Utilisateur:Fabius Lector/Brouillon2

Discussions

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État des lieux thématique

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1. Thématique de la connaissance en général

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Interroge les principes de constitution de tout ce qu'on appelle « connaissance » (episteme vs doxa, science-savoir vs opinion), historique classique en philo avec le côté pensée scientifique/philosophie naturelle mais aussi un aspect métaphysique en lien avec la théologie.

1.1 Naturalisations, scientifisations

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connaissance renvoyée à des processus naturels à étudier scientifiquement, une part concerne la connaissance proprement scientifique

1.2 Culturisations, socialisations, perspectivisme

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  • Constructivisme (épistémologie)
  • Épistémologie_sociale (en:Social_epistemology) : sens anglais, théorie de la connaissance[1]
  • Théorie du point de vue (en) ou Standpoint epistemology : abandon du principe d'une connaissance universelle, mouvement anglo-saxon se rapprochant des « continentaux »
    • Connaissance_située Donna Haraway : D. Haraway se distingue de manière générale des épistémologies du point de vue, selon Charis M. Thompson, par l'accent qu'elle met sur le privilège des perspectives partielles, et une plus grande vigilance méthodologique concernant les perspectives privilégiées des groupes assujettis1. Haraway met ainsi en garde contre l'idéalisation de la position du sujet opprimé ; elle y décèle le risque d'une homogénéisation de la position des assujettis, qui ne constitue pas selon elle la bonne réponse à « la violence des épistémologies dominantes »
      • Féminisme_du_point_de_vue :
        • Épistémologie_féministe, une partie concerne les sciences : sens anglais, Cf. An introduction to feminist epistemologies Alessandra Tanesini (1999), récusent que la philosophie de la connaissance soit philosophie première (Kant & al.), le fondationnalisme (autojustification de la connaissance), le centrage sur le représentationnel individuel (l'idée que Je me fais). Tournant pratique, influence d'Heidegger & autres continentaux (Lyotard) : la connaissance vient des pratiques qui sont premières, avant toute représentation/théorisation, socialisées : p.e. un bloc de métal attaché à un bout de bois n'est un marteau qu'en lien avec un ensemble de pratiques culturellement définies, avec valeurs liées, ce qu'on peut et doit/ne doit pas faire avec, etc.
  • Épistémologie complexe

2. Thématique de la connaissance scientifique

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Organisation

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Épistémologie

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Bibliographie principale

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Ambigüités linguistiques et grands courants

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  • voir ce qu'on a dans les biblios de l'usage principal français et des usages seconds sur le rapports aux autres.
    • Typiquement : 2 sens et les anglais utilisent celui de connaissance en général.
  • Hans-Jörg Rheinberger (2014) - point de vue allemand sur une lignée historisante où les français sont très représentés mais pas seulement
  • Catherine Chevalley, « Épistémologie », dans Barbara Cassin (dir.), Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, Le Robert, (ISBN 978-2-02-143326-5 et 2-02-143326-9, OCLC 1127535502), p. 358-366
    • intro posant une certaine homogénéité au début du XXe entre épistémologie/philosophie des sciences, Erkenntnistheorie (ou Erkenntnislehre / Wissenschaftslehre) et epistemology où il s'agirait de « en toute généralité d’étudier les lois de la pensée dans une référence aux sciences », homogénéité qui disparaît ensuite, et traitement de la disjonction début XXe s. entre tradition allemande (Husserl, Schlick, Cassirer, quantique et « situation nouvelle de la connaissance ») et analytique anti-hégelienne (Russell, Moore, empirisme logique, Quine, s'arrête fin des années 60, échec de l'empirisme logique (Gettier ?).
  • Joëlle Proust, « Les grands courants de l’épistémologie contemporaine », dans Barbara Cassin (dir.), Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, Le Robert, (ISBN 978-2-02-143326-5 et 2-02-143326-9, OCLC 1127535502), p. 362-363
  • intro de (en) Alessandra Tanesini, An introduction to feminist epistemologies, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-0-631-20013-0). Autrice orientée « tournant pratique », la connaissance pratique précède la théorisation/représentation, renvoi à Heidegger. Rapprochement féministe avec les continentaux (Foucault et Lyotard pour les français) vs l'approche analytique même si les deux sont mis dans le mainstream vs la « marginalité » féministe (au moins à l'époque ? il y a 25 ans ?)

Usage principal français

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L'épistémologie comme domaine pluridisciplinaire d'étude de la connaissance scientifique

Usages seconds français

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L'épistémologie comme domaine d'étude de la connaissance en général, l'épistémologie de X comme théorie de la connaissance de X

  • usage natif en français pour des théorie/philosophie de la connaissance plus ou moins en lien avec les sciences au sens d'aujourd'hui et dans un usage plus ou moins anachronique.
  • traduit de l'anglais epistemology
    • Alban Bouvier et Bernard Conein, L'épistémologie sociale. Une théorie sociale de la connaissance, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, coll. « Raisons Pratiques », (lire en ligne)
    • Elsa Dorlin, « Épistémologies féministes », dans Sexe, genre et sexualités. Introduction à la philosophie féministe, Presses Universitaires de France, coll. « Philosophies », (lire en ligne Accès payant), p. 9-34 - accès gratuit par la bibliothèque Wikipédia

Plan / ébauche pour épistémologie

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Tout à refaire. Cf. ce brouillon orienté vers le sens le plus restreint, l'étude des sciences comme fin en soi, étude technique => connaissance des domaines spécialisés, implication de scientifiques concernés (cf. Poincaré, Couturat, Canguilhem, Weber ), tendances un rien positiviste voire scientiste, plutôt internalistes.

état des lieux au 06/08/2024

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Nombre approché de caractères du Wikicode, surévaluation des longueurs du texte mais prise en compte du poids des références.

  • Total contenus hors annexes (biblio etc.) = 112 431 caractères <=> 13 598 mots . Incomplet et déjà trop long par rapport à des standards assez communs d'édition, article 7000/8000 mots, 60 000 à 70 000 signes (à voir : y a-t-il une norme définie pour Wikipédia ?).
  • RI = 2700 caractères
  • Histoire du mot + définitions = 27 627 caractères, presque 1/4 de l'article, la moitié d'un article standard
  • Histoire du mot (15772 caractères)
    • Introduction dans la philosophie anglophone (8 088 caractères) dont Première occurrence du mot en 1847 (4355 caractères) Introduction d'Epistemology en remplacement de la Wissenschaftslehre de Fichte (3438 caractères)
    • De Russell à l'introduction du mot « épistémologie » en français (6 426 caractères) dont Définition de Couturat (2041 caractères) Partage au début du XXe siècle entre l' Erkenntnistheorie allemande et l' epistemology anglaise (3 995 caractères)
  • Définitions (11 855 caractères). Confusions : simplification à faire pour avoir 2 définitions comme répété dans toutes les sources synthétiques, connaissance en général ou connaissance scientifique (sens principal en français). Le courant français à traiter ailleurs et si il est typiquement historique, il n'est pas que ça et l'épistémologie historique n'est pas que française.
    • Épistémologie et philosophie des sciences (4844 caractères) dont Variations (1449 caractères)
    • Dans le sens de théorie de la connaissance (2602 caractères)
    • Une tradition philosophique spécifique française (1553 caractères)
    • Un courant français : l'épistémologie historique (2839 caractères)
  • La « science » comme objet d'étude de la philosophie (8547 caractères). Semble centré fin XIXe, pas très clair pourquoi c'est ici plutôt que dans philosophie des sciences ou au moins dans les sections sur les questions de l'épistémologie. Quel est l'objectif ? Un point de vue historique sur l'abandon des idéaux unitaires, l'émergence des sciences avec leurs divergences méthodologiques etc. ?
    • Qu'est-ce que la science ? (818 caractères)
    • Entre histoire et philosophie (2926 caractères)
    • Classification des sciences : tradition française et tradition allemande. (2758 caractères). Renvois en articles connexes : Typologie épistémologique et Histoire des sciences
  • Épistémologie dans l'histoire des sciences et de la philosophie (48 243 caractères). Le titre signifie-t-il « théories de la connaissance dans l'histoire des sciences et de la philosophie » ? Semble un effort de retracer l'histoire de la pensée scientifique mais avec d'importantes lacunes (antiquité quasi-vide, rien sur le Moyen-âge) et des déséquilibres (idéalisme allemand 3 fois plus long que le positivisme en France qui a pourtant donné l'épistémologie comme étude de la connaissance scientifique, rien de bien clair sur les anglo-saxons, l'orientation logiciste anti-hégelienne donnant les analytiques).
    • de l'Antiquité à Kant inclus (12 045 caractères) / Antiquité quasi-vide, rien sur le Moyen-âge
    • Subjectivité postkantienne : Idéalisme allemand « Sciences de l'esprit » (9594 caractères) /
    • Tournant positiviste et positivisme logique en France (1870 caractères)
    • Philosophie contemporaine (24 734 caractères). Patchwork de concepts ou courants, centré sur les sciences ou pas, mal sourcé, à revoir. Cf. p.e. Proust (2019) pour anglo-saxons et théorie de la connaissance (normative vs naturaliste), traditions allemande et française dans On Historicizing Epistemology
      • Cercle de Vienne (3340 caractères)
      • Science normale de Thomas Kuhn (1966 caractères)
      • Quine et « l'épistémologie naturalisée » (1512 caractères)
      • Critique de l'induction de Mach (2171 caractères)
      • Réfutabilité de Karl Popper (2043 caractères)
      • « Programmes de recherche scientifique » de Imre Lakatos 804
      • Holisme épistémologique (798 caractères)
      • Phénoménologie de Husserl (343 caractères)
      • Constructivisme et systémique (5292 caractères)
      • Structuralisme (3709 caractères)
      • Michel Foucault (769 caractères)
      • Épistémologie comparative de Gilles Gaston Granger (926 caractères)
      • Épistémologie complexe (1028 caractères)
  • Questions et applications de l'épistémologie dans le sens philosophie des sciences = 21 717 caractères
    • Thèmes de l'épistémologie (2448 caractères) dont Thèmes des épistémologies des sciences spéciales (923 caractères)
    • Production des connaissances scientifiques (3965 caractères) dont Rationalité (935 caractères), Déduction (482 caractères), Induction (1169 caractères)
    • Validation des connaissances scientifiques (7990 caractères) dont Vérification (528 caractères), Nature des connaissances (3647 caractères) , Réfutation (1484 caractères), Relativisme (1588 caractères), Contexte de découverte (652 caractères)
    • Évolution et dynamique des connaissances (3258 caractères) dont Continuisme et discontinuisme (2100 caractères), Internalisme et externalisme (680 caractères)
    • Applications (3749 caractères) dont Acteurs épistémologues (1316 caractères)
  • Institutions = 1754 caractères

Discussions : De quoi doit parler l'article ?

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Wikipédia:Principe_de_moindre_surprise

  • Argument par Racconish :

Discussion_Projet:Philosophie#Break_arbitraire

    • « Il existe en effet une tradition philosophique en France, représentée notamment par Bachelard, Canguilhem et Granger, selon laquelle l'épistémologie porte exclusivement sur la science. [...] Cette notion de « sens français » est toutefois problématique du point de vue du projet encyclopédique de Wikipédia, qui ne se limite pas aux théories de France (prenant en considération notamment d'autres points de vue francophones et notamment celui du Canada, très ouvert à la philosophie analytique anglo-saxonne), respecte le principe de neutralité et se veut ouverte aux approches contemporaines. Il y a donc lieu de se demander si cette compréhension « classique » du sens dit français justifie que l'on considère que l'épistémologie, telle qu'elle doit être traitée dans Wikipédia en français, ne concerne que la théorie de la science et non la théorie de la connaissance. [...] Pour ce qui nous concerne, les liens interwikis, il me semble que la conséquence à tirer est de rapprocher épistémologie de en:epistemology et de de:Épistémologie (plutôt que de:Erkenntnistheorie), à l'instar de Wal Suchting[sujet_article 1] »
  • Il y a une petite nuance : un article de « désambiguïsation » est, à proprement parler, une page d'homonymie, à laquelle je suis opposé car il il est plutôt question de polysémie. Il s'agirait plutôt, selon moi, d'une page d'épistémologie de l'épistémologie, de présentation de ce que j'ai appelé les aventures du concept en français, qui expose comment le concept a été développé en français dans diverses directions, dans quelles conditions historiques et par le truchement de quelles constructions intellectuelles (cf. (en) Hans-Jörg Rheinberger, On Historicizing Epistemology : An Essay, Stanford, Stanford University Press, , p. 2-3) mais sans prendre parti sur ce que serait un emploi correct de ce concept (comme je l'ai dit, poser épistémologie en français = épistémologie française manque de neutralité). Je précise encore que mes contributions sur ce point ici s'inscrivent dans le cadre de la question initiale posée par Nadjiwill et qu'il me semble que les liens interlangues que j'ai proposés (épistémologieen:epistemology et épistémologie françaisede:Épistémologie) sont de nature à répondre correctement à cette question.
  • Je répète donc la proposition que tu as acceptée : coexistence d'un article général sur l'épistémologie, sur les aventures du concept en français, lié à en:epistemology, qui permettrait donc au lecteur d'appréhender les nuances entre les ententes du concept en français et celles en anglais, et d'un article détaillé sur l'épistémologie française (et non épistémologie (France), lié à de:Épistémologie. Bruinek, Nadjiwill, Dominic Mayers, Fabius Lector, cela vous convient-il ?
  • D Cat Laz Le terme "désambiguïsation" était peut être trop flou mais je pense donc que nous convergeons vers une solution commune. Ce que vous décrivez "une page [..] de présentation de ce que j'ai appelé les aventures du concept en français, qui expose comment le concept a été développé en français dans diverses directions, dans quelles conditions historiques et par le truchement de quelles constructions intellectuelles" me convient parfaitement et je pense que s'est raccord avec la proposition de Fabius Lector à laquelle Dominic Mayers]] souscris également.
Je suis également d'accord avec le lien en anglais je suis moins opposé avec le lien en anglais si on transforme l'article actuelle en une vrai page de polysémie/"désambiguïsation"/explication du l'histoire du concept mais qu'on ne dévellope pas un des sens particulier (on les développe les sens particulier dans des articles particulier).
  • Nadjiwill : Je pense qu'il faut relier Epistemology à Épistémologie et évoquer la spécificité de l'usage qu'on en a fait traditionnellement en France (plus étroitement lié à la connaissance scientifique). En France, on distingue classiquement l'épistémologie et la gnoséologie, qui concerne toute forme de connaissance
  • Argument par moi-même : le sens premier doit être celui des dictionnaires et ouvrages grand public correspondant à l'utilisateur lambda de Wikipedia. Si il y a des différences de sens communs entre pays francophones alors on a un problème d'homonymie et il ne s'agit pas de trancher ici mais de rediriger vers les articles correspondant aux sens voulus, et ceci sans lier plus particulièrement l'article "épistémologie" à un des sens.
    • Sens commun dans la biblio française
      • Définition du Larousse : Discipline qui prend la connaissance scientifique pour objet.

      • Encyclopedia Universalis, , article par G.-G. Granger : « [...] l'épistémologie est, étymologiquement, la théorie de la science. Bien que la forme anglaise du vocable ait existé avant que le français ne l'assimile, c'est pourtant avec le sens différent et plus large de « théorie de la connaissance » qu'il est généralement utilisé par les Anglo-Saxons. »
      • Que sais-je ? L'épistémologie : « L’épistémologie est l’étude de la science, ou plutôt des sciences. »
    • Sens dans la biblio académique

« Le terme épistémologie est en anglais et en allemand synonyme de théorie de la connaissance […] Mais sous l'influence de Bachelard, notamment, il est devenu synonyme de " Philosophie et histoire des sciences "  »

La communauté philosophique qui publie à l'international, qui écrit en anglais est gênée par cette spécificité française mais en attendant que soient réécris les dictionnaires, "épistémologie" en français parle spécifiquement de connaissance scientifique et pas de connaissance en général contrairement à en:epistemology.

    • Comparaison avec les pages étrangères
      • [[:en:Epistemology] : « It is important to note that the French term épistémologie is used with a different and far narrower meaning than the English term "epistemology", being used by French philosophers to refer solely to philosophy of science. For instance, Émile Meyerson opened his Identity and Reality, written in 1908, with the remark that the word 'is becoming current' as equivalent to 'the philosophy of the sciences.'[sujet_article 2],[sujet_article 1] »
      • c'est en comparant avec en:philosophy of science qu'on trouvera des références communes (Duhem, Popper, Quine, Kuhn, Foucault...).

[sujet_article 3].

  1. a b c et d (en) Wal Suchting, « Epistemology », Historical Materialism, vol. 14, no 3,‎ (DOI 10.1163/156920606778531770). accès Biblio Wikimedia
  2. a et b (en) Émile Meyerson, Identité et réalité, Paris, F. Alcan, (lire en ligne), i
  3. Catherine Chevalley, « Épistémologie : Dictionnaire des intraduisibles », dans Barbara Cassin, Vocabulaire européen des philosophies, Paris, Le Seuil, , p. 358-363.

Plan pour Connaissance (philosophie)

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Logique du plan : présentation des questions telles que traitées actuellement dans divers courants. Après des sections d'introduction sur les questions de terminologie, de domaine d'étude et de définitions, on a des présentations d'approches regroupées selon la logique Objet/Contexte/Sujet : les approches d'abord soucieuses d'objectivité, celles orientées sur les contextes (sociaux, historiques, culturels, linguistique) et celles centrées sur le sujet (phénoménologie, existentialismes, valeurs etc.)

Plan pour l'historique des questions de connaissance : Connaissance (histoire de la philosophie)

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  • Introduction
  • Antiquité gréco-romaine
    • Du mythos au logos : Grèce archaïque, "pré-socratique", sortie du discours mythique pour aller vers le philosophique
    • Questionner la connaissance : ironie socratique, relativisme sophiste, cyniques et sceptiques
    • Assurer la connaissance : logique, métaphysique et physique
      • Raisonnement, langage et logique : maïeutique socratique et dialectique platonicienne, logique stoïcienne et organon aristotélicien
      • Métaphysique et connaissance : idéalisme et universaux, Platon et Aristote.
      • Physique et connaissance : atomes et physique de l'âme. Épicuriens, Stoïciens
  • Moyen-âge méditerranéen : entre foi et raison
    • Lumières de la foi, de la Révélation Illuminativisme, platonismes : connaître par révélation, intuition, néo-platonisme et Idées en Dieu. Plotin, Augustin d'Hippone Avicenne, Ibn Arabi ?
    • Lumières de la raison, naturelles, Aristotélicismes : Averroès, Thomas d'Aquin
    • Situation de la connaissance technique ?
  • Modernité européenne :
    • Humanisme et individu : la connaissance humaine d'abord, Descartes et le Cogito
    • Rationalisme : le modèle mathématique
    • Empirisme : Hume etc.
    • Criticisme : Kant
  • XIXe-XXe : L'âge des sciences et des idéologies

Plan pour Sciences (philosophie)

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Liens : en:Philosophy of science, de:Wissenschaftstheorie, de:Épistémologie

Archives

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Connaissance : Page d'orientation vers les différents domaines traitant de connaissance A voir : usage du modèle {{Crédit d'auteurs}}, p.e. {{Crédit d'auteurs|interne|Théorie de la connaissance}} pour des références croisées entre pages.

  1. La philosophie de la connaissance pourrait être vue de manière plus large que simplement les Théories de la connaissance au sens strict, que les thèmes équivalent de l'"epistemology" anglo-saxonne.
  2. lien avec les "Sciences studies", pluridisciplinarité, Latour & autres, pédagogie, sociologie, politique... Voir pour Edgar Morin : "Connaissance de la connaissance"[3] semble bien un essai de théorie de la connaissance mais faudrait voir si il a eu une influence notable.
  • Théorie de la connaissance : ne devrait concerner que le thème particulier de la nature et la constitution de connaissances. Innéisme, rationalisme, empirisme etc. jusqu'au réductionnisme menant aux sciences cognitives.
  1. Y transférer l'essentiel de la partie "Historique" de Epistémologie : Nous, Bacon, Descartes, Kant
  2. Enrichir l'historique (occidental) avec des renvois vers articles existants plus spécialisés
  3. Voir ce qu'on fait de E. Morin

Pour l'heure, différences d'usages possibles entre :

Problème définition de épistémologie

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Problème : ambiguïté entre les usages d'"épistémologie" comme discipline, étude des sciences, et comme élément de philosophie équivalent à théorie de la connaissance, "l'épistémologie de X" = "gnoséologie de X" = "théorie de la connaissance de X". Cf. Précis de philosophie des sciences, Barberousse & al. avec des usages d'épistémologie comme équivalent de philosophie de la connaissance ou domaine spécial (épistémologie bayésienne, épistémologie du témoignage, épistémologie des sciences, épistémologie sociale, épistémologie vs ontologie...).

  • option : mettre pour "épistémologie" une page orientant soit vers théorie de la connaissance soit vers philosophie des sciences selon le sens qu'on vise
  • répartir les contenus de épistémologie entre théorie de la connaissance et philosophie des sciences
  • épistémologie-Philosophie des sciences : cadrer sur le sens français d'épistémologie comme étude des sciences à partir de la fin du XIXe.

Philosophie de la connaissance

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Théorie de la connaissance : page actuelle pour la philosophie de la connaissance. Connaissance (Philosophie) : à relire mais semble un bon cadrage des problèmes classiques en philo dans l'approche analytique. Cf. page brouillon : à reprendre, approche conceptuelle, analytique comme base et complément avec d'autres courants actuels (phénoménologie, section pour Morin et ses adeptes).

Historique de philosophie de la connaissance

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Cf page brouillon article détaillant l'historique

Résumés de références

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Lumières de la foi vs naturelles

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La lumière et les lumières

Lalande, 1997

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  • article « Connaissance »[4] : (...) 1°) l’acte de connaître ; 2° la chose connue ; (...) s’applique : a) à la simple présentation d’un objet ; b) au fait de le comprendre d’où quatre sens fondamentaux
    • A. Acte de la pensée qui pose légitimement un objet en tant qu’objet, soit qu’on admette, soit qu’on n’admette pas une part de passivité dans cette connaissance (...). La théorie de la connaissance est l’étude des problèmes que soulève le rapport du sujet et de l’objet (…) de:Erkenntnis, en:Cognition
    • B. Acte de la pensée qui pénètre et définit l’objet de sa connaissance. La connaissance parfaite d’une chose, en ce sens, est celle qui, subjectivement considérée, ne laisse rien d’obscur ou de confus dans la chose connue ; ou qui, objectivement considérée, ne laisse rien en dehors d’elle de ce qui existe dans la réalité à laquelle elle s’applique. Voir adéquat*. C’est en ce sens que les choses en soi sont dites par Spencer inconnaissables (unknowable) quoiqu’on puisse les connaître au premier sens (= en connaître l’existence) et même en définir le domaine.[5] de:Erkenntnis, en:Knowledge
    • C. Contenu de la connaissance au sens A (peu usité). de:Kenntnis, en:Knowledge
    • D. Contenu de la connaissance au sens B. Très fréquent, surtout au pluriel : les connaissances humaines. de:Kenntnis, en:Knowledge
    • Pour M. Blondel : 1) acte de connaître, subjectif 2) fait de connaître, objectif 3) le résultat détaché par abstration (objet connu). Connaître et connaissance diffèrent surtout de croire et croyance où le motif d’adhésion ne réside pas dans la clarté directe et intrinsèque de l’objet considéré.
    • Lalande : connaître se distingue de comprendre comme le genre à l’espèce. Connaître au sens de savoir ce qui est, comprendre au sens de s’expliquer pourquoi c’est ceci ou cela.
  • article « Théorie de la connaissance »[6] : « étude du rapport qu’on entre eux le sujet et l’objet dans l’acte de connaître »

Besnier, 2005, « Les théories de la connaissance »[7]

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« Pour qu’une théorie de la connaissance soit envisageable, il faut au moins que soient clairement distingués le sujet qui connaît et l’objet à connaître. (...) La connaissance devient un problème théorique et non plus seulement une activité tournée vers le monde, dès lors que le savoir se révèle autre chose qu’une simple reproduction des réalités et s’impose comme le produit de l’élaboration du matériau auquel le sujet est d’abord confronté. Le théoricien de la connaissance se demande alors comment s’effectue cette élaboration qui a conduit au savoir, par quels prismes la réalité est passée avant de devenir un objet pour le sujet qui connaît. Il doit finalement se convaincre du fait que celui-ci a essentiellement à faire avec ses représentations, qu’il n’est pas de connaissance sans le truchement de signes pour interpréter le réel, et que, par conséquent, le mécanisme de production de ces représentations et de ces signes peut seul donner les clés de la compréhension du pouvoir de l’homme de s’assimiler ce qui n’est pas lui. Comment nos concepts, qui sont des synthèses, demandera Kant, peuvent-ils synthétiser des représentations sensibles d’une nature différente de la leur ? Comment ce qui est en-soi, dira Hegel, peut-il devenir pour-moi ? Telle est bien la formulation philosophique du problème de la connaissance qui met au premier plan la notion de représentation. »

Sarzano, Mélanie (2016). Présentation grand public du thème. Orientation plutôt "analytique", peu de références.

Paternotte, Cédric (2018). Présentation de la logique épistémique : logique modale avec opérateur K, sémantique des mondes possibles. Application du formalisme à la compréhension de la connaissance individuelle (principe de luminosité de la connaissance, problème de l’omniscience logique, paradoxe de Church-Fitch). Formalisation de la connaissance en contexte social (paradoxe des enfants sales, problème des généraux).

Grand dictionnaire de la philosophie[8]

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ancrage de la connaissance et de la vérité dans la sensibilité

  • Criticisme, Kant : intuition a priori de l'espace et du temps, connaissance objective délimitée et fondée sur une expérience possible
  • Idéalisme spéculatif, Hegel : immédiateté du sensible support et moteur de la découverte de soi en tant qu'esprit
  • phénoménologie : connaître c'est apparaître, apparaître c'est être, première équivalence développée par Husserl, 2nd. par Heidegger
  • Connaissance propositionnelle ou factuelle : Croyance vraie et justifiée. Internalisme/externalisme.
  • Connaissance pratique, compétence, savoir-faire
  • « La différence entre connaissance propositionnelle et connaissance d’objets singuliers a été thématisées par Russell sous l’opposition entre "knowledge by description" et "knowledge by acquaintance"  ». Pas clair. Quel rôle ça joue par rapport à la connaissance pratique ?
  • « La conception causale de la connaissance est susceptible de donner naissance à une "théorie naturalisée de la connaissance[9] " (naturalized epistemology[10],[11]) qui considère que les questions à résoudre sont plus scientifiques que philosophiques. »

à la suite de P. Engel[12], 1) dispositions ou habitudes visibles dans le comportement 2) conséquences de notre savoir global sans réfléchir au point précis (p.e. chats sont plus petits que les bus) 3) traitement inconscient d’informations, p.e. inférences perceptives automatiques. Critiques : habitudes ou disposition relèveraient de la connaissance pratique/savoir-faire, conscience considérée par certains comme nécessaire pour définir une connaissance (J. Searle[13])

Même périmètre que en:epistemology et de:erkenntnistheorie, traitement de type analytique autour de la notion de "croyance vraie justifiée", défi sceptique (trilemme d’Agrippa), fondationnalisme/cohérentisme, internalisme/externalisme, faillibilisme (Popper, Kuhn), tendances scientifico-naturalistes (psychologie, science cognitives, évolutionnisme)

  • Pascal Engel : « Les expériences sont les contenus conscients et phénoménaux éprouvés dans la sensation. » Si traité comme données sensorielles primitives (Hume, Berkeley, Mach, Russell, positivisme logique) = phénoménisme = risque d’idéalisme, scepticisme. Kant : pas réception passive, implique des formes a priori de l’intuition (espace et temps) et de l’entendement (catégories ou concept). Efforts sans succès pour éliminer l’aspect subjectif (cf. Qualia).
  • Claudine Tiercelin : « Concept fondamental du pragmatisme contemporain qui ne fait pas de l’expérience une réception passive mais un principe actif de connaissance (...) Le courant pragmatiste se caractérise ainsi par le double souci de ne pas dissocier la connaissance de l’action, qui en est le guide et le correcteur, et de retrouver dans les structures du monde les traces de l’universel et de l’idéal qui se réaliseront, selon les différentes conceptions, dans la communauté sociale, dans l’éthique ou dans la religion ». Peirce : source de l’enquête scientifique, philosophie de l’autocorrection de croyances communes, métaphysique évolutionniste. James : "empirisme radical" ouvert à l’expérience mystique. Dewey : naturalisme social fondée sur une idée de continuité entre nature et culture.

Expérience vécue, Nathalie Depraz, Gérard Raulet

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  • distinction de:Erleben (vécu) et de:Erlebnis (expérience vécue) de de:Erfahrung, expérience empirique, empirie scientifique. A voir : Erlebnis correspondrait-il au sens C. du Lalande ?
  • philosophie de la vie : Dilthey à la suite de Fichte et des Romantiques oppose à la psychologie naturaliste qui se développe au XIXe la nécessité d’appréhender les réalités psychiques de l’intérieur [14]. L'implication du sujet connaissant dans ce qu’il connaît requiert que l’on distingue « explication » (Erklären) et « compréhension » (Verstehen). Faits de conscience, intuition de la liberté et des valeurs, sont inexplicables par les sciences naturelles. Originalité des « sciences morales »[15] : l’ensemble est au fondement de la connaissance vs sciences de la nature acquérant progressivement les connaissances. Intelligentsia allemande a retenu que la réalité spirituelle est accessible par « l’expérience intérieure » condition nécessaire de toute « compréhension ».
  • Henri Bergson : expérience vécue relève de la durée. A rajouter : Intuition vs intellect, évolutionnisme cognitif[16].
  • Phénoménologie, Edmund Husserl : Erlebnis comme thème central. Une Erlebnis sans référence intentionnelle reste inobjectivable, c’est-à-dire inconnaissable. Le monde de la vie est cet a priori communautaire, corrélatif de l’a priori qu’est la subjectivité transcendantale, qui tente de tenir ensemble la possibilité immanente d’une auto-organisation du monde naturel des vivants et son irréductibilité à la conscience vécue communautaire qui en émane.
  • Francisco Varela : L’approche cognitive contemporaine la plus anti-réductionniste nomme par le terme d’"émergence" et par l’expression "couplage structurel autopoiétique" entre la conscience et le monde ce fondement du vivre-ensemble[17]
    • sociologie de la modernité, Walter Benjamin : modernité conduit à la perte de l’expérience collective, sensation remplace tradition, expérience vécue réduite à l’individu, conception de la mémoire en 3 termes (Erinnerung souvenir, Gedächtnis mémoire, Eingedenken remémoration).

Connaissance parfaite des vérités divines permettant syncrétisme ésotérique.

  • Idée, Suzanne Simha
  • eidos
  • Philosophie médiévale, Jean-Luc Solère : idées platoniciennes, formes choses ; sont dans l'intellect divin (Augustin), pensées de Dieu développées par son Verbe ; Jean Scot Erigène les place au niveau de la nature créée et créante ; connaissance par illumination ; en se pensant/connaissant, pense lui-même ou le monde (Thémistius, Thomas d'Aquin) ; participation, similitude, connaissance s'explique par la présence dans l'intellect connaissant de la ressemblance de l'objet connu : espèce intelligible chez l'homme, Idée chez Dieu ; Duns Scot inverse rapport platonicien entre intelligible et intellect, intellect divin ne constate pas passivement une ressemblance, il produit l'intelligible (cf. entendement intuitif de Kant), se l'oppose en tant qu'"être connu", essences comme objets absolus sans médiation d'une comparaison ; Ockam supprime l'idée comme intermédiaire
  • Modernes, Suzanne Simha : idée est quelque chose d'idéel et non une réalité en soi, faudra attendre Hegel pour que "idée" distingué de "concept" retrouve une dimension ontologique ; Descartes, sujet pensant, représentation ne signifie pas ressemblance à la chose représentée (p.e. idée du Soleil en astronomie vs Soleil perçu) ; Spinoza, concept formé activement, pas perception passive/ressemblance ; Kant revient à Platon pour ce qui est de la force causale des idées dans le domaine "pratique" (morale, histoire...), philosophie transcendantale de la connaissance, entendement/raison, raison érige la connaissance en un système organique.

Intérêt, Gérard Raulet

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  • Intervention de motivations ou mobiles subjectifs et / ou moraux dans la connaissance ou le jugement esthétique
  • Esthétique désintéressée de Kant ; le jugement de goût n'est pas logique, pas un jugement de connaissance ; analogue de la moralité réussie
  • Nietzsche : critique Kant, contestation de la pureté du cognitif ; Marxisme conteste aussi connaissance distincte de l'intérêt ; école de Francfort, la théorie de la connaissance doit être conçu comme théorie de la société Habermas, "Connaissance et intérêt".

Intuition, Sébastien Bauer, Natalie Depraz

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  • Mode de la connaissance immédiate, Platon, Kant, Bergson
  • Phénoménologie : la manière dont les choses apparaissent à la conscience

Métaphysique, Didier Ottaviani

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  • Métaphysique s'occupe de l'être et des principes premiers, prend des sens différents en fonction des auteurs ; peut-être considérée comme une philosophie première, qui interroge les principes de la connaissance ou recouper les objets de la théologie en tentant de s'élever à la connaissance du suprasensible.

Principe, Laurent Gerbier

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commencement de l'être d'une chose en tant qu'il conditionne aussi la possibilité d'une connaissance adéquate.

Raison, Suzanne Simha

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Habermas, Frege, Apel, Wittgenstein, Lyotard

Vinck, Feyerabend, Rorty, Quine, Kuhn,

Collège de France, chaire Philosophie de la connaissance

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Godin, 2018, article Connaissance[19]

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  • Nature de la connaissance
    • « Aux yeux de Husserl, une théorie de la connaissance n’est pas déductive, elle n’a rien à expliquer (erklären), elle doit plutôt élucider (aufklären) »
    • « Dans sa Logique, Kant distinguait le savoir (kennen en allemand, noscere en latin) et le connaître (erkennen, cognoscere) qui est le savoir avec conscience. "Les animaux aussi savent les objets mais ils ne les connaissent pas"[20] »
    • « Le bouddhisme ne faisait pas de distinction entre la faculté de connaître et la connaissance elle-même ou son résultat[21] »
    • Affect et connaissance : « Nietzsche saura reconnaître en Spinoza un précurseur à cet égard : le philosophe qui le premier a discerné dans la connaissance le plus puissant des affects. (...) D’où le paradigme de l’amour — sous les deux formes du désir et de la possession. La compréhension de la connaissance (posséder la vérité) sous le schème de l’union sexuelle (posséder une femme) est marquée par le vocabulaire même : dans la Bible, connaître signifie s’unir à une femme. (...) La question de la distance — que le désir, à la différence provisoire de la possession, maintient — sera capitale en toute gnoséologie. (...) De Platon à Freud, en passant par la libido sciendi des scolastiques, le lien établi entre le désir sexuel et le désir de connaissance n’est pas de simple analogie ; il marque une communauté d’essence. (...) ni les ignorants ni les connaissants (les dieux) n’ont le désir de connaître (...) Y aurait-il recherche s’il n’y avait pas désir ? On supposera donc chez l’homme un désir « naturel » de connaître. (...) On comprend que Socrate et Platon aient identifié le vrai et le beau : la connaissance, comme le désir amoureux, idéalise ses objets. Mais elle peut également les dégrader : en l’objectivant la connaissance désenchante le monde et dépossède autrui de sa subjectivité. L’homme de la connaissance est un profanateur de sépulture, ou un embaumeur. »
    • Représentation adéquate, identité formelle (Aristote) : « Thomas d’Aquin parla de similitude (assimilatio) entre le sujet connaissant et l’objet connu ou encore d’accord (concordia) et Locke définit la connaissance comme « la perception de la convenance ou de la disconvenance de nos idées »[22]. Mais comment une telle adéquation entre deux mondes aussi hétérogènes est-elle possible ? »
    • Connaissance propositionnelle, connaissance et langage : « l’empirisme logique détermine la connaissance non comme le mouvement qui va du connu à l’inconnu mais comme la mise en correspondance d’une série de concepts avec la réalité empirique. Wittgenstein songeait à l’image cinématographique : chaque plan est un tableau du monde. La réalité se présente comme une structure d’ordre intégrable dans le système reconstruit des propositions. La question de l’essence — de la réalité comme de la connaissance — est métaphysique. Elle doit laisser place à l’analyse de la corrélation — donc de la syntaxe. La connaissance n’est pas révélation de l’Être mais grammaire. Une connaissance peut se présenter sous la forme d’une simple proposition (l’association d’un sujet et d’un prédicat est l’unité cognitive minimale) — mais toutes les propositions ne correspondent pas à des connaissances — soit parce qu’elles sont purement constatives (sans être descriptives) soit parce qu’elles sont prescriptives, soit encore parce qu’elles sont invérifiables. Toute connaissance repose sur des principes (ne serait-ce que le postulat d’une objectivité possible) mais les principes eux-mêmes ne sont pas des connaissances. »
    • Être et connaitre : « Parménide avait posé l’identité de l’être et de la pensée (...). Hegel est allé plus loin (...) en posant l’identité finale de l’Être et du savoir. L’auteur de La Phénoménologie de l’Esprit est parti d’une récusation du projet criticiste kantien consistant à analyser la connaissance à partir de la faculté de connaître. Il n’y a pas, selon Hegel, de différence essentielle entre le contenu et la forme de la connaissance. Or c’est cette différence présupposée qui permet à Kant d’élaborer son projet d’une critique de la raison pure. Connaître la faculté de connaître avant de connaître, c’est, dit Hegel, comme vouloir nager avant d’aller à l’eau. Le criticisme tombe dans un cercle logique : puisque l’examen de la faculté de connaître est lui-même connaissant, il ne peut parvenir à ce à quoi il entend parvenir pour la raison même qu’il est déjà avec la Chose, chez lui avec elle. En fait, c’est l’idée même de fondement que Hegel récuse. »
  • Genres de connaissance
    • Connaître et savoir ; Français connaître et savoir, Allemand kennen et wissen, Latin scire, noscere, cognoscere. Avoir un savoir (animaux) mais sans connaissance. Formel/matériel, idéel/empirique favorise connaissance vs savoir. Hegel : savoir/connaissance absolue par dépassement forme/contenu (forme/matière ?).
    • Sagesse, sapientia, sophia vient de savoir. Sophia plus que épistèmè, connaissance suprême des principes ou de l'essence [réf. nécessaire] ;
    • Ignorance/connaissance spirituelle, la plus haute. Upanishad : avidyâ (ignorance, non-savoir), vide spirituel, nuit de l'âme vs illumination, connaissance véritable = conscience que tout est Un, brahman (absolu) et atman (âme) ne sont pas séparés[23]. Logique occidentale est formelle, la logique indienne — nyaya — est une logique de connaissance. Ignorance comme marque de l'absolu, Nicolas de Cues, docte ignorance.
    • Degrés de connaissance : Doxa, opinion, entre ignorance et connaissance, inconnu et connu, être et non-être (Platon). Simulations entre réel et idée, Simulacre#Le_simulacre_chez_Platon. Probable : admis comme connaissance par stoïciens et Nouvelle Académie. Descartes Règles pour la direction de l’esprit rejeter « toutes les connaissances qui ne sont que probables ». Leibniz : admet connaissance confuse, simple reconnaissance, connaissance est distincte lorsqu’elle saisit les propriétés de l’objet (Discours de métaphysique, § 24). Réhabilité par Antoine-Augustin Cournot[24] après dominance du déterminisme laplacien (Rajout :

      « Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée, et la situation respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était assez vaste pour soumettre ces données à l’analyse, embrasserait dans la même formule les mouvemens des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir comme le passé, serait présent à ses yeux. »

      — Essai philosophique sur les probabilités

      .
    • Méconnaissance, erreur ; curiosité au sens des cabinets de curiosité, le sensationnel, cf. société de l'attention, captation de l'attention.
    • Théories de la connaissance : degrés/genres de connaissance ont le même présupposé : il existe entre la connaissance et la non-connaissance des types intermédiaires. Dans une théorie de la connaissance la distinction entre degrés et genres est plus formelle que réelle : les degrés déterminent des genres, et inversement les genres sont distingués hiérarchiquement selon des degrés spécifiques.
      • tripartition sensation, raison, intuition : Platon, Hegel, Spinoza... constante de la gnoséologie occidentale. Pensée triple qui saisit a) immédiatement les choses par la sensation, b) médiatement par la réflexion, c) immédiatement par la vision. Ce schéma triadique place la raison dans une position médiane entre une connaissance infra-rationnelle (celle du corps) et une connaissance supra-rationnelle (celle du « ciel »).
      • Religieux : tripartition M.-A. et âge classique, révélation comme source de connaissance, la raison et l’expérience étant les deux autres ; Ramanuja : autorité scripturaire (shruti, Révélation primordiale, divine et prajna la connaissance au-delà de l’intellect, pure illumination transcendant le jugement et l’analyse), raisonnement et perception. La théosophie orientale a admis à côté d’une connaissance représentative une connaissance intuitive, que Henri Corbin appelle connaissance présentielle (En Islam iranien, tome 2, Gallimard, 1971, p. 63). La connaissance spinozienne du 3e genre est une connaissance présentielle sans transcendance.
      • Platon : noèsis > dianoia ; Denys l'Aréopagite, illumination = connaissance suprême ;
      • Aristote : De l’âme aïsthèsis la sensation, doxa l’opinion, épistèmè le savoir et noûs l’intuition. Dans les Seconds Analytiques (II, 19, 99 b 15-100 b 17) : connaissance (gnôsis) = sensation & expérience & mémoire & science (épistèmè) d'où 4 instances de connaissance : sens externes, sens commun (ou imagination), mémoire et entendement. Repris dans les sciences cognitives qui traitent aussi bien de la mémoire que de la perception, du raisonnement que du langage.
      • Spinoza : imaginatio, ratio, scientia intuitiva : analogue noèsis platonicienne, connaissance angélique Thomas d'Aquin, distance sujet-objet abolie (Hegel définira ainsi la Raison), passage de l'universel au singulier, indifférence abstraite devient engagement actif
      • Hegel inverse hiérarchie entre logos (ratio) et le noûs (intellectus), attribue à l’entendement la discursivité et à la raison la saisie adéquate de son objet.
      • Emmanuel Kant : intuition suprasensible impossible, raison est hors du domaine de la connaissance, connaissance réservée à sensation, imagination et entendement. Dans Logique[25] : du simple représenter (vorstellen) au comprendre (begreifen), 7 degrés de connaissance ; les deux genres extrêmes de la tradition, la perception et l’intuition métaphysique ont disparu.
      • Positivisme : science restreint au domaine de la connaissance positive (démonstrations mathématiques, observations dûment vérifiées), connaissance est scientifique, gnoséologie se spécialise en épistémologie.
        • Jürgen Habermas [26] : le positivisme a mis fin à la théorie de la connaissance pour la remplacer par une théorie de la science, positivisme a mis hors circuit la phénoménologie.
        • Scientisme va plus loin : n’accorde de sens (pas seulement la vérité) qu’aux énoncés scientifiques.
    • victoire de Kant et du positivisme : sensation et intuition ne sont pas des moyens de connaissance, car ils n’ont pas de règles. Vision béatifique, « science intuitive » de Spinoza, intuition de Schelling et de Bergson, éliminés des formes de connaissances.
      • obstacle épistémologique de Bachelard : d’origine kantienne et comtienne, voisin des offendicula de Roger Bacon et des idola de Francis Bacon.
      • Des genres de connaissances doivent continuer à être différenciés selon les objets sur lesquels ils portent : la connaissance de l’art, par exemple, n’est pas du même genre que celle de la nature.
  • Origine et fondement de la connaissance
    • Transcendance : Paradoxe, Ménon (Platon) : pour connaître, il faut reconnaître, or pour reconnaître, il faut connaître. Fond de connaissance avant l'acte (humain) de connaître, idées innées, attribut de Dieu (cf. scolastiques, Spinoza encore Cognitio attribut de Dieu).
    • Fondation dans le sujet
      • dualisme cartésien, postulat d’objectivité : le sujet et l’objet de connaissance sont face à face. Savoir = absorption symbolique de l’objet par le sujet, du monde extérieur par le monde intérieur
      • Rationalisme/empirisme : rationalisme innéiste fonde bien la nécessité et l’universalité des connaissances, mais sans lien avec l’expérience ; l’empirisme, philosophie de l’acquis, établit à bon droit le lien des connaissances avec l’expérience mais s’avère incapable de légitimer leur nécessité et leur universalité, et donc tombe dans le subjectivisme et le scepticisme.
      • Kant, la dite « révolution copernicienne » : Préface 2nd édition de la Critique de la raison pure : « On admettait jusqu’ici que toute notre connaissance devait se régler sur les objets (...). Que l’on essaie donc de voir une fois si nous ne serions pas plus heureux (...) en admettant que les objets doivent se régler sur notre connaissance »[27]. solution transcendantale de Kant repose sur la distinction entre la forme et la matière de la connaissance[28] : la forme est a priori (ce sont les cadres a priori de la sensibilité, l’espace et le temps, et les douze catégories de l’entendement), la matière, a posteriori.
      • Fichte : Wissenschaftslehre, procès de la connaissance est acte autocréateur du Je.
      • Husserl : connaissance est accomplissement (Erfüllung) de l’intention. Intentionnalité de la conscience pure et corrélation entre noèse et noème : connaissance est à la fois description de contenus eidétiques et présence à soi de la conscience. Une connaissance empirique est une contradiction dans les termes : il n’y a de connaissance que des essences obtenues par la suspension (épochè) des faits du monde.
      • Logique dite épistémique : intègre l’inhérence de la conscience de soi comme connaissant à l’acte de la connaissance : si je connais P, je sais que je connais P. Version réaliste : si je sais P, alors P (croire savoir, ce n’est pas savoir). (Complément : cf. Spinoza, quand je sais, je sais que je sais)
    • Fondation dans l'objet : Empirisme, tabula rasa, la connaissance n’est rien d’autre que l’empreinte des choses en nous. Cudworth : conduit à l'athéisme, monde existe avant son idée, donc avant Dieu. Implique historicité, pas de sub specie aeternitatis, pas de dogmatisme, ni universalité, ni éternité, au risque du scepticisme.
    • Co-opération du sujet et de l’objet
      • Aristote et Leibniz : précurseurs lointains d’une théorie de la connaissance qui fait de celle-ci le résultat d’un commun travail (d’une coopération) entre le sujet connaissant et l’objet connu.
      • Constructivisme piagétien (Jean Piaget et cognitivisme : connaissance est relation, pas d'autre fondement., sur autre chose que sur la relation elle-même. Dépassement non kantien de rationalisme/empirisme. C’est par l’action et non par la perception que l'interaction se fait, réaménagement constant de circuits neuronaux, apprentissage par désapprentissage, inné/acquis entremêlés
      • sciences cognitives : mettent entre parenthèses la subjectivité vs théories philosophiques classiques de la connaissance, tendance behaviorisme, bottom-up (traitement dirigé par les données) vs top-down (traitement dirigé par le concept) <=> empirisme vs rationalisme, connexionnisme, computationnalisme
      • « Reste à savoir si les sciences cognitives méritent leur nom (...) les sciences dites cognitives, traitant davantage de la pensée que de la connaissance proprement dite (laquelle constitue un travail par et sur la pensée) devraient être plutôt appelées sciences noétiques. »
  • Le problème des limites de la connaissance
    • Le secret
    • Le doute
    • La borne et la limite
    • L'inconnaissable inconnaissable

Notes et références

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  1. Alban Bouvier (dir.) et Bernard Conein (dir.), L'épistémologie sociale. Une théorie sociale de la connaissance, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, coll. « Raisons Pratiques », (lire en ligne), présentation : « La théorie de la connaissance – l’Erkenntnistheorie des Allemands, l’epistemology au sens anglo-saxon1 – a pour objet le problème de la possibilité de toute connaissance en général (scientifique ou non) et les problèmes connexes comme celui de l’objectivité et de la vérité. L’épistémologie désigne normalement en français une discipline qui couvre la seule théorie de la connaissance scientifique et qui se pose plus précisément la question de la validité des théories scientifiques (avec le cortège de questions qui en découlent : nature de l’objectivité scientifique, problème de l’induction, nature des lois scientifiques et de la modélisation, problèmes de l’indétermination des théories, de la réduction des théories entre elles, du progrès scientifique, etc.). L’épistémologie s’identifie à la limite à la philosophie des sciences (ce que les Anglo-Saxons appellent « philosophy of science ») ou, à tout le moins, en constitue une branche essentielle si l’on décide de distinguer de l’épistémologie stricto sensu, d’une part l’ontologie des sciences, i.e une réflexion sur les présupposés ontologiques de celles-ci, d’autre part la méthodologie. »
  2. Expérience Claudine Tiercelin : « Concept fondamental du pragmatisme contemporain qui ne fait pas de l’expérience une réception passive mais un principe actif de connaissance (...) Le courant pragmatiste se caractérise ainsi par le double souci de ne pas dissocier la connaissance de l’action, qui en est le guide et le correcteur, et de retrouver dans les structures du monde les traces de l’universel et de l’idéal qui se réaliseront, selon les différentes conceptions, dans la communauté sociale, dans l’éthique ou dans la religion ». Peirce : source de l’enquête scientifique, philosophie de l’autocorrection de croyances communes, métaphysique évolutionniste. James : "empirisme radical" ouvert à l’expérience mystique. Dewey : naturalisme social fondée sur une idée de continuité entre nature et culture.
  3. Morin 1986.
  4. Lalande 1997a, p. 171.
  5. Différence entre A. et B. ne serait-elle pas celle entre sensibles et intelligibles ?
  6. Lalande 1997b, p. 1129.
  7. Besnier 2005.
  8. Grand dictionnaire de la philosophie, dir. de Michel Blay, lire en ligne
  9. F. Dretske, Knowledge and the Flow of Information, 1981, MIT Press, Cambridge
  10. W. O. Quine, « Epistemology naturalized  » (1969), in Ontological Relativity and Other Essays, New York, Columbia University
  11. H. Kornblith, éd., Naturalized Epistemology, MA, Cambridge, MIT Press, 1985.
  12. Pascal Engel, Philosophie et psychologie, 1996
  13. John Searle, La redécouverte de l’esprit, 1994
  14. Einleintung in die Geisteswissenschaften (1883) in Gesammelte Schriften, t. 1, Leipzig, 1922
  15. Geisteswissenschaften ; Lalande, vol. 2, p. 958, sciences qui ont pour objet l’esprit humain et les rapports sociaux.
  16. s:L’Évolution_créatrice chap. 3
  17. F.J. Varela, Autonomie et connaissance. Essai sur le vivant, Paris, 1989.
  18. Connaître. Questions d’épistémologie contemporaine, J.-M. Chevalier & B. Gaultier (dir.), Paris, Ithaque, 2014.
  19. Godin 2018.
  20. E. Kant, Logique, trad. L. Guillermit, Vrin, 1967, p. 72
  21. E. Guillon, Les Philosophies bouddhistes, P.U.F., 1995, p. 66.
  22. J. Locke, Essai philosophique concernant l’entendement humain, livre IV, 3, trad. Coste, Vrin, 1972, p. 439.
  23. Ishâ Upanishad, in Shri Aurobindo, Trois Upanishads, trad. fr., Albin-Michel, 1972
  24. A voir : Antoine-Augustin Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851) lire en ligne
  25. E. Kant, Logique, trad. L. Guillermit, Vrin, 1967, p. 72.
  26. J. Habermas, Connaissance et intérêt, trad. G. Clemençon, Gallimard, 1976, p. 101
  27. E. Kant, Critique de la raison pure, AK III 11-12, trad. fr., Œuvres philosophiques I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1980, p. 739
  28. Distinction formel/matériel remonte à l’Antiquité : cf. l’Organon d’Aristote, le Canon premier volet d’Épicure a écrit un Canon (les deux autres étant la physique et l’éthique)

Voir aussi

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Bibliographie

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En souligné les titres que je peux consulter

Générale

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3 tomes, Antiquité à Renaissance / Modernes / XIXe-XXe

Théorie de la connaissance

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Epistémologie - philosophie des sciences

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  • Dominique Lecourt (dir.), Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences, PUF, coll. « Quadrige », , 4e éd. (ISBN 978-2-13-054499-9)
  • Dominique Lecourt, La philosophie des sciences, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 5e éd. (ISBN 9782130580539)
  • Hervé Barreau, L'épistémologie, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 8e éd. (EAN 9782130626077)
  • (dir) A. Barberousse, D. Bonnay et M. Cozic, Précis de philosophie des sciences, Paris, Vuibert, , 709 p. (ISBN 978-2-7117-2070-5)
  • Michael Esfeld, Philosophie des sciences, Une introduction, Presses polytechniques et universitaires romandes, (ISBN 978-2-88915-221-6)
La première partie fait un bilan du débats entre empirisme logique et ses critiques et entend défendre la possibilité d'un réalisme scientifique, la seconde traite de métaphysique de la nature autour des questions que pose la physique contemporaine (Relativité, quantique etc.)

A voir : essais généraux, sociologie, transdisciplinarité etc.

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