Jeanne Malivel

peintre, illustratrice et graveuse française.(1895-1926)
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Jeanne Malivel née le à Loudéac et morte le à Rennes est une peintre, illustratrice et graveuse française.

Jeanne Malivel
Autoportrait de Jeanne Malivel.
Fonction
Enseignante
École régionale des beaux-arts de Rennes
Rennes
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 31 ans)
RennesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Seiz Breur (-)
La Gilde Notre Dame (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement

Biographie

Formation

Jeanne Malivel naît à Loudéac[1] dans une famille de négociants. Après des études secondaires à l'institution de l'Immaculée Conception à Rennes, elle est remarquée par son professeur de dessin, Louise Gicquel (1876-1956). Elle devient infirmière à l'hôpital militaire de Loudéac en 1915, et décide dès l'année suivante de suivre les cours de l'Académie Julian à Paris[2],[3].

Elle est reçue 14e au concours d'entrée de l'École des beaux-arts de Paris en et adhère à la Gilde Notre-Dame, ce qui lui permet de faire la connaissance de Maurice Denis et de George Desvallières. En raison des bombardements sur Paris pendant la Première Guerre mondiale, elle revient à Loudéac mais est à nouveau reçue avec succès[4],[3] au concours d'entrée des Beaux-Arts de Paris. Elle loue un atelier avec Marguerite Huré (1895-1967) et Renée Trudon (1891-1934), deux condisciples de l'École des beaux-arts.

Parallèlement à ses études aux Beaux-Arts, elle suit des cours de langue et de littérature celtique au Collège de France, ainsi que des cours de breton au Cercle celtique et se lie d'amitié avec le graveur-sculpteur René-Yves Creston et le sculpteur Georges Robin[3].

Engagements militants

En 1917, elle adhère à la Gilde Notre-Dame dirigée par l'abbé Léon Cadart, en accord avec sa foi[3]. Ses membres s'inspirent de l'art et de la foi médiévale pour insuffler un renouveau de l'art catholique[3]. Jeanne Malivel va par la suite, en 1919, rejoindre Maurice Denis dans les Ateliers d'art sacré que l'artiste avait fondé rue de Furstemberg[3].

Elle adhère en 1919 au groupe régionaliste breton Unvaniez Yaounkiz Breiz, dont le journal est Breiz Atao. Elle rencontre nombre d'artistes bretons résidant à Paris, comme René Quillivic, James Bouillé ou encore René-Yves Creston et Suzanne Creston.

Cette même année, en octobre, elle figure parmi les signataires de la déclaration du marquis Régis de l’Estourbeillon pour le droit des langues et la liberté des peuples qui sera relayée par l’Union régionaliste bretonne (URB). C’est la première fois que le nom de Jeanne Malivel est associé au militantisme régionaliste. En 1920, elle expose des peintures lors du congrès de l’URB. C’est dans le cadre des activités de cette association qu’elle rencontre de nombreux artisans de petites industries locales parmi lesquels Jules Henriot, le menuisier Jean Le Lousse-Bliquet (Quintin) ou encore les tisserands Léauté (Uzel) qui seront tous associés plus tard à ses productions artistiques[5].

En , Jeanne Malivel participe à Rennes, dans la grand’chambre du Parlement, au Congrès d'une autre association militante régionaliste, rivale de l'URB : la Fédération régionaliste de Bretagne (FRB). Les objectifs de cette association visent à promouvoir un régionalisme breton et la perpétuation des productions artisanales et artistiques locales. Cela ne sera pas anodin dans le développement des activités futures de l’artiste, l’objectif pour le FRB est clair, il s’agit en effet de « rechercher des éléments de décoration celto-bretonne et leur application à l’industrie et au développement de l’apprentissage des métiers d’art ». Lors du Congrès de 1920, dans une volonté fédéraliste, l’association exprime à travers un vote son souhait de soutenir la revendication d’une Bretagne intégrale à cinq départements. Jeanne Malivel témoigne : « […] j’avais levé bien haut la mienne pour la Bretagne telle qu’elle doit être, la Bretagne seule. »[6]. C’est dans le giron de la FRB qu’elle côtoie de nombreuses personnalités œuvrant à ces mêmes recherches et revendications, notamment au sein de la section des beaux-arts de la fédération: Charles-René Collin, Eugène Bossard, Jeanne-Marie Barbey et James Bouillé notamment[5].

À partir de 1919, elle aborde la gravure sur bois, travaillant entre autres sur l'illustration de Histoire de notre Bretagne, ouvrage écrit par Jeanne Coroller-Danio[7] et originellement destiné aux enfants. Cet ouvrage paraît finalement en 1922. Salué par les nationalistes bretons, il est violemment attaqué dans la presse. Tous saluent pourtant le travail graphique de Jeanne Malivel.

Activité d'enseignement à l'École des beaux-arts de Rennes

Au début de l'année 1923, elle devient professeure à l'École des beaux-arts de Rennes, à l'instigation de son directeur Jules Ronsin. Elle va y demeurer trois ans, avant que ses soucis de santé ne la contraignent à abandonner cette activité[3]. Elle y enseigne principalement la gravure, et son atelier va être déterminant dans la diffusion de la xylographie auprès des jeunes artistes alors en formation à Rennes : sous son influence, André Mériel-Bussy, Édouard Mahé, Marguerite Houël et René Salmon de La Godelinais s'essayent à cette technique. Plusieurs d'entre eux, cependant, ne poursuivirent pas dans cette voie une fois quittée l'École des beaux-arts[3].

La fondation du mouvement des Seiz Breur jusqu'au retrait de la vie militante et artistique

Le début du conte Les sept frères (Ar Seiz Breur), collecté par Jeanne Malivel.

Au cours de l'été 1923, Jeanne Malivel participe activement à la création du mouvement des Seiz Breur[Note 1] (l'histoire a retenu que le Jeanne Malivel retrouve René-Yves Creston et son épouse Suzanne Creston au pardon du Folgoët et que c'est lors de cette rencontre que serait née l'idée de créer une confrérie d'artistes et d'artisans se donnant pour mission de renouveler l'art populaire breton[8]) en vue de participer à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui doit se tenir à Paris. En dépit des difficultés rencontrées avec Jean-Julien Lemordant, le groupe réussit à présenter un ensemble cohérent (l'Osté, salle des Côtes-du-Nord) qui est récompensé à maintes reprises.

Pourtant, dès le début de l'année 1925, le groupe des Seiz Breur connaît de vives tensions et Jeanne Malivel s'en écarte, tout comme son ami Pierre Abadie-Landel. Elle se retire alors volontairement de la scène artistique et de la vie militante[3]. Elle se marie en avec Maurice Yung, contrôleur des droits indirects, et le couple emménage à Vitré à la fin de cette même année. Touchée par une typhoïde, elle meurt à la clinique Saint-Vincent de Rennes, le .

Elle est inhumée à Loudéac[9].

Portrait de Jeanne Malivel dans son atelier à Loudéac vers 1920.

Œuvres

Gravure sur bois et illustration

Tampons de signature de Jeanne Malivel[10], musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc.

Jeanne Malivel a été l'une des grandes rénovatrices de la gravure sur bois en Bretagne. S'inspirant de ses recherches sur l'art irlandais mais aussi le haut Moyen Âge, elle commence à aborder cette technique en 1919 avec un Saint-Maurice, patron de Loudéac, initialement conçu comme une image de pardon et qui sera reproduit sous diverses formes.

Son œuvre gravé compte plus de 150 gravures sur bois[3]. Ses travaux de gravures sont essentiellement destinés à l'édition illustrée, dont sa plus célèbre réalisation est Histoire de notre Bretagne.

Elle réalise également vers 1922 une série de gravures prenant pour thème la nature (L'Arbre sans feuilles, Le vieux Poirier).

Projets d'illustrations

1919 : La maison de l’Hermine

En 1919, l’éditeur Camille Le Mercier d’Erm demande à Jeanne Malivel de dessiner les emblèmes de ses maisons d’éditions, Les Argonautes et La maison de l’Hermine. Ce projet n’aboutira pas. La jeune femme réalise également une illustration pour le journal Dinard-Plage. Néanmoins, le dessin finit par être utilisé en 1921 pour des billets crées par l’Union commerciale et industrielle dinardaise après la première guerre mondiale. Ces derniers sont retirés de la circulation en 1923[5].

Jeanne Malivel collabore avec Camille Le Mercier d’Erm sur d’autres projets dont Les Saints Bretons de la côte d’Emeraude, une collection de monographies des saints bretons[11], et la Collection de textes d’auteurs bretons, dans lequel l’artiste envisage d’illustrer des textes par Brizeux, Châteaubriand, Renan, Maurice Rostand, La Villemarqué et Le Braz[12].

1921-1924 : Feiz ha Breiz

Dès 1921, Jeanne Malivel collabore avec l’abbé Jean-Marie Perrot sur la revue catholique bretonne Feiz ha Breiz. Elle illustre des contes et des nouvelles de la Bretagne avec des gravures sur bois de fil. Leur collaboration cesse en mars 1924 pour deux raisons : l’illustratrice n’est pas satisfaite de son travail car elle est obligée de s’en tenir à des illustrations de petites dimensions et elle manque tout simplement de temps. En effet, Malivel est alors occupée par son poste d’enseignante aux Beaux-Arts de Rennes et par les préparations de l’exposition des Arts décoratifs de 1925 avec les Seiz Breur[13].

1920 : Ar en Deulin

La librairie Le Goaziou demande à Jeanne Malivel d'illustrer les poèmes du poète Jean-Pierre Calloc'h. Malgré le fait que le projet soit abandonné par faute de documentation précise et un manque de temps, Malivel réaliste deux bois et trois aquarelles sur japon[14]. En 1963, l'un de ces bois devient la couverture d'une nouvelle édition de ce recueil[15].

La même année, Jeanne Malivel produit un dessin préparatoire à une couverture pour un projet d'illustration de l'œuvre musicale de Mathilde Delaporte[16].

1921-1923 : Le conte des Sept Frères

Malivel retranscrit et arrange ce conte local qu'elle obtient auprès de sa grand-mère, Joséphine Beaufils, originaire d'Ille-et-Villaine. Elle s'associe avec la librairie Le Goaziou pour la conception de ce projet. Néanmoins, ce dernier est abandonné : les gravures paraitront en 1929 et le texte édité sans illustrations qu'en 1977[17],[18].

1922 : Histoire de notre Bretagne

Histoire de notre Bretagne est sa plus célèbre réalisation. Elle s'associe avec Jeanne-Amu Corollet qui écriva le texte de ce projet afin de partager le récit de la création de la Bretagne. Au départ, Malivel doit réaliser une quinzaine de bois mais elle finit par en produire 73 à la suite des encouragement de Camille Le Mercier d'Erm, l'éditeur de l'ouvrage. Il lui indiqua les dimensions, et parfois mêmes les compositions désirées. Les gravures de Malivel seront également présentées à l'exposition « The Art of Brittany » à New-York en février-mars 1921, avant que l'ouvrage soit officiellement imprimé en 1922 où il sera tiré à 1050 exemplaires[19].

Les critiques seront divisés. Certains, comme Charles Chassé, conçoivent l'œuvre comme « anti-française » et « menteuse », tandis que d'autres, surtout des Bretons, la célébrèrent comme une réussite. Néanmoins, les deux camps se mirent d'accord pour déclarer que les gravures de Malivel étaient de qualité[20].

1921-1924 : Le tombeau de Chateaubriand

Camille Le Mercier d'Erm demande à Jeanne Malivel d'illustrer le poème Le Tombeau de Chateaubriand de Maurice Rostand. En 1922, Malivel se rend à Saint-Malo pour y réaliser des esquisses du tombeau. Il ne reste qu'un bois sur six de ce projet[21].

Travaux personnels
  • 1923 : Raoul de Fougères ou L'héroïque rançon — Malivel produit 18 gravures sur bois pour ce projet qui est le second ouvrage qu'elle illustre dans son entièreté après Histoire de notre Bretagne.
  • 1923 : Guide du Syndicat d'initiative de Loudéac — Élue vice-présidente du syndicat, Malivel illustre le premier guide touristique de Loudéac. On y retrouve 8 illustrations des bâtiments de la ville et de ses alentours.
  • 1923 : Sainte Radegonde — Un projet commun avec la poétesse Gabrielle Basset d'Auriac afin d'illustrer la vie de Sainte Radegonde. La publication ne verra jamais le jour car Malivel sera trop occupée par l'exposition de 1925 avec les Seiz Breur.
  • 1925 : Histoire et géographie du Finistère — Un guide destiné aux écoliers du département. Malivel illustre la couverture et conçoit la typographie[22].

Liste d'illustrations

  • Abbé Joseph Roulé, Nouvelle notice de N.-D. de Toute-Aide de Querrien, paroisse de La Prénessaye, Rennes, Impr. de L. Bahon-Rault, 1916.
  • Illustrations pour la revue Breiz Atao, 1919.
  • Syndicat d’initiatives de Loudéac, Loudéac et ses environs, Loudéac, Imprimerie Anger, 1922.
  • C. Danio (pseudonyme de Jeanne Coroller-Danio), Histoire de notre Bretagne, Dinard, imprimé et édité à l'enseigne de l'Hermine, 41, rue des Casinos, 1922.
  • André Le Marchand, Raoul de Fougères ou l’héroïque rançon, Rennes, Imprimerie Oberthür, 1923.
  • Illustrations pour la revue Feiz ha Breiz entre 1921 et 1926.

Peintures murales

  • Patronage de Loudéac : Saints bretons.

Arts décoratifs

Sainte Mère de Dieu (vers 1925), faïence, musée de la Faïence de Quimper.

En 1919, Jeanne Malivel fait paraître dans Breiz Atao un article où elle appelle à l'épanouissement d'un art populaire, reflet de l'identité bretonne. En accord avec cet engagement militant, elle s'adonne à la conception de meubles, de motifs textiles, et à la pratique de la céramique. Son usage de la gravure, qu'elle qualifie d'« imagerie » plutôt que d'estampe, trahit cette conception tournée vers la diffusion populaire plutôt que vers la clientèle d'amateurs, qui recherchent la rareté[3].

Céramiques

Mobilier

Chaise, Rennes, musée de Bretagne.

Dès 1919, Jeanne Malivel conçoit des ensembles mobiliers pour son entourage familial ou amical. Ces meubles visent là encore à la rénovation des arts appliqués et sont parfois inspirés de meubles de la région de Loudéac. Ils sont réalisés par les ébénistes Julien Bacon à Caurel, Christian Lepart à Rochefort-en-Terre ou encore Gaston Sébilleau à Redon. Ces réalisations peuvent être ornées de polychromie. Elle dessine et fait réaliser par un forgeron loudéacien toutes les ferrures de ses meubles. L'un de ces ensembles, à décor de lignes brisées, sera présenté au pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.

Expositions

  • Pontivy, Salon d'art régional, : En 1917, à l'âge de 22 ans, Jeanne Malivel a une expérience déterminante à Pontivy. Lors de sa participation au congrès de la Fédération régionaliste bretonne, elle est captivée par le discours inspirant du célèbre peintre et graveur Maxime Maufra, qui encourage vivement les artistes à s'engager dans la création artistique bretonne. Cette rencontre fortifie la vocation artistique de Jeanne et la motive à poursuivre un chemin singulier. . Elle décide alors de concilier les traditions de l'art breton avec les courants modernes, un objectif qui la guide de sa ville natale, Loudéac, à Paris, où elle s'inscrit aux cours de l'Académie Julian. Après un été consacré à se préparer pour un concours, Jeanne fait ses débuts lors de sa première exposition d'envergure en septembre de la même année. Intitulée "Artistique et Bretonne", cette exposition à Pontivy est organisée au profit des orphelins de guerre. L'événement est largement relayé par le journal Ouest-Eclair du 17 septembre 1917, qui met en lumière la contribution remarquable de Jeanne Malivel. [23] Avec une série de 16 œuvres, dont "En prière" (également connue sous le titre de "La Marnot"), elle attire l'attention d'un premier acheteur, marquant ainsi le début d'une trajectoire artistique prometteuse. [24]
  • Galerie Goupil, Première exposition des peintres d'Armor, avril 1919: Jeanne participe à la première exposition des Peintres d’Armor en avril 1919, dans une lettre qu’elle écrit à Yvonne Malivel au mois de mars on peut lire « J'ai envie d'avancer le plus possible mon arrivée à Loudéac. Tout dépendra de la date d'envoi et d'ouverture des « peintres d'Armor, à la galerie Goupil (je suis régionaliste jusqu'au bout tu vois, puisque je les ai préférés au salon)». [25]À ce sujet elle se réfère au salon organisé par les peintres Jeanne-Marie Barbey et Jean-Julien Lemordant. Il semblerait également, selon une lettre écrite par Pierre Arrou, qu’elle expose lors de la seconde exposition des Peintres d’Armor du 29 avril au 20 mai 1920 dans la Galerie Manzi. Il écrit « Quel chemin parcouru où vous exposiez à la galerie Manzi-Joyant cette grande peinture à l'huile représentant une fillette, dans un vieux parc baigné de lumière verte et devant laquelle je ne sais quel ministre prononça je ne sais plus quelles paroles définitives, comme : "en effet... oui... oui", qui marquaient son profond enthousiasme et sa profonde émotion?. » [26]
  • Guérande, exposition du congrès de l'Union régionaliste bretonne, .
  • New York, Museum of French Art (en), « Exhibition of the art of Brittany », au .
  • Fougères, exposition du congrès de la fédération régionaliste bretonne, .
  • Exposition d’art régional des arts appliquées de Rennes, avril 1922: En 1922 se tient à Rennes l’Exposition d’art régional des arts appliqués, dans le cadre de la préparation de l’exposition internationale des Arts Décoratifs, prévue en 1924 à Paris. La Bretagne est choisie comme lieu d’expérimentation par le Comité central technique des arts appliqués afin de réaliser un inventaire des ressources des différentes régions. Le critique d’art, Maurice Facy explique que l’accent de l’exposition sera principalement mis sur la rénovation des motifs de dentelles et broderies. À propos du travail de Jeanne Malivel il écrit notamment « Citons avec éloges deux autres artistes forts avertis, Mlle Malivel et M. Rosot dont les compositions exécutées sur dentelle de tulle, sont-elles aussi inspirées de l'art linéaire celtique, mais traitée avec une grande liberté, ce qui donne encore plus de séduction
  • Rennes, galerie Louis Carré, du au .
  • Paris, Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, 1925.
  • Saint-Nazaire, exposition d'art décoratif, 1927
  • Auray (Saint-Goustan), galerie des Moineaux, 2014.
  • Quimper, musée de la Faïence, du au [27].
  • Paris, bibliothèque Forney, « Jeanne Malivel, une artiste engagée », du au [28].
  • Saint-Thélo, Maison des Toiles, « Jeanne Malivel, François Planeix, artistes Seiz Breur engagés », du 1er juin au 17 septembre 2023[29].

Hommages à Jeanne Malivel et postérité de son oeuvre

L’œuvre de Jeanne Malivel, caractérisée par son engagement envers la culture bretonne et son utilisation innovante des techniques artistiques, a laissé une empreinte indélébile dans le monde de l'art breton. La postérité de cette femme artiste s'exprime à travers divers hommages qui lui sont dédiés, reflétant l'importance de son héritage artistique.

Tout d’abord, Jeanne Malivel connaît un certain rayonnement grâce à diverses expositions consacrées à l’art breton – tant en France qu’à l’international – et où son travail a été présenté. Toutefois, c’est davantage grâce aux expositions rétrospectives dédiées à Jeanne Malivel comme « Jeanne Malivel, pionnière de l’art moderne breton » ou encore « Jeanne Malivel, une artiste engagée »[30], permettant au public de redécouvrir ses peintures, ses illustrations et ses sculptures.

En 1984, la commune de Loudéac – dont Jeanne Malivel est originaire – baptise du nom de l’artiste une salle d’une ancienne prison désaffectée laissée disponible à l’Association Dastum, qui organise la première exposition rétrospective de l’œuvre de Jeanne Malivel. Le milieu associatif a énormément participé au travail de mémoire de l’artiste bretonne. En effet, l’association d’histoire locale « Mémoire du pays de Loudéac » créée en 1991 publie à plusieurs reprises des articles sur Jeanne Malivel et son œuvre[30]. Parmi les membres de cette association, Magdeleine Le Bouffo – qui en a été la présidente – demeure jusqu’à son décès en 2016 l’une des grandes actrices du travail de mémoire de l’œuvre et la vie de l’artiste loudéacienne, notamment grâce à sa galerie d'art « La Table ronde ».

« Ma mère a été élevée à Loudéac chez un oncle et une tante. Cet oncle était un bon ami du père de Jeanne... Depuis toute petite, j'ai toujours entendu parler d'elle[31][Note 2]

Sur l’initiative de membres de la famille de l’artiste voulant œuvrés à la valorisation de l’œuvre de leur parente, l’association des Amis de Jeanne Malivel voit le jour en 2014 (dont Magdeleine Le Bouffo est membre d’honneur). L’association a donc créé une maison d’édition afin de publier des ouvrages de membres traitant de Jeanne Malivel[32], notamment Révoltes et batailles de la guerre des Gaules à la Grande Guerre par Françoise Le Goaziou, dans la série « Quand Jeanne Malivel gravait l’histoire de la Bretagne »[Note 3].

En 2019, les étudiants et étudiantes des diplômes d'études celtiques (DEC/DSEC) l'université Rennes 2, ont rendu hommage à Jeanne Malivel en adoptant le nom de Promotion Jeanne Malivel - Yann-Fañch Kemener.

En 2022, la ville de Loudéac a entrepris une refonte de son identité graphique dans le cadre d'une dynamique d'attractivité et de revitalisation urbaine. Conçu par l'agence nantaise Katra, le nouveau logotype s'inspire largement du monogramme de Jeanne Malivel, native de la ville[33].

En 2023, le nom de Jeanne Malivel est attribué à une école à Plouzané[34].

Notes et références

Notes

  1. Le choix du nom « Ar Seiz Breur » est dû à Jeanne Malivel, inspirée par L'histouère des sept frères, un conte gallo que lui avait raconté sa grand-mère et dont sept frères étaient les héros.
  2. Magdeleine Le Bouffo à propos de la proximité de sa famille à celle de Jeanne Malivel.
  3. Publié par les Amis de Jeanne Malivel et ASIA – André Soubigou Impression d’Arts.

Références

  1. Ysée Demenus, « Jeanne Malivel, l’artiste des Seiz Breur oubliée de Vitré », sur Ouest France, (consulté le )
  2. L'une des rares écoles d'art qui enseignent aux femmes à cette époque.
  3. a b c d e f g h i j et k Philippe Le Stum, La gravure sur bois en Bretagne : 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 978-2-84346-821-6), p. 194-195, 241-250.
  4. À la 4e place.
  5. a b et c Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5)
  6. Lettre de Jeanne Malivel à Jeanne Coroller datée du 19 octobre 1920, Citée par Olivier Levasseur, in Jeanne Malivel : une artiste engagée, Locus Solus, , p. 84
  7. Édité sous le pseudonyme de « C. Danio » par Camille Le Mercier d'Erm.
  8. Pierre-Yves Collinet, Le XXe siècle en Bretagne et dans le monde : 1929. Ar Seiz Breur renouvelle l'art populaire breton, Le Télégramme, , page 69.
  9. Pierre-Alexandre Gouyette, « Loudéac. Ces personnalités locales qui reposent au cimetière », ouest-france.fr, 31 octobre 2020.
  10. no inv. 92.8.2 et 92.8.3.
  11. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 156
  12. Bernard Jules Musée de la faïence, Jeanne Malivel: pionnière de l'art moderne breton [exposition, Quimper, Musée de la faïence, 16 avril-29 septembre 2018], Association des amis du Musée de la faïence de Quimper, , 79 p. (ISBN 978-2-914009-34-8), p. 56
  13. Bernard Jules Musée de la faïence, Jeanne Malivel: pionnière de l'art moderne breton [exposition, Quimper, Musée de la faïence, 16 avril-29 septembre 2018], Association des amis du Musée de la faïence de Quimper, , 79 p. (ISBN 978-2-914009-34-8), p. 28
  14. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 79
  15. Bernard Jules Musée de la faïence, Jeanne Malivel: pionnière de l'art moderne breton [exposition, Quimper, Musée de la faïence, 16 avril-29 septembre 2018], Association des amis du Musée de la faïence de Quimper, , 79 p. (ISBN 978-2-914009-34-8), p. 58
  16. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 78
  17. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 79
  18. Jeanne Malivel, « Le conte des Sept-Frères, recueilli, arrangé, mis en patois par Jeanne Malivel », Parlons gallo, patois de Haute Bretagne, Dinan : Les Amis du parler gallo,‎ , p. 71-89
  19. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 62-67 ; 80
  20. Bernard Jules Musée de la faïence, Jeanne Malivel: pionnière de l'art moderne breton [exposition, Quimper, Musée de la faïence, 16 avril-29 septembre 2018], Association des amis du Musée de la faïence de Quimper, , 79 p. (ISBN 978-2-914009-34-8), p. 46
  21. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 80
  22. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel : une artiste engagée, Châteaulin/85-Luçon, Locus solus, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5), p. 154-156
  23. « Pontivy: Exposition Bretonne », Journal L’Ouest Eclair,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  24. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel: Une artiste engagée, Éd. Locus Solus, , p. 45
  25. « Lettre de Jeanne Malivel à Yvonne Malivel, s. d. (mars 1919). Disponible sur: Levasseur, O. Jeanne Malivel: Une Artiste Engagée, Editions Locus Solus, 2023, p. 37. », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ 1919.
  26. « Lettre de Pierre Arrou à Jeanne Malivel, 9 avril 1923. Disponible sur: Levasseur, O. Jeanne Malivel: Une Artiste Engagée, Editions Locus Solus, 2023, p. 37. », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎
  27. « Jeanne Malivel, pionnière de l'art moderne breton », exposition du 16 avril au 29 septembre 2018 (consulté le ).
  28. « Jeanne Malivel, une artiste engagée », sur Motifs & Vous, le blog de la bibliothèque Forney, (consulté le )
  29. « Expo SEIZ BREUR à Uzel et Saint-Thélo - 2023 », sur Xavier de Langlais, (consulté le )
  30. a et b Olivier LEVASSEUR, Jeanne Malivel, une artiste engagée, Châteaulin, Locus solus, (ISBN 236833419X), p. 182
  31. Ouest France, « Magdeleine, la "possédée" de Jeanne Malivel »
  32. Association des Amis de Jeanne Malivel, « Bibliographie »
  33. « Ville d'art et de terroir - Loudéac », sur Studio Katra (consulté le )
  34. Ouest-France, « Plouzané. L’école du bourg devient l’école Jeanne Malivel », sur Ouest-France.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • J. R. Rotte, Ar Seiz Breur, Elven, Éditions Breizh Hor Bro.
  • Octave-Louis Aubert, Jeanne Malivel. Son œuvre et les sept frères, préface de Maurice Denis, Saint-Brieuc, O.-L. Aubert, 1929. Réédition en 1995 par l'Association Mémoire du pays de Loudéac, avec une préface de Daniel Le Couëdic.
  • Octave-Louis Aubert, « Jeanne Malivel graveur sur bois », La Bretagne touristique, no 73, , pp. 84-86.
  • Maurice Denis, « Jeanne Malivel et l'art religieux », Bretagne, 8e année, nouvelle série, no , janvier-, p. 15-17.
  • Jeanne Malivel, poème des 7 frères, Association Mémoire du Pays de Loudéac.
  • Denise Denouche, « À propos de l'Histoire de Notre Bretagne, étude des lettres de Jeanne Malivel et Camille Le Mercier d'Erm à Jeanne Coroller », in: Breizh ha Pobloù Europa, Bretagne et peuples d'Europe, Mélanges en l'honneur de Per Denez, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1999, pp. 127-150.
  • Denise Delouche, « Jeanne Malivel, le phare du renouveau breton », in: Ars seiz Breur (catalogue d'exposition), Rennes, musée de Bretagne, 2000, pp. 44-59.
  • Olivier Levasseur, Jeanne Malivel, 1895-1926, Spézet, Coop Breizh, 2013 (4e couverture).
  • Pascal Aumasson, Seiz Breur pour un art moderne en Bretagne 1923-1947, Éditions Locus Solus.
  • Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 9782843468216).
  • René-Paul Lanon, « Elle fut l'une des fondatrices des Seiz Breur, des tissus de Jeanne Malivel redécouverts », ArMen, Quimperlé,‎ , p. 50-55 (ISSN 0297-8644, BNF 34373857)Voir et modifier les données sur Wikidata.
  • Oliver Levasseur, Jeanne Malivel: une artiste engagée (catalogue d'exposition), Châteaulin, Locus Solus, 2023, 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5).
  • Bernard Jules Verlingue (dir.), Jeanne Malivel : pionnière de l'art moderne breton (catalogue d'exposition), Quimper, Musée de la faïence, 2018, 79 p. (ISBN 2-914009-34-8).

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  • Film documentaire: « Jeanne Malivel, un soleil se lève », écrit et réalisé par Laurence-Pauline Boileau - Produit par RnB!Films - Produit par TVR, TÉBÉO & Tébésud, avec le soutien de la Région Bretagne - 2022- 60’