en 1864 et lycée Michelet de Paris en 1891), le lycée Louis-le-Grand est reconstruit entre 1885 et 1888. Ces travaux permettent aussi d'élargir la rue Saint-Jacques et la rue Cujas adjacentes, recouvrant ainsi en partie l'emplacement de l'ancien collège des Cholets (fermé en 1763), dont le terrain avait été absorbé dès 1822[8]. La nouvelle façade, due à l'architecte Charles Le Cœur, substitue à l'ancienne porte en chêne cinq grandes ouvertures vitrées[7].

En parallèle, le lycée obtient de la Sorbonne, reconstruite au même moment, le percement de la galerie Gerson, juste en face du lycée, afin d'éviter à ses élèves d'avoir à faire le tour de la rue Saint-Jacques pour gagner l'université. Souhaitant comme bien d'autres établissements éviter l'agitation de la rue, il participe à faire échouer en 1906 un projet de tramway électrique qui devait remonter la rue Saint-Jacques. Encore au début des années 2000, aucun bus n'emprunte le tronçon situé devant le lycée[7].

En mars 1883, réagissant à l'exclusion d'un de leurs camarades, des élèves commettent des actes de vandalisme au sein du lycée (dortoirs saccagés, vitres brisées, etc.). L'affaire est médiatisée dans la presse, les dégâts sont évalués à 20 000 francs et une centaine d'élèves finit par être exclue[9].

Le 24 mars 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose dans le lycée Louis-le-Grand situé au no 123 rue Saint-Jacques[10].

Le lycée dans les années 1960

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Dans les années 1960, des élèves du lycée Louis-le-Grand participent au mouvement contre la guerre du Vietnam, souvent animé par des fils de résistants. Parmi eux se trouvent deux des principaux leaders du mouvement lycéen de Mai 68, Maurice Najman et Michel Recanati, qui déclenchent des heurts avec l'extrême droite au Quartier latin. Des manifestations et contre-manifestations ont lieu presque quotidiennement. Populaires chez une partie de la jeunesse des lycées du Quartier latin, elles servent à recruter des lycéens. Parmi eux Jean-Paul Cruse[11], fils d'un résistant[11], racontera que le comité Vietnam de base de Louis-le-Grand, où il est élève avec Antoine de Gaudemar, plus tard cofondateur de Libération, regroupait 150 élèves[11]. Le , l'assemblée générale des Comités d'action lycéens (CAL) a lieu au lycée Louis-le-Grand.

Après Mai 68, la violence continue dans plusieurs lycées, y compris à Louis-le-Grand. L'année scolaire 1968-1969 a ainsi été la plus agitée de cette période, non pas tant en termes de violence, mais plutôt sous forme d'une agitation politique permanente : réunions, édition d'affiches et de tracts, grèves, graffitis omniprésents, comme celui présent à l'entrée de la salle des professeurs : « Salle des chiens de garde de la bourgeoisie ». L'essai École nous t’aimons, école nous te détestons apporte un témoignage direct d’un ancien élève du lycée sur cette période[12]. Le , Le Monde recense 34 militants des CAL exclus en région parisienne et le , Jean Tibéri, député gaulliste, est agressé par des militants du CAL Louis-le-Grand[13],[14]. Le , la police intervient dans le lycée.

Dénomination

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Au fil de son histoire, le lycée a porté plusieurs noms : lycée de Paris (1803-1804), lycée impérial (1804-1814), collège royal Louis-le-Grand (1814-1848), lycée Descartes (1848-1849), lycée puis lycée impérial Louis-le-Grand (1849-1870), lycée Descartes (1870-1873) et lycée Louis-le-Grand (depuis 1873)[7].

Le lycée aujourd'hui

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Le bâtiment de la cour Victor-Hugo du lycée Louis-le-Grand.

Situation actuelle

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Depuis le début du XXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu d'importants travaux. 1995 marque le début d'une vaste entreprise de rénovation qui donne au lycée son aspect actuel.

Le lycée, dirigé par Joël Bianco depuis 2020, accueille plus de 1 800 élèves (environ 920 élèves en secondaire et 900 élèves en classes préparatoires (CPGE)). Parmi les classes préparatoires, les classes scientifiques regroupent 60 % des élèves CPGE, tandis que les classes littéraires représentent 25 % et les classes commerciales 15 % des élèves. Presque 10 % des élèves sont de nationalité étrangère (on compte plus de 40 nationalités différentes, en particulier dans les sections du secondaire dites européenne et orientale). Le lycée est également doté d'un internat d'une capacité d'accueil de 339 élèves, garçons et filles, inscrits en classes préparatoires.

Classes

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Le lycée Louis-le-Grand compte une quarantaine de classes, principalement scientifiques ; il y a environ 920 élèves répartis dans 25 classes pour le second cycle et environ 900 étudiants répartis dans 21 classes préparatoires aux grandes écoles.

En seconde, on dénombre sept classes de même niveau ; on trouve en option le grec ancien et le latin. En première et en terminale, il y a chaque fois sept classes scientifiques dont deux à profil sciences de l'ingénieur (SI) (seule une moitié de la classe suit l'option SI), une classe littéraire et une classe technologique scientifique (STI2D : sciences et technologies de l'industrie et du développement durable). À ces deux niveaux, on peut noter des distinctions entre les classes : la S1 est traditionnellement considérée comme une classe « d'élite »[réf. nécessaire] (notamment en mathématiques où les élèves suivent un programme particulièrement poussé) ; la S6, qui va de la seconde à la terminale, est une section européenne. Elle comprend quatre heures d'enseignement renforcé en LV1-Anglais et une heure de SVT en anglais, en plus par semaine[15].

Il existe aussi depuis 2007 une section orientale chinoise dans laquelle entrent de droit tous les élèves qui étudient le chinois en LV2 ou en LV1. Les élèves de cette section sont dispersés sur plusieurs classes et se retrouvent pour les cours de chinois. On distingue un groupe scolaire normal destiné à ceux qui ont démarré l’apprentissage du chinois en 5e et un groupe avancé pour ceux qui ont déjà une bonne pratique de la langue. Les élèves suivent de plus 1 h/semaine de mathématiques en chinois ; cet enseignement est déconnecté des cours habituels de mathématiques. Cela permet d’approfondir l’étude de la langue et de s’initier au vocabulaire scientifique en chinois ; il débouche en terminale sur une épreuve orale optionnelle au baccalauréat que les élèves obtiennent avec la mention « orientale chinoise ».

Après la réforme du lycée, les enseignements de spécialité enseignés au lycée sont[16] :

  • histoire géographie, géopolitique et sciences politiques ;
  • humanités, littérature et philosophie ;
  • langues, littératures et cultures étrangères (anglais) ;
  • mathématiques ;
  • numérique et sciences informatiques ;
  • physique-chimie ;
  • sciences de l’ingénieur ;
  • sciences de la vie et de la Terre ;
  • sciences économiques et sociales.

En ce qui concerne les classes préparatoires aux grandes écoles, le lycée accueille en filière scientifique en première année trois MPSI, deux PCSI et une MP2I et en seconde année 5 classes de MP (4 MP* et 1 MP), 3 de PC* et une de PSI*. À la rentrée 2022, une des classes de MP* est remplacée par une MPI*. On enseigne aussi dans le lycée la filière littéraire (deux lettres supérieures — hypokhâgnes — et deux premières supérieures — khâgnes — A/L classique) et la filière économique ECS (première et deuxième année).

Musée scientifique

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Lors d'une rénovation des locaux dans les années 1970, Pierre Provost, alors professeur agrégé de sciences physiques au lycée, a eu l'idée visionnaire pour l'époque, de préserver l'ancien matériel expérimental des laboratoires de sciences physiques (aussi bien celui qui servait pour les recherches des enseignants que celui qui avait un rôle didactique).

Maison des Lycéens

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Pour promouvoir les clubs, soutenir des actions lycéennes et mettre en place des réunions culturelles et des festivités, une organisation à but non lucratif, la Maison des Lycéens du lycée Louis-le-Grand ou MDL Louis-le-Grand, a été mise en place à la rentrée 2013-2014. Cette association, dont le fonctionnement est assuré par les élèves eux-mêmes, a pour principal objectif de permettre à ceux qui le souhaitent, qu'ils soient étudiants ou bien membres de la communauté éducative, de concourir à la vie du lycée dans les domaines culturels, sociaux et sportifs, au travers d'actions diverses et variées. La Maison des Lycéens accompagne notamment la création théâtrale au lycée : chaque année, plusieurs pièces sont montées en autonomie par les élèves et présentées à la fin de l'année scolaire dans l'amphithéâtre Patrice Chéreau. Elle travaille souvent de pair avec le Conseil des délégués pour la vie lycéenne du lycée Louis-le-Grand.

Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures

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Une partie du Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures (CPES) de PSL se déroule à Louis-le-Grand[17].

Le reste de la formation s'effectue principalement dans les établissements de PSL du Quartier latin : lycée Henri-IV, École normale supérieure, École des Mines, ESPCI, etc.

Quelques chiffres

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Classement du lycée

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En 2017, le lycée se classe 6e sur 109 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 18e au niveau national[18]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[19].

En 2018, Louis-le-Grand est classé 3e meilleur lycée de France selon le classement annuel Le Figaro Étudiant[20]. En 2023, il est classé meilleur lycée de France selon la même source[21].[pertinence contestée]

Classement national du lycée
Source 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Le Figaro Étudiant 3e 27e[22] 1e[21]
L'Étudiant
L'Express 12e[23] 12e[23]
Le Parisien 5e[24]

Le concours général

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Dès la création du concours général en 1744, le lycée Louis-le-Grand y obtient d’excellents résultats. Par exemple, Baudelaire obtint un prix dans la composition de vers latins[25].

En 2022, le lycée Louis-le-Grand est le lycée le plus primé avec 25 récompenses[26].

Nombre de lauréats au concours général
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Nombre de lauréats 11 13 16 16 18 10 21 13 8 10
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Nombre de lauréats 24 21 19 24 17 12 20 28 26 épreuves annulées
2021 2022 2023 2024
Nombre de lauréats 18 25 18 26

Classement des CPGE

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Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2023, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2022 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
ECS[27] 39 / 46 élèves 85 % 73 % 2e
sur 92
Khâgne A/L[28] 17 / 104 élèves 16 % 18 % 4e
sur 33
MP / MP*[29] 90 / 188 élèves 48 % 44 % 1e
sur 139
PC*[30] 38 / 97 élèves 39 % 33 % 1e
sur 108
PSI*[31] 8 / 49 élèves 16 % 19 % 4e
sur 122
Source : Classement 2023 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2022).
* Le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP. Pour les khâgnes, ce sont les 3 ENS et l'Ecole des Chartes. En filières scientifiques, ce sont les 4 ENS et Polytechnique.

Direction

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Personnalités liées au lycée

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Enseignants

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Par ordre alphabétique :

Élèves

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Hommes et femmes de lettres, philosophes

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Artistes

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Scientifiques

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Personnalités politiques

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Autres personnalités

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Dans la culture populaire

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Dans le film La Gifle (1974), le père d'Isabelle, joué par Lino Ventura, est professeur de géographie au lycée Louis-le-Grand. Une scène le montre arpentant le corridor de la cour Molière et donnant cours dans une des grandes classes du rez-de-chaussée, où les élèves sont en grève.

En 2014, une séquence du film Les Trois Frères : Le Retour est tournée au lycée Louis-le-Grand. Didier Bourdon, alors vendeur par correspondance de jouets sexuels, fait croire à son entourage qu'il est professeur de philosophie dans cet établissement. Son frère, Bernard Campan, lui donne rendez-vous après un supposé cours, pensant qu'il travaille réellement là-bas. On y découvre Didier sortir du lycée, après avoir réussi à y rentrer par discrétion, appuyant la supercherie[49].

Notes et références

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  1. Aurel Ramat, Le Ramat typographique, éditions Charles Corlet, 1994, 127 pages (ISBN 2-85480-468-6 et 978-2854804683), fournit à la page 63 les exemples suivants : « J’aime Louis le Grand (lui-même) » et « J’aime Louis-le-Grand (le lycée) ».
  2. Copie de l’Édit signé le 7 janvier 1595 par Henri IV à Poitiers, in Charles Sauvestre, Instructions secrètes des Jésuites, p. 164-166, Ed. Dentu, 1878.
  3. Gustave Dupont-Ferrier 1925. Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Tome III, p. 354-356.
  4. Gustave Dupont-Ferrier 1925. Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Tome III, p. 391-398.
  5. Historique sur le site de l’INALCO.
  6. Pierre-Thomas-Nicolas et Magny Hurtaut, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, (lire en ligne), p. 462
  7. a b c d et e Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  8. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 1, Paris, Édition de Minuit, , 794 p. (ISBN 2-7073-1052-2), p. 404.
  9. Béatrice Kammerer, « Les enfants, c'était mieux avant... », sur Slate, (consulté le ).
  10. L'Excelsior du Jeudi 9 Janvier 1919 sur Gallica : État récapitulatif des points de chute des obus lancés par le canon à longue portée sur Paris et sa banlieue, du 23 Mars au 8 Août 1918
  11. a b et c Entretien avec Jean Paul Cruse" par David Hamelin le 20 décembre 2009 [1]
  12. Jean-Marc Sérougne, École nous t’aimons, école nous te détestons, éditions Baudelaire, pages 23 à 30.
  13. Didier Leschi, « Mai 68 et le mouvement lycéen », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1988 [2]
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  49. « LES TROIS FRÈRES, LE RETOUR », sur CinéGong (consulté le )

Annexes

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Bibliographie

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  • Victor Chauvin, Histoire des lycées et collèges de Paris : suivie d'un appendice sur les principales institutions libres et d'une notice sur le concours général, Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1866, p. 11-60, 175-184 (lire en ligne)
  • Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Gustave Dupont-Ferrier, Éditions de Boccard, 3 vol., 1921-1925
  • Le lycée Louis le Grand, Maurice Donnay, éditions Gallimard (NRF), collection Collèges et Lycées, 1939
  • Les Heures difficiles de Louis-le-Grand (1939-1945) Témoignages, auto-édité par Hubert Legros, 1997 (ISBN 2-9511994-0-6)
  • Le Lycée Louis-le-Grand, ouvrage collectif, édition Gérard Klopp, 1997 (ISBN 2-906535-06-0)
  • Bruno Frappat, Pouvoir « Mao-spontex » à Louis-le-Grand, Le Monde, , [lire en ligne].
  • Marc-Antoine Charpentier, Catherine Cessac Fayard 2004, Les Jésuites, L'église et le théâtre, chap. VII, p. 207

Articles connexes

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Liens externes

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