Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var
Le Pays A3V (qui signifie Asses, Verdon, Vaïre, Var) est un "territoire de projets" issu de loi Voynet, regroupant 40 communes du département français Alpes-de-Haute-Provence dans la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il s’appelait initialement le Pays 3V, le canton de Barrême (qui représente la vallée de l'Asse) l’a rejoint après sa création.
Pays A3V | |
Administration | |
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Pays | France |
Régions | PACA |
Départements | Alpes-de-Haute-Provence |
Siège | Beauvezer |
Président | Bernard Molling[1] |
Démographie | |
Population | 10 751 hab. (2014) |
Densité | 6,2 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 1 738,46 km2 |
Subdivisions | |
Communes | 41 |
EPCIFP | 2 |
Liens | |
Site web | Site officiel |
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Ce territoire rural compte environ 10 000 habitants pour une densité moyenne de 6 habitants au km2. La principale agglomération est la sous-préfecture Castellane qui compte moins de 1 700 habitants.
Elle est vouée à disparaitre le à la suite d'une nouvelle organisation territoriale. Les cinq communautés de communes du Pays fusionnent entre elle, pour devenir la communauté de communes Alpes Provence Verdon.
Composition
modifierCe pays regroupe les 5 anciennes communautés de communes:
- Communauté de communes du Moyen Verdon
- Communauté de communes du Haut-Verdon Val d'Allos
- Communauté de communes Terres de Lumière
- Communauté de communes du Pays d'Entrevaux
- Communauté de communes du Teillon
Les communes
modifierCompétences
modifier- habitat
- forêt
- agriculture
- économie
- services publics
- randonnée
- risques naturels
- patrimoine
Histoire de la région avant la création du Pays
modifierL'industrie textile dans le Moyen et Haut Verdon
modifierSous l’Ancien Régime
modifierAu Moyen Âge, le Haut et le Moyen Verdon possèdent un embryon d’industrie drapière (la première mention d’un tisserand date de 1344, à Allos[2]), industrie utilisant la laine de mouton, mais ne produisant que du cordeillat, un drap grossier et de mauvaise qualité[3]. Cependant, elle prend un essor important au XVIe siècle, et écoule sa production auprès des bergers accompagnant les troupeaux en transhumance, et sur les foires de Basse-Provence et d’Italie[4]. La laine est incomplètement débarrassée du suint, ce qui lui conserve une certaine souplesse et rend le tissu imperméable[5]. Cette activité est très importante, au point de susciter la généralisation, après l’incendie de 1672, du fenestroun, petite fenêtre supplémentaire destinée à donner de la lumière sur le métier à tisser[6].
La production annuelle atteint en 1620 18 000 pièces, dont 10 000 sont écoulées lors de la foire de Colmars, fin septembre, une partie étant également vendue à celle de Villars-Colmars[7]. Colmars reste le principal centre producteur jusqu’à la Révolution[8], Allos lui fournissant de la laine filée[9], l’essentiel du tissage se faisant à Colmars, les métiers étant installés à domicile[10]. La production ne suit pas les réglementations de qualité[11] ce qui lui ferme le marché provençal au XVIIIe siècle ; elle réussit tout de même à s’écouler auprès d’une clientèle recherchant avant tout la toile peu onéreuse et inusable, notamment en Italie du Nord[12]. Cette production se maintient jusqu’au premier tiers du XVIIIe siècle au moins, mais s’effondre pour tomber, pour l’ensemble de la viguerie de Colmars, à 2000 pièces peu avant la Révolution[13]. La fermeture du débouché piémontais (application de droits de douane de 100 % en 1760) finit de fermer tout débouché extérieur légal à la production du Haut-Verdon, la contrebande ne compensant pas.
La révolution industrielle
modifierLa révolution industrielle dans le secteur n’utilise pas la machine à vapeur. Les principales caractéristiques s’y retrouvent cependant : mécanisation du travail, concentration industrielle et capitalistique, Les premières filatures et fabriques de tissage apparaissent dans les années 1800 et 1810, préparant ainsi un nouvel essor de la production au XIXe siècle[14].
La première fabrique intégrée est construite par André Honnorat à Saint-André en 1819[15].
Cet exemple est rapidement suivi, la vallée du Verdon et les vallées adjacentes ayant toutes une abondante matière première disponible. C'est ainsi que des fabriques ouvrent, toutes sur le même modèle, à Thorame-Haute et Basse, Beauvezer, Villars-Colmars, Castellane, Barrême, Moriez, Vergons, Annot, et même jusqu’à Saint-Martin-d'Entraunes, alors situé dans royaume de Sardaigne[16]. En 1837, onze établissements emploient 260 ouvriers[17], douze fabriques en emploient 300 en 1842[18].
En 1843, le nombre des établissements en activité atteint 18, pour 419 ouvriers employés[19]. Dans un département peu industrialisé, la vallée du Verdon compte ainsi 74 % des établissements de l’industrie textile des Basses-Alpes, et le tiers des établissements toutes industries confondues (mines exclues)[20]. L’essor se poursuit avec 20 fabriques et 523 ouvriers en 1858[21]. Le déclin s’amorce dans les années 1860 : 16 fabriques en 1868 et 415 ouvriers, 17 fabriques mais 227 ouvriers en 1871, 14 fabriques et 152 ouvriers en 1879[22].
Cette industrie utilise l’énergie hydraulique via des roues à aubes durant tout le XIXe siècle[23], puis l’électricité au XXe siècle, mais elle a alors presque disparu. Les tissus fabriqués avant 1850 sont surtout des burels et des cadis, puis la fabrication s’affine quelque peu, mais en utilisant toujours de la laine partiellement désuintée, donc encore imperméable[24]. Dans l’ensemble, l’industrie lainière du Verdon est comparable à celle d'un centre de l’importance de Nîmes, et même supérieure au début du XIXe siècle, ce qui poussa à acheter la laine dans le Var, la production locale étant insuffisante[25].
Les débouchés sont d’abord uniquement provençaux (deux tiers de la production en 1843), puis s’élargissent au sud-est de la France sans franchir le Rhône jusqu’en 1858, et enfin à la fin du XIXe siècle, à l’ensemble des régions froides et montagneuses de la France, où un tissu chaud et résistant était apprécié[26].
Les ouvriers ne se sont jamais syndicalisés, et il n’y eut non plus jamais de grève importante signalée, les conditions de travail étant comparables à celles des autres ouvriers de la même époque[27]. De la même façon, en cas d’accident du travail (il y eut des cas d’ouvriers amputés d’un membre), aucune indemnisation ne fut jamais versée, le patron intervenant parfois pour obtenir un emploi de fonctionnaire à l’ouvrier infirme[28]. En 1858, un tiers des employés sont des femmes, et un tiers des enfants de moins de seize ans[29] ; les femmes recevaient un salaire journalier compris entre le tiers et la moitié de celui d’un homme, pour des horaires de huit à dix heures (contre dix à douze pour les hommes)[30].
À la fin du XIXe siècle, après avoir connu une baisse des effectifs employés, les fabriques ferment, d’abord en 1880 définitivement à Castellane et Thorame-Haute. En 1886, c’est la plus importante et la plus ancienne qui ferme, la fabrique Honnorat de Saint-André. En 1900, l’activité ne se maintenait que dans quatre petites fabriques, une à Saint-André, deux à Beauvezer, une à Colmars. En 1914, ne restaient que trois fabriques à Colmars et Beauvezer, employant 54 ouvriers[31], et seule la petite fabrique Trotabas subsiste après 1937, en se modernisant[32]. Parmi les causes du déclin, sont citées la concurrence extérieure (industries du Nord de la France), l’exode rural, qui priva les ateliers de la main-d’œuvre saisonnière, l’érosion qui réduisit les pâturages donc la production de laine, puis la reforestation, qui eut le même effet, avant de permettre de restituer des clairières aux troupeaux. Une des faiblesses de cette industrie était aussi la gestion, familiale, qui ne suivait pas de règles comptables établies[33].
Résistance durant la Seconde Guerre mondiale
modifierLe Pays A3V correspond au secteur B4 de la Résistance du département des Basses-Alpes, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Réalisations
modifierL’association[précision nécessaire] Pays A3V fonctionne essentiellement en fournissant une ingénierie-conseil aux communes membres.
Agissant sur un territoire montagneux mal desservi par l’ADSL, il a mis en place des boucles locales alternatives en utilisant la technologie Wi-Fi. L’opérateur est Shaktiware, qui a créé la société A3V Telecom pour desservir les communes et hameaux isolés du Pays[34].
Grâce à un projet sponsorisé par l’Union européenne et mené par l’association culturelle de pays Fabri de Peiresc, les médiathèques du territoire se sont informatisées (voir site officiel des médiathèques).
Historique
modifierLe Pays a créé la publication irrégulière Intervals[précision nécessaire] afin de communiquer sur sa politique. Cette revue est rédigée par les salariées du Pays, chacun sur le thème dont il était responsable : EREF, Pays Gourmand, Leader, Foret...
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- Site officiel
- Annuaire culturel du Pays
- Herbier numérique des plantes présentes dans le Pays A3V (réalisation du Pays A3V)
- Site de la candidature FEDER du pays A3V – (Innovation touristique en milieu rural)
Sources
modifierMireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p.
Notes
modifier- Verdon Info
- Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 47
- Mireille Mistral, op. cit., p 50
- Mireille Mistral, op. cit., p 51
- Mireille Mistral, op. cit., p 53-54
- Mireille Mistral, op. cit., p 56
- Mireille Mistral, op. cit., p 51 et 72
- Mireille Mistral, op. cit., p 87 et suivantes
- Mireille Mistral, op. cit., p 84
- Mireille Mistral, op. cit., p 55-56
- Mireille Mistral, op. cit., p 60-68
- Mireille Mistral, op. cit., p 74
- Mireille Mistral, op. cit., p 82
- Mireille Mistral, op. cit., p 94-113
- Mireille Mistral, L’industrie Drapière dans la Vallée du Verdon, thèse de doctorat d’État en Sciences économiques, Académie d’Aix-en-Provence, Nice, 1951, 231 p., p 119
- Mireille Mistral, op. cit., p 119-120
- Mireille Mistral, op. cit., p 127
- Mireille Mistral, op. cit., p 131
- Mireille Mistral, op. cit., p 134
- Mireille Mistral, op. cit., p 137-138
- Mireille Mistral, op. cit., p 141
- Mireille Mistral, op. cit., p 145
- Mireille Mistral, op. cit., p 153
- Mireille Mistral, op. cit., p 161
- Mireille Mistral, op. cit., p 167
- Mireille Mistral, op. cit., p 169-170
- Mireille Mistral, op. cit., p 187-188
- Mireille Mistral, op. cit., p 188
- Mireille Mistral, op. cit., p 135
- Mireille Mistral, op. cit., p 187
- Mireille Mistral, op. cit., p 191
- Mireille Mistral, op. cit., p 192
- Mireille Mistral, op. cit., p 171-172
- Voir site commercial