Antonin Artaud, Le Pèse-nerf, réédition aux Cahiers du sud à Marseille orné d'un frontispice d'André Masson, suivi des Fragments d'un journal d'enfer[2]
Léona Delcourt (Nadja) est internée à Sainte-Anne, puis à l'asile de Perray-Vaucluse (près de Sainte-Geneviève-des-Bois, Essonnes)[3].
À l'instigation de Robert Desnos et d'André Masson, Roland Tual organise la première exposition Yves Tanguy à la Galerie Surréaliste. Le catalogue est préfacé par André Breton[8]. Il associe à cette exposition des poupées d'Indiens Pueblos et du Nouveau-Mexique qu'il a découvertes peu de temps avant avec Paul Eluard[9].
Artaud rencontre le philosophe chrétien Jacques Maritain : « Je vous demande de ne pas vous hâter de désespérer de moi. Soyez persuadé que je recherche la vérité. Je suis très loin d'être indifférent à mon salut. Mais il se peut que j'entende ce dernier mot dans un sens peut-être très hétérodoxe. »[réf. nécessaire]
Publication en anglais de Hands off love, texte collectif de soutien à Charlie Chaplin, cible d'une violente campagne de la presse puritaine des États-Unis dénonçant son divorce d'avec Lita Grey et sa vie privée « dissolue »[17].
Parution du manifeste Permettez. écrit, entre autres, par Raymond Queneau et Louis Aragon (les citations sont de Breton et Eluard) en protestation contre l'inauguration d'une statue d'Arthur Rimbaud à Charleville (Ardennes) : « La statue subira peut-être le même sort que la précédente. Celle-ci, que les Allemands firent disparaître, dut servir à la fabrication d'obus et Rimbaud se fût attendu avec délices à ce que l'un d'eux bouleversât de fond en comble votre place de la Gare ou réduisît à néant le musée dans lequel on s'apprête à négocier ignoblement sa gloire. »[18]
Artaud participe au tournage du film Verdun, visions d'Histoire de Léon Poirier. Il justifie sa participation au titre que ce « n'est pas un film patriotique, fait pour l'exaltation des plus ignobles vertus civiques, mais un film de gauche pour inspirer l'horreur de la guerre aux masses conscientes et organisées. Je ne compose plus avec l'existence. Je méprise plus encore le bien que le mal. L'héroïsme me fait chier, la moralité me fait chier. »[13]
Première exposition parisienne de Hans Arp à la Galerie surréaliste[20]
Desnos et Henri Jeanson sont condamnés à une amende symbolique pour avoir lacéré des publications pieuses, place Saint-Sulpice, répondant ainsi à l'abbé Bethléem qui déchirait des publications qu'il jugeait licencieuses[21].
Apprenant la préparation du film La Chute de la maison Usher de Jean Epstein, Artaud écrit à Abel Gance : « Je n'ai pas beaucoup de prétentions au monde mais j'ai celle de comprendre Edgar Poe et d'être moi-même un type dans le genre de Maître Usher. Si je n'ai pas ce personnage dans la peau, personne ne l'a. Je le réalise physiquement et psychiquement. Ma vie est celle d'Usher et de sa sinistre masure. J'ai la pestilence dans l'âme de mes nerfs et j'en souffre. »[19]
Accompagnée d'Emmanuel Berl dont elle est la maîtresse, Suzanne Muzard assiste à la lecture de Nadja que Breton donne aux surréalistes. Entre elle et Breton, le coup de foudre est réciproque[22].
À Madrid, Aragon brûle une grande partie du millier de pages de son roman Défense de l'infini.[réf. nécessaire]
Décision est prise de différer la parution du numéro 12 de La Révolution surréaliste, faute d'argent, et la Galerie Surréaliste ferme pour cause de faillite[23].
Antonin Artaud, À la grande nuit, pamphlet-réponse à la proclamation collective Au grand jour : « Le surréalisme est mort du sectarisme imbécile de ses adeptes. Ce qu'il en reste est une sorte d'amas hybride sur lequel les surréalistes eux-mêmes sont incapables de mettre un nom […] Je sais que dans le débat actuel j'ai avec moi tous les hommes libres, tous les révolutionnaires véritables qui pensent que la liberté individuelle est un bien supérieur à celui de n'importe quelle conquête obtenue sur un plan relatif […] Tout le fond, toutes les exaspérations de notre querelle roulent autour du mot révolution. »[24]
Fragments d'un journal d'enfer : « Simplement me poser sur une vérité claire, c'est-à-dire qui reste sur un seul tranchant. Ce problème de l'émaciation de mon moi ne se présente plus sous son angle uniquement douloureux. Je sens que des facteurs nouveaux interviennent dans la dénaturation de ma vie et que j'ai comme une conscience nouvelle de mon intime déperdition. »
L'Anus solaire : « Ceux en qui s'accumule la force d'éruption sont nécessairement situés en bas ; les ouvriers communistes apparaissent aux bourgeois aussi laids et sales que les parties sexuelles et velues ou parties basses ; tôt ou tard, il en résultera une éruption scandaleuse au cours de laquelle les têtes asexuées et nobles des bourgeois seront tranchées. »[33]
L'Automate personnel, huile sur toile. Artaud : « En haut, en bas, la Pythonisse, la Sorcière, comme une sorte d'ange, de douce dragonne, avec sa figure contournée. Tous les colimaçons de l'esprit mangent sa face abstraite et se retournent comme une corde tressée. »[34]
Introduction au discours sur le peu de réalité, essai, éditions Gallimard, achevé d'imprimer le 30 juin[35] : « Les créations poétiques sont-elles appelées à prendre bientôt ce caractère tangible, à déplacer si singulièrement les bornes du soi-disant réel ? »
Quelques écrits de Clarisse Juranville : « Je tiens toutes mes promesses / Je parie pour le plaisir / Je balbutie des injures / Je peins sans extase de belles peintures / Je détourne le cours du chemin / Déliez-vous les mains[68]. »
Histoire d'un blanc : « Je ne sais pourquoi une phrase tourna dans ma tête. Elle faisait un bruit d'insecte. Elle insistait. Quelle sale mouche! Cela dura deux jours. Je pris un crayon et je l'écrivis. Alors quelque chose que je ne reconnus pas éclata. »
↑Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN2-13-037280-5), p. 101.
↑« L'auteur, sensible à la décadence et allergique aux nations, en appelle à la création des États-Unis d'Europe », Georges Sebbag, André Breton, l'amour-folie, éd. Jean-Michel Place, 2004, p. 72.
↑Reproduction dans Xavier Canonne (dir.), Histoire de ne pas rire : le surréalisme en Belgique, Fonds Mercator & Bozar books, Bruxelles 2024, p. 56.
↑161,2 × 129 cm. Reproduction dans Beaux arts magazine no 340, octobre 2012, p. 43.