Attaques contre des bases américaines au Proche-Orient (2023-présent)

Affrontements de 2023-24 entre les milices pro-iraniennes et les forces armées américaines au Proche-Orient
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des frappes soutenues par l'Iran (en rouge) et des frappes américaines (en bleu) en Irak et en Syrie.
Informations générales
Date Depuis le
Lieu Syrie, Irak et Jordanie
Casus belli Guerre Israël-Hamas de 2023-2024
Issue En cours
Belligérants
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau de la Syrie Syrie
Résistance islamique en Irak
Hachd al-Chaabi
Drapeau des États-Unis États-Unis
Administration autonome du Nord et de l'Est de la Syrie
Commandants
Drapeau de l'Iran Mohammad-Reza Gharaei Ashtiani
Drapeau de l'Iran Ismael Qaani
Drapeau de la Syrie Ali Mahmoud Abbas (en)
Faleh al-Fayadh
Mushtaq Talib al-Saïdi
Qais al-Khazali
Akram al-Kaabi
Drapeau des États-Unis Lloyd Austin
Drapeau des États-Unis Charles Q. Brown Jr.
Drapeau du Kurdistan irakien Netchirvan Barzani
Forces en présence
Gardiens de la révolution iraniens
Drapeau de la Syrie Armée arabe syrienne
Kataeb Hezbollah
Asaïb Ahl al-Haq
Harakat Hezbollah al-Nujaba
Brigades de l'imam Ali
Organisation Badr
Brigade Abou al-Fadl al-Abbas
Ashab al-Kahf
Drapeau de la Syrie Hezbollah syrien
Armée de terre des États-Unis
United States Air Force
Drapeau du Kurdistan irakien Peshmerga
Forces démocratiques syriennes
Pertes
Au moins 50 miliciens tués[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10] 4 morts, 79 blessés, 1 drone MQ-9 Reaper abattu
7 soldats

Guerre civile syrienne
Guerre Israël-Hamas de 2023-2024

Batailles


m


Les affrontements de 2023-24 entre les milices pro-iraniennes et les forces armées américaines au Proche-Orient sont une intensification des attaques contre des bases américaines en Irak, en Syrie et en Jordanie par des milices soutenues par l'Iran. Cela en réaction au soutien américains à l'État hébreux dans sa riposte face au Hamas après l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël.

Contexte modifier

Les États-Unis interviennent en Irak depuis 2014 dans le cadre de l'opération Inherent Resolve, une coalition dont ils ont pris la tête et chargée de lutter contre l'État islamique en Irak et au Levant. 2 500 soldats américains sont basés en Irak, où ils font principalement de la formation, en Syrie, ils sont 900, qui continuent en revanche de mener régulièrement des raids contre les djihadistes[11]. Les milices affiliées à l'Iran ont déjà par le passé attaqué les forces américaines en Irak et en Syrie, notamment pendant la crise américano-iranienne de 2019-2020. Depuis des attaques sporadiques ont régulièrement lieu.

Le , le Hamas déclenche l'opération Déluge d'al-Aqsa. C'est une opération de grande envergure aéro-maritimo-terrestre contre l'état d'Israël, responsable de la mort de centaines de civiles dans les villes et kibboutz aux alentours de la bande de Gaza. Tsahal réplique avec l'opération Glaive de fer contre la bande de Gaza, comprenant d'intenses bombardements et un siège total du territoire palestinien enclavé causant la mort de milliers de personnes. Dès le , les États-Unis affichent leur soutien à Israël en dépêchant leur plus gros bâtiment, le porte-avions nucléaire USS Gerald R. Ford en Méditerranée orientale. Un second porte-avion est envoyé le , l'USS Dwight D. Eisenhower. Le , le président Joe Biden demande au Congrès des aides de 14,3 milliards pour Israël[12].

Déroulement modifier

2023 modifier

Depuis le , de nombreuses attaques de drones, roquettes et missiles balistiques de courte portée visent les bases américaines en Irak et en Syrie[13]. La plupart sont déjoué par les systèmes de défense anti-aériennes, mais des dégâts et des victimes sont régulièrement signalés[14]. Le , le Pentagone recense au moins 140 attaques, 83 en Syrie, 57 en Irak[15]. Ces attaques sont menées par un groupe se faisant appeler la "Résistance islamique en Irak"[16]. Mais les Américains accusent l'Iran de soutenir et d'encourager ces groupes armés, notamment après les menaces de l'ayatollah Khamenei.

Le , un F-15 et deux F-16 américains bombardent deux bases appartenant aux Gardiens de la révolution iraniens et à des « groupes affiliés » dans l'est de la Syrie[17],[18]. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, prévient que le président Biden a ordonné ces frappes « pour qu'il soit clair que les Etats-Unis ne toléreront pas de telles attaques et se défendront eux-mêmes, ainsi que leur personnel et leurs intérêts »[16].

Le , 2 F-15 américains frappent des bâtiments servent de lieu de stockage d'arme pour les Gardiens de la Révolution et les milices pro-iraniennes à Deir Ezzor en Syrie. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) indique que ces frappes ont fait au moins 9 morts, dont 3 syriens[1],[2],[3].

Le de nouvelles frappes américaines visent des installations servant aux gardiens de la révolution à Albou Kamal et à Mayadine en Syrie faisant au moins 8 morts parmi les combattants affiliés à l'Iran[4],[5].

Le une attaque avec un missile balistique de courte portée vise la base d'Aïn al-Assad où sont stationné des troupes américaines, faisant 8 blessés. En réponse un véhicule des Hachd al-Chaabi est détruit faisant un mort et des blessés lors d'une frappe qualifiée « d'autodéfense » par le gouvernement américain[19]. Le de nouvelles frappes américaines visent des positions des milices pro-iraniennes en Irak, tuant 8 miliciens. Le gouvernement irakien (en) (al-Soudani) condamne ces attaques menées à son insu et en « violation flagrante de la souveraineté »[20],[21].

Le une attaque de drone suicide vise une base de la coalition près de l'aéroport international d'Erbil en Irak faisant au moins 3 blessés dont un grave. En riposte les forces aériennes américaines mènes des frappes contre 3 installations utilisées par le Kataëb Hezbollah dans le centre de l'Irak[22],[23].

2024 modifier

Jeudi à Bagdad, une frappe de drone américaine a tué Mushtaq Talib al-Saïdi, un des chef de la milice pro-iranienne chiite Hachd al-Chaabi[6].

Le 18 janvier, un drone américain, MQ-9 Reaper s'écrase près de la base de Balad, en Irak. La Résistance islamique en Irak affirme avoir abattu le drone[24].

Le 21 janvier, des tirs de missiles balistiques et de roquettes ont lieu contre la base aérienne d'Ain al-Asad en Irak où sont stationnées des troupes américaines, faisant plusieurs blessés parmi les militaires américains et irakiens. L'attaque a été revendiquée par la Résistance islamique en Irak[25].

Dans la nuit du 24 janvier, des frappes aériennes américaines ont lieu en représailles contre "le quartier général des Brigades du Hezbollah, ainsi que des lieux de stockage et sites d'entraînement" à Jurf al-Sakhr ainsi que dans la région d'Al-Qaïm. Ces frappes font au moins 1 mort et 2 blessés parmi les miliciens[7].

Le 28 janvier, une frappe de drone suicide menée par la milice pro iranienne "La Résistance Islamique" vise une base américaine dans le nord-est de la Jordanie, faisant au moins 3 morts et 34 blessés[26].

En représailles, l'armée américaine mène le 3 février, une contre sept installations, trois en Irak et quatre en Syrie, de la force Al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique iranien et les milices affiliées. Ces bombardements visent 85 cibles dont des centres de commandement et de renseignement, des infrastructures de stockage de drones et de missiles et des bâtiments avec 125 munitions de précisions largués au moins deux bombardiers stratégiques Rockwell B-1 Lancer de la base de Dyess au Texas. Selon l'OSDH les frappes aurait fait au moins 29 morts parmi les miliciens dans l'Est de la Syrie. Le gouvernement irakien fait état de 16 morts sur son sol dont des civils[8],[9],[10].

Le 4 février, la «Résistance islamique en Irak» mène une attaque au drone suicide contre une académie de formation militaire sur le champ d'Al-Omar en Syrie, tuant 7 combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS)[27].

Le 7 février, une frappe de drone américain tue un haut commandant des Brigades du Hezbollah et 2 autres personnes à Bagdad[28].

Le 21 avril, les attaques reprennent avec le tir par la "Résistance islamique en Irak" de plusieurs roquettes depuis l'Irak vers Kharab al-Jir, une base de la coalition américaine à l'Est de la Syrie[29].

Notes et références modifier

  1. a et b i24NEWS, « Les États-Unis frappent un site de stockage d’armes lié à l'Iran en Syrie, en réponse aux attaques anti-américaines », sur I24news, (consulté le )
  2. a et b « Guerre Israël-Hamas : l'armée américaine joue les équilibristes de la dissuasion », sur France 24, (consulté le )
  3. a et b « L'aviation américaine frappe un site lié à l'Iran dans l'est de la Syrie », sur RFI, (consulté le )
  4. a et b « Les Etats-Unis mènent des frappes en Syrie contre des groupes alignés sur l’Iran », L'Opinion, (consulté le )
  5. a et b « Les États-Unis frappent à nouveau deux installations liées à l'Iran en Syrie », sur France 24, (consulté le )
  6. a et b « En Irak, un chef et un membre du Hachd al-Chaabi tués par une frappe attribuée à Washington », sur France 24, (consulté le )
  7. a et b « En Irak, les États-Unis mènent des frappes de représailles contre des groupes proches de l'Iran », sur France 24, (consulté le )
  8. a et b « Soldats tués en Jordanie : les États-Unis mènent des frappes de représailles en Irak et Syrie », sur France 24, (consulté le )
  9. a et b « [En direct] Les représailles américaines contre les forces pro-Iran «continueront», prévient Joe Biden », sur RFI, (consulté le )
  10. a et b « Ce que l'on sait sur les frappes américaines en Irak et en Syrie qui visaient des groupes affiliés à l'Iran », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. « Les forces américaines en Irak et Syrie attaquées 13 fois en une semaine, selon Washington », Le Figaro, (consulté le )
  12. J.C., « Joe Biden demande au Congrès américain 14,3 milliards de dollars pour Israël », L'Express, (consulté le )
  13. « En Irak, une quinzaine de missiles ont visé les troupes de la coalition internationale », Ouest-France, (consulté le )
  14. (en) Michael Knights, Amir al-Kaabi et Hamdi Malik, « Tracking Anti-U.S. Strikes in Iraq and Syria During the Gaza Crisis », Washington Institute for Near East Policy, (consulté le )
  15. (en) « Deputy Pentagon Press Secretary Sabrina Singh Holds a Press Briefing », Département de la Défense des États-Unis, (consulté le )
  16. a et b « Les Etats-Unis frappent en Syrie des installations des Gardiens de la révolution iraniens », La Tribune, (consulté le )
  17. (en) Haley Britzky et Natasha Bertrand (en), « US carries out airstrikes in eastern Syria targeting IRGC and Iranian-backed groups’ weapons storage facility », CNN, (consulté le )
  18. (en) « US strikes 2 facilities linked to Iranian-backed groups in Syria », sur Nagaland Post (en), (consulté le )
  19. « Huit combattants pro-Iran tués par des frappes américaines, Bagdad dénonce une «escalade» », Le Journal de Montréal, (consulté le )
  20. « Les États-Unis frappent un groupe pro-Iran en Irak, Bagdad dénonce une violation de souveraineté », sur Le Figaro, (consulté le )
  21. i24NEWS, « Huit combattants pro-Iran tués par des frappes américaines, Bagdad dénonce une "escalade" », sur I24news, (consulté le )
  22. i24NEWS, « Irak: attaque de drone contre la coalition internationale antijihadistes », sur I24news, (consulté le )
  23. i24NEWS, « Les États-Unis frappent des sites pro-iraniens en Irak en réponse à une attaque contre leur personnel », sur I24news, (consulté le )
  24. « Irak : un drone américain s'écrase, un groupe pro-iranien revendique un tir », sur Le Figaro, (consulté le )
  25. « Irak : Frappes contre une base militaire abritant des troupes américaines », sur euronews, (consulté le )
  26. « [En direct] Biden accuse et promet des représailles après la mort d'Américains à la frontière jordano-syrienne », sur RFI, (consulté le )
  27. « Syrie: sept combattants des forces kurdes tués dans une attaque de drone contre une base américaine », sur RFI, (consulté le )
  28. « Irak : un haut commandant d'un groupe pro-Iran tué dans une frappe américaine à Bagdad », sur Franceinfo, (consulté le )
  29. « Une base de la coalition antijihadiste en Syrie visée par des roquettes tirées depuis l'Irak », sur France 24, (consulté le )