Exposition internationale du surréalisme à Paris, galerie des Beaux-Arts[1], organisée par André Breton et Paul Eluard, Marcel Duchamp le « générateur-arbitre », Salvador Dalí et Max Ernst les « conseillers spéciaux », Man Ray le « maître des lumières » et Wolfgang Paalen le spécialiste des « eaux et broussailles »[2]. Le local de la galerie est investi comme un d'objet architectural aménagé. Dès l'entrée, on est reçu par Le Taxi pluvieux de Dalí où une belle blonde (de cire) subit les assauts d'une escouade d'escargots vivants. Les allées de la galerie sont baptisées comme les rues d'une ville Rue surréaliste, Passage des odoramas, Rue de la transfusion de sang, etc. et chacune est bordée de mannequins. Le plafond, réalisé par Duchamp, est garni de sacs de charbon. Autres œuvres également présentées :
Óscar Domínguez, Jamais, installation : un pavillon de gramophone engloutissant des jambes de femme[3],
Kurt Seligmann, L'Ultra-Meuble, objet : tabouret-trépied formé de trois jambes de femme découverte au-dessus du genou par une robe de soie surmontée d'un coussin en forme de trèfle à quatre feuilles[5],
Hélène Vanel, L'Acte manqué, performance : Hélène Vanel se contorsionne sur un lit comme en proie à des symptômes hystériques en grimaçant et poussant des hurlements, le corps couvert de sparadrap et tenant un coq vivant à la main[6].
Le ministère des Affaires étrangères, sur l'intervention de son secrétaireAlexis Léger (Saint-John Perse), propose à André Breton une mission culturelle au Mexique, sous la forme de conférences sur l'art et la littérature française[10].
Artaud est transféré à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris où il est examiné par Jacques Lacan (« ce bougre d'ignoble saligaud de Dr L. »). Le certificat de quinzaine indique : « Prétentions littéraires peut-être justifiées dans la limite où le délire peut servir d'inspiration. À maintenir. »[14]
Soirée Hommage à Dada Tristan Tzara organisée par le groupe Les Réverbères, à Paris au Caveau Camille Desmoulins : interprétation, notamment, de la Première aventure céleste de Mr. Antipyrine et du Serin muet de Georges Ribemont-Dessaignes[16].
André Breton et Léon Trotsky rédigent la déclaration Pour un art révolutionnaire indépendant : « Si, pour le développement des forces productives matérielles, la révolution est tenue d'ériger un régime socialiste de plan centralisé, pour la création intellectuel elle doit dès le début même établir et assurer un régime anarchiste de liberté individuelle. Aucune autorité, aucune contrainte, pas la moindre trace de commandement ! »[18]
Lettre de Breton à Eluard : « Je crois que nous sommes en désaccord sur beaucoup de points. Ton silence[20] a considérablement cette impression. Pouvons-nous faire mieux que constater ce désaccord ? Je n'en suis pas sûr. »[21]
André Breton prononce un discours consacré à sa rencontre avec Léon Trotsky à Paris à l'occasion de l'anniversaire de la Révolution d'Octobre, meeting organisé par le Parti Ouvrier International[22].
Jefim Golyscheff s’enfuit de Barcelone bombardée par l'armée de Franco, laissant ses tableaux réalisés en Espagne. Il se réfugie en France où on l’interne dans les camps d’Argelès (Pyrénées-Orientales) puis de Gurs (Pyrénées-Atlantiques)[27].
Téléphone-homard ou Téléphone aphrodisiaque, ainsi présenté dans le Dictionnaire abrégé du surréalisme de Breton et Eluard, objet : téléphone et plâtre peint[45]
Grisou, œuvre inédite : album contenant frottages, décalcomanies et pochoirs, fruits de la collaboration des deux artistes, la couverture est composée en « typographie magnétique »[50]
L'Île d'un jour, illustré d'une eau-forte d'Yves Tanguy[53] : « accrochée bête terrible / au pelage de contraste et de mélancolie / visible jusqu'à la terre à travers l'air / et pareille à la panthère au pas velouté / et régulier tournant / entre le rêve et la mort. »[54]
Egrégores ou la vie des civilisations : « Je dédie ces pages aux combattants de l'Espagne révolutionnaire écrasés par le poids d'un monde de mort. Premiers vivants de la grande Légende où se fondera la neuve conscience des hommes. »[réf. nécessaire]
Sablier couché, poèmes, avec une gravure de Joan Miró. Breton : « Il y a pour moi quelque chose d'essentiel à votre présence et à cette note particulière de votre voix qui me fait l'effet d'une goutte de rosée à la pointe d'une herbe[76]. »
L'Ultra-Meuble, objet : tabouret-trépied formé de trois jambes de femme découverte au-dessus du genou par une robe de soie surmontée d'un coussin en forme de trèfle à quatre feuilles
↑Une description de cette exposition est détaillée dans Sarane Alexandrian, L'Art surréaliste, Éditions Hazan, Paris, 1969, p. 152 agrémentée de quelques photos.
↑La photo de l'œuvre est réalisée par Denise Bellon et reproduite dans René Passeron, Surréalisme, Terrail, 2005, p. 136.
↑Archives Man Ray Trust. Photographie de l'œuvre reproduite dans (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin ? (catalogue de l'exposition présentée du 31 mars au 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre-Jardins Renoir), In fine/Musée de Montmartre, (ISBN978-2-38203-116-2), p. 113.
↑Reproduction dans Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN2-13-037280-5), p. 416.
↑Description de la performance et photographie dans Agret & Païni, p. 111.
↑Cahiers G.L.M., Paris. Les textes et les illustrations composant ce cahier consacré au rêve sont assemblés par Breton.NRF n° 172 : André Breton et le mouvement surréaliste, 1er avril 1967, Gallimard, re-édition de 1990 (ISBN2-07-072093-4), p. 383.
↑Pour lequel Breton écrira, en 1942 : « [dans ce livre ] le surréalisme se retourne librement sur lui-même pour se confronter avec les grandes expériences sensibles du passé et évaluer [...] ce qu'a été l'étendue de sa conquête ». Biro & Passeron, p. 39.