Affiche rouge

affiche de propagande
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L’Affiche rouge est le nom donné à une affiche de propagande anticommuniste et antisémite allemande tirée à 15 000 exemplaires à partir de mi-février 1944 et placardée dans des villes et villages de France, lors d'une vaste campagne de propagande baptisée « L'armée du crime », présentant les Juifs comme globalement responsables d'une série d'attentats terroristes menés par des résistants communistes.

L'Affiche rouge. La couleur rouge est associée au communisme.

Cette campagne de propagande, lancée du 18 au 24 février 1944, sous l'occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale, visait à soutenir la théorie du complot d'un « judéo-bolchévisme », en montrant une supposée responsabilité des Juifs dans la délinquance et le terrorisme, et de supposés liens avec le communisme, afin de valoriser la condamnation à mort le 17 février 1944 de 23 résistants communistes, en majorité juifs, fusillés par les Allemands quatre jours après et appelés Groupe Manouchian-Boczov-Rayman puis dix ans plus tard « Groupe Manouchian », du nom de son commissaire militaire Missak Manouchian.

Tract de propagande reprenant au recto l'affiche et dénonçant au verso le « sadisme juif » et « le complot de lʼAnti-France », février 1944. coll. Musée de la Résistance nationale, Champigny.

Un film est diffusé la même semaine aux actualités cinématographiques, alors qu'on recense 330 cinémas pour la seule ville de Paris[1], la campagne de propagande comportant aussi des tracts, brochures et interventions à la radio et dans la presse écrite, notamment un reportage du journal d'actualités Signal[2],[3]. Cependant, selon Adam Rayski, l'allégation selon laquelle les accusés auraient comparu dans une salle d'audience dans un grand hôtel parisien est un « énorme mensonge de la propagande allemande et vichyssoise »[4]. Les historiens doutent que les journalistes « français » et « étrangers » prétendant y avoir assisté aient été là[5].

Les vingt-trois victimes appartenaient toutes aux FTP-MOI de la Résistance. Le tiers étaient des résistants polonais. Une dizaine, dont sept juifs, ont leur photo sur cette affiche qui a donné son nom à la première chanson de l'album de 1961 de Léo Ferré, mais ne sera appelée « affiche rouge » qu'à partir de cette chanson. Entre-temps, selon les historiens Annette Wieviorka et Stéphane Courtois, « le Parti communiste a effacé ses résistants juifs »[6],[7][pertinence contestée] au début des années 1950. La presse communiste et 10 000 manifestants avaient cependant, salué les « 23 héros du procès Manouchian-Boczov » le 21 février 1945, premier anniversaire de leur exécution sommaire. Le 80e voit en 2024 Missak Manouchian, accusé à tort de 56 attentats par l'affiche, entrer au Panthéon, avec son épouse Mélinée, où une plaque doit honorer les 22 autres du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman, rebaptisé dans les années 1950 « groupe Manouchian », dénomination utilisée par les Allemands lors du procès en 1944.

Affiche, film, articles, tract et brochure : une même campagne antisémite

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L'affiche, placardée jusque dans des villes moyennes comme Châlons-sur-Saône, accompagne la large diffusion d'une brochure d'une quinzaine de pages et d'un tract aux dimensions 22 × 26 cm[8] reproduisant :

  • au recto, une réduction de l'affiche ;
  • au verso, un paragraphe de commentaire fustigeant « l’Armée du crime contre la France »[9]. On lit au début de ce tract une dénonciation du « rêve mondial du complot juif », et que « si des Français sabotent, pillent et tuent (...) ce sont toujours des juifs qui les inspirent ». Selon les historiens, la motivation clairement antisémite de cette campagne de propagande sera volontairement gommée six ans après la guerre par le PCF auxquels étaient pourtant adhérents les dix victimes figurant sur l'affiche. Ainsi, « le mot « juif » n’apparaît pas une seule fois dans le poème d’Aragon » publié le 5 mars 1955[10]. La mort de Staline vient de mettre « fin au prétendu complot des blouses blanches, une accusation montée de toutes pièces contre des juifs »[10], mais « la question de l’antisémitisme soviétique est loin d’être close »[10].

Un film est la même semaine diffusé aux actualités cinématographiques, dans les salles de cinéma. Il contient les mêmes photos des mêmes hommes, prises dans la cour de la prison de Fresnes: Les Faits d'armes de la semaine, réalisé par la société Busdac, de Jean-Pierre Bertin-Maghit. Réalisé par un français, il est cependant classé dans la catégorie des « films documentaires allemands », et non à celle des « films commandités par le gouvernement de Vichy »[11]. L'affiche comprend :

  • en accroche, l'élément de langage de toute la campagne, tous supports: « La Libération par l'armée du crime ! » ;
  • les photos, noms et crimes attribués, de manière fantaisiste selon les historiens, à dix Résistants, dont sept Juifs :
    • « Grzywacz – Juif polonais, 2 attentats » ;
    • « Elek – Juif hongrois, 8 déraillements » ;
    • « Wasjbrot (Wajsbrot) – Juif polonais, 1 attentat, 3 déraillements » ;
    • « Witchitz – Juif hongrois, 15 attentats » ;
    • « Fingerweig – Juif polonais, 3 attentats, 5 déraillements » ;
    • « Boczov – Juif hongrois, chef dérailleur, 20 attentats » ;
    • « Fontanot (Fontano) – Communiste italien, 12 attentats » ;
    • « Alfonso – Espagnol rouge, 7 attentats » ;
    • « Rajman – Juif polonais, 13 attentats » ;
    • « Manouchian – Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés » ;
  • six photos d'attentats ou de destructions, représentant des actions qui leur sont reprochées.

Conçue par les services de propagande français et allemands, conservée en trois exemplaires, au format 118 × 75 cm[12] à la Bibliothèque nationale de France, cette affiche vise par sa mise en page à prouver la responsabilité des Juifs et à assimiler ces dix résistants à des terroristes : la couleur rouge et le triangle formé par les portraits apportent de l'agressivité ; les six photos en bas, pointées par le triangle, soulignent leurs aspects criminels.

Plus bas à gauche, sous le V de l'affiche, les photos de deux corps: un torse nu criblé de balles et un homme abattu, en gabardine, gisant près de son chapeau. Le premier est le commissaire Franck Martineau, assassiné le , et le second le commissaire Georges Gautier, assassiné le [13].

Contexte historique : la MOI (Main d'œuvre immigrée) et son action

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C'est dans le but de mettre en scène cette exécution collective de 23 Résistants, après une parodie de procès, que des moyens considérables sont dévolus en 1943 aux policiers de la BS2 (Brigade Spéciale, anticommuniste) pour opérer des filatures de grande envergure[14],[15] des résistants communistes les plus actifs, ceux des FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’Œuvre Immigrée).

Organisée en « groupes de langue »[16], la Main-d'œuvre immigrée (MOI), fut créée lors du deuxième congrès de la CGT unitaire, en novembre 1923[17], pour que les ouvriers contraints à s'expatrier puissent partager, d'un pays à l'autre, de l'entraide et surtout des journaux dans leur langue maternelle. Le fondateur est Thomas Olszanski, embauché aux mines du Nord de la France, qui écrit dans l'un des deux journaux syndicaux en polonais de la région, Robotnik Polski (« L'Ouvrier Polonais »)[18]. Deux mois après, le PCF créé à son tour des « groupes de langue » permettant de briser l'isolement linguistique des ouvriers immigrés. Le plus nombreux est celui de langue polonaise, qui a dix fois plus de membres que le plus modeste, celui de langue arménienne[19]. Le plus actif est celui des ouvriers juifs, qui créé les deux seuls journaux communistes en langue yiddish d'Europe[19], le Parizer Haynt en 1926[20], puis en 1934 le Naïe Press[20], aux 20000 lecteurs quotidiens[20].

Le Naïe Press[20], où écrit Adam Rayski, est codirigé par Léo Weiss et le polonais Louis Gronowski, qui a repris la tête de la MOI fin 1938, pour gérer la Retirada, afflux des réfugiés de la Guerre d'Espagne, en lien direct avec un de ses dirigeants Auguste Lecoeur[21], premier chef résistant du Nord-Pas-de-Calais minier, et ses résistants polonais de la mine, auteurs de l'attaque résistante de septembre 1940. Dissoute en 1939 comme les autres groupes communistes, la MOI est la première à se reconstituer clandestinement, dès l'été 1940[22], sans consigne du PCF qui restera contre toute action clandestine jusqu'au printemps 1941. Rapidement, la direction parisienne de la MOI est composée « de jeunes ouvriers mineurs du Nord-Pas-de-Calais, politiquement inexpérimentés »[23] et contraints par sécurité à quitter leur région après leur grande grève patriotique de mai-juin 1941. Mais en , Boris Holban commissaire militaire des FTP-MOI de région parisienne, juge trop risquées militairement les directives de Moscou, qui le remplace par l'Arménien Missak Manouchian. Le mois suivant a lieu l'assassinat le du général SS Julius Ritter, patron du STO en France, perpétré par quatre des dix de « l'affiche rouge », menés par Marcel Rayman, première cible de la campagne de propagande antisémite de février 1943. L'assassinat de soldats allemands, de préférence officiers supérieurs, visait à les décourager de trop s'investir en France[24] mais aussi à alerter l'opinion publique[24].

Motifs de la campagne de propagande antisémite

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La vaste campagne de propagande antisémite dont fait partie l'affiche vise à contrer les écrits du polonais Louis Gronowski, qui a formé avec deux autres Juifs, le polonais Jacques Kaminski et le tchèque Arthur London, le 1er triangle de direction nationale des FTP-MOI. Gronowski a rédigé en novembre 1941 une brochure diffusée clandestinement : « L’antisémitisme, le racisme, le problème juif », riposte à l’idéologie raciste et antisémite de l'occupant nazi[5].

Visant à contredire ce travail de Louis Gronowski[5], la brochure de février 1944 est la plus connue et diffusée d'une multitude de brochures de propagande nazie[5]. Elle est titrée, « L’armée du crime »[5], comme l'affiche qui l'accompagne et la résume.

Son texte mentionne en intertitre : « le crime est juif, et le crime est étranger. Et le crime est au service du judaïsme, de la haine juive »[25],[6],[7].

Selon l'historien Denis Peschanski, « les nazis voulaient faire passer les résistants pour des terroristes à la solde des étrangers, des juifs, des bolcheviques »[26] et selon l'historienne Annette Wieviorka « l'antisémitisme est au coeur du choix de ceux présentés à la vindicte publique » sur l'affiche rouge qui accompagne la brochure[25] où on lit un peu plus loin : « voyez le juif polonais Rayman, l'arme du crime au poing », le jeune ouvrier juif Marcel Rayman étant particulièrement visé par un texte stigmatisant « son regard pervers où passe en lueur tout le sadisme de sa race » et déclamant une longue "énumération de turpitudes sexuelles attribuées aux Juifs"[27].

Conception, production et diffusion de l'affiche

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Prévue pour le procès des 23 membres du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman[28], l'affiche joue les cartes traditionnelles de l'anti-bolchevisme et de l'antisémitisme propre à la propagande nazie, pour influencer l'opinion publique[29],[30]. Elle aurait été placardée le lendemain de l'exécution des 23 Résistants, le 22 février[31],[32].

L'éditeur est le Centre d'études antibolchéviques (CEA), affilié au Comité d’action antibolchévique (CAA) organisme français créé dans le sillage de la LVF en juin-[33] « épaulé par les publicistes des mouvements ultra et ceux du ministère de l'Information de Vichy »[34].

Les Allemands, après un premier film de propagande « en avril 1942 à la Maison de la chimie » sur le procès des premiers résistants armés[26] « se sont aperçus » d'un impact défavorable dans l’opinion[26] et on préféré « déléguer » à « une officine collaborationniste et antisémite française »[26], qui a imaginé l’Affiche rouge[26] en reprenant « le cœur de l’idéologie nazie », la « dénonciation du judéo-bolchevisme » en se basant sur « les images d’actualité qui passent avant les films dans les salles de cinéma »[26].

La campagne de propagande antisémite est conçue « de conserve par l’occupant allemand et l’État français »[5] avec « tous les médias » mobilisés[5] : « presse écrite, radios, actualités cinématographiques, affichages publicitaires »[5],[35]. Sur les dix noms, les cinq placés en première ligne comportent la mention « juif »[36]. Le choix des dix personnes photographiées, effectué parmi les 23 condamnés à mort du « groupe Manouchian-Boczov-Rayman », au cours d'une séance de photos immortalisée dans le film L'Affiche rouge de Frank Cassenti, prix Jean-Vigo 1976, ne suit aucune logique chronologique ou judiciaire, seulement celui de la propagande antisémite[37]. Selon l'historienne Annette Wieviorka, les circonstances exactes de choix des dix personnes ne sont pas connues, mais la démarche était clairement antisémite.

La campagne de propagande est prévue pour une durée une semaine, du 18 au 24 février 1944[5], période englobant le procès et l'exécution[5]. L'affiche a été vue à Paris[38], à Nantes[39], mais aussi à Chalon-sur-Saône, selon plusieurs sources fiables[40] et à Lyon[41].

Plusieurs sources parlent d'une diffusion dans toute la France:

  • Philippe Ganier-Raymond écrit en 1975 que « les murs de France se couvraient de quinze mille affiches »[42];
  • Claude Lévy mentionne en 1979, que l'affiche « apparaissait sur les murs des plus petits villages de France »[43];
  • La plaquette de l'exposition Manouchian tenue à Ivry en 2004, affirme que celle-ci fut « largement placardée sur les murs des villes et des villages français »[44];
  • Un tract de de l'Union des juifs pour la résistance et l'entraide parle d'un affichage « sur les murs de toutes les villes et villages de France »[45], mais qui, pris à la lettre, constituerait un tirage supérieur à 15 000 exemplaires.

Réception et influence de l'affiche

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Des rapports des Renseignements généraux ont fait état de nombreux articles de soutien à ces Résistants dans la presse clandestine[30], de passants qui manifestèrent souvent des réactions de sympathie vis-à-vis des hommes photographiés et stigmatisés sur l'affiche ou même de fleurs posées à leur pied et de bandeaux collés dessus mentionnant « Oui, l’armée de la résistance », « Morts pour la France », ou « Des martyrs », mais selon l'historienne Annette Wieviorka cela ne suffit pas à se faire une opinion sur la façon globale dont fut reçue l'affiche[27].

Les parutions clandestines mentionnent effectivement l'Affiche rouge dès le mois suivant : le no 14 des Lettres françaises[46] et un tract publié par l'Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide (UJRE) de [45].

Simone de Beauvoir a raconté son sentiment personnel : « malgré la grossièreté des clichés, tous ces visages qu'on proposait à notre haine étaient émouvants et même beaux ; je les regardai longtemps, sous les voûtes du métro, pensant avec tristesse que je les oublierai. »[47]. Jean Anouilh a affirmé s'en être inspiré pour écrire son Antigone, créée au théâtre de l'Atelier le , mais selon certaines sources l'essentiel de la pièce avait été écrit dès 1942, à la suite de l'« affaire Paul Collette »[48].

Dès septembre 1944, le nom de l'un d'eux, Rino Della Negra, est donné à un tournoi de football organisé par FSGT[49] et le 25 février 1945, près de 10 000 personnes tiennent à leur rendre hommage au cimetière d'Ivry-sur-Seine, pour le premier anniversaire de leur exécution, derrière une grande banderole « Gloire aux 24 héros immigrés du procès Manouchian-Boczov, fusillés par les boches », [50]

Les personnes en photo sur l'affiche

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Liste des 23 membres du groupe exécutés

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Mémorial de l'Affiche rouge à Valence.

La liste suivante des 23 résistants communistes du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'affiche rouge. Les 22 hommes, dont douze Juifs, ont été fusillés le au Mont-Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, fut guillotinée le à Stuttgart[51],[52] :

Les policiers mis en avant comme victimes sur l'affiche

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Selon une enquête publiée en 2014 par Michel Martineau, fils du commissaire Franck Martineau, sur son assassinat et celui du commissaire Georges Gautier, stigmatisés sur l'affiche[13], ils ont été victimes de groupes FTP distincts des groupes FTP-MOI concernés par l'affiche, qui les présente pourtant comme des victimes des hommes dénigrés par l'affiche.

Franck Martineau, commissaire de police à Gonesse, fut assassiné le de plusieurs balles dans le dos, alors qu'il allait à vélo du commissariat à son domicile pour la pause repas[53], par trois tireurs du détachement FTP Victor Hugo, eux-mêmes à vélo. Les historiens ne savent pas à quel niveau cet attentat fut décidé. Selon son fils, il aurait admonesté, à la demande de sa mère[54], un jeune de 18 ans, qui a ensuite effectué une dénonciation calomnieuse.

Le commissaire Gautier a été assassiné le alors qu'il allait à moto de son domicile au commissariat de Juvisy, par un groupe de FTP ayant reçu des directives du responsable FTP de la région parisienne Joseph Epstein, à la suite d'une autre dénonciation calomnieuse l'accusant d'avoir fait exécuter 40 résistants. En réalité, il appartenait à un réseau du BCRA depuis 1941 et rendait des services sous forme d'établissement de faux papiers, planques et recherches de renseignements[55].

Contestation de l'entrée sélective au Panthéon

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Emmanuel Macron annonce le 18 juin 2023 que Missak Manouchian et son épouse seront les seuls à entrer au Panthéon 80 ans après son assassinat[56],[57]. La décision est critiquée, avec une lettre ouverte dans Le Monde le 24 novembre 2023[58],[10], par un collectif d'intellectuels et descendants de victimes de l'affiche rouge[10], qui estiment que « Missak et Mélinée Manouchian, eux-mêmes ne l’auraient sans doute ni compris ni souhaité »[58], car « isoler un seul nom, c’est rompre la fraternité de leur collectif militant. Distinguer une seule communauté, c’est blesser l’internationalisme qui les animait »[58]. Selon ces personnalités, il est maladroit d'exclure à nouveau de la mémoire une partie des victimes de la propagande de Vichy de février 1944, car ce « sont les vingt-trois, tous ensemble, qui font l’épaisseur de cette histoire »[58], et chacun d'eux doit donc entrer au Panthéon au cours de la même cérémonie[58]. Parmi les signataires, des membres de la famille proche de 4 des 10 victimes de l'affiche rouge qui n'ont pas été contactés avant la décision d'Emmanuel Macron, déplore l'historienne Annette Wieviorka, connue pour ses recherches sur le sujet[10] sur les FTP-MOI[59], dans un livre spécialement publié à cette occasion : Anatomie de l'Affiche rouge[Note 1]. Parmi les signataires, d'autres historiens, comme Serge Klarsfeld et Patrick Boucheron, le cinéaste Costa-Gavras, les écrivains Delphine Horvilleur et Patrick Modiano, ou encore le philosophe Edgar Morin.

Par ailleurs, la présidence de la République a fait savoir qu'une plaque doit honorer les 22 autres combattants du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman, victimes du même procès et de la même exécution sommaire collective, rebaptisé dans les années 1950 « groupe Manouchian »[10].

Mémoire et postérité

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Années 1940

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Plaque en mémoire de Marcel Rajman au no 1 de la rue des Immeubles-Industriels, Paris 11e.

Dans les années qui ont suivi la Libération, plusieurs hommages sont publiées à la gloire de ces 23 résistants.

Années 1950

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Aragon accepte finalement de publier en 1953 ce recueil de nouvelles mais « à condition qu'ils changent pour des noms français les noms des étrangers qui y étaient mêlés »[73], et ainsi « ils ont eu une obligation de franciser tous les noms »[74]. L'ouvrage obtient le Prix Fénéon 1953.

Années 1960

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  • Le 24 novembre 1966, Le Monde écrit qu'Armand Gatti « travaille au scénario de L'Affiche rouge, qui sera tourné au printemps », mais aussi qu'il a l'intention d'écrire une pièce sur la guerre du Viêt Nam, propulsée sur la scène mondiale par des évènements d'actualité immédiate[75]. Deux ans plus tôt, il évoque deux manifestations où ce groupe de résistants a été commémoré à Paris, l'une salle du Conservatoire, sous la présidence de Louis Martin-Chauffier et l'autre au carré des fusillés du cimetière d'Ivry[76], mais il se trompe en affirmant que leur attaque du 28 juillet 1943 avenue Paul-Doumer a coûté la vie au général von Schaumburg, commandant du Gross Paris[76], ce qui est démenti dans le même journal l'année suivante, le 27 février 1965, par un long article de Pierre Bourget, disant à nouveau qu'Armand Gatti prépare un film, en ajoutant que Charles Aznavour interprétera le rôle principal, celui de Missak Manouchian[77].

Années 1970

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  • En 1970, Claude Lévy publie Les Parias de la Résistance, déplorant le traitement mémoriel infligé aux combattants FTP-MOI dans les années 1950 et les suivantes. Le livre reproche à l'ouvrage Le Parti communiste français dans la Résistance publié trois ans avant[78], qui se voulait un retour lucide du PCF sur son passé[79], d'avoir passé sous silence que l'attaque contre le général Itter fut réalisée par des FTP-MOI menés par Marcel Rajman[80].
  • En 1975, le livre à succès de Pierre Goldman[70], exalte la mémoire de son père, ouvrier juif ayant combattu dans les FTP-MOI à Lyon, et attire l'attention sur Joseph Boczov et Marcel Rajman, Résistants de l'affiche rouge qui ont disparu de la littérature du PCF.
  • En 1977, Roger Pannequin, patron de la MOI au PCF avant qu'elle ne soit marginalisée en 1953, cite dans ses mémoires des résistants juifs selon lesquels nombre d'exploits revendiqués par des FTP parisiens ont en réalité été accomplis par ces deux Juifs que L'Humanité a effacé de la mémoire en titrant « Groupe Manouchian » le poème de Louis Aragon de 1955 : Joseph Boczov, chef du prestigieux du détachement qui réalisait les déraillements de trains militaires allemands, et Marcel Rajman, organisateur de l'attentat contre le général Ritter[81], chef du STO.

Années 1980

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  • En 1983, Des terroristes à la retraite, documentaire de Mosco Boucault reconstitue le parcours de cinq FTP-MOI décédés, par le témoignage de leurs camarades et une contextualisation confiée à des historiens mais il ne sort qu'en 1985 après avoir été interdit de visa pendant deux ans[82] à la suite de pressions du PCF[82], alors dirigé par Georges Marchais. Le film est diffusé à la télévision publique dès sa sortie en 1985, la presse ayant dénoncé une « affaire Manouchian », contribuant à effacer un peu plus les noms des autres combattants de l'affiche rouge, notamment les sept Juifs sur dix. La thèse défendue par Mosco Boucault en mode suggestif, une trahison de la direction du PCF en 1943, sera écartée par le consensus des historiens peu après.

Années 1990

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Années 2000

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  • Le , Emmanuel Macron annonce que Missak Manouchian et son épouse Mélinée entreront au Panthéon 80 ans après son assassinat[56].
  • En , un groupe d'historiens et les descendants de quatre des dix résistants présents sur l'affiche déplorent dans Le Monde la décision de faire entrer un seul d'entre eux au Panthéon.
  • Les 11 et , dans L'Express puis Le Point, l'historien Stéphane Courtois raconte « comment le Parti communiste a effacé ses résistants juifs »[6],[7].

Dans la culture populaire

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Voir aussi

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Bibliographie

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Enquêtes

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Sources, témoignages et ouvrages universitaires

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  • Alain Blottière, Le tombeau de Tommy, Gallimard, 2009 (sur Thomas Elek)
  • Didier Daeninckx, Missak, Éditions Perrin, 2009
  • Patrick Fort, Après Nous - Celestino Alfonso - Groupe Manouchian, Arcane 17, 2016
  • Louis Aragon, Strophes pour se souvenir, 1955 (chanson de Léo Ferré, 1959)

Filmographie

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Documentaires

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  • Pascal Convert, Mont-Valérien, au nom des fusillés, One Line Productions, 52 minutes, 2002
Point de vue de l’auteur lors du soixantième anniversaire de l’exécution du groupe Manouchian dans le quotidien L'Humanité : « Les Nouvelles Censures », édition du
  • Stéphane Courtois, Mosco Boucault, Des terroristes à la retraite, 84 minutes, 1985[89]
  • Denis Peschanski, Jorge Amat, La Traque de l’Affiche rouge, 72 minutes, Compagnie des Phares et Balises en collaboration avec la fondation Gabriel-Péri et L’Humanité, 2006
  • Mosco Boucault, Ni travail, ni famille, ni patrie - Journal d’une brigade FTP-MOÏ, 92 minutes, 1993

Fiction

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Notes et références

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  1. anatomie-de-l-affiche-rouge-d-annette-wieviorka-pourquoi-faire-entrer-un-couple-au-pantheon-alors-que-c-etait-un-groupe-qui-etait-vise-par-les-nazis.
  2. "Lecteurs et lectures des communistes d'Aragon" par Corinne Grenouillet, page 126 Presses Univ. Franche-Comté, 2000 [1]

Références

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  1. Claude Forest, « Chapitre II. Les années fastes », dans Les dernières séances : Cent ans d’exploitation des salles de cinéma, CNRS Éditions, coll. « CNRS Économie », , 57–87 p. (ISBN 978-2-271-07852-0, lire en ligne)
  2. Manessis 2024, p. 205.
  3. Paul Virilio et Marianne Brausch, Voyage d'hiver: entretiens, Editions Parenthèses, (ISBN 978-2-86364-610-6, lire en ligne)
  4. Adam Rayski, L'Affiche Rouge, op. cit., p. 60-62.
  5. a b c d e f g h i et j Adam Rayski, L’Affiche rouge, 2009, sur le site du Comité d’Histoire de la Ville de Paris [2].
  6. a b et c « Manouchian au Panthéon : comment le Parti communiste a effacé ses résistants juifs », sur L'Express, (consulté le )
  7. a b et c « Missak Manouchian : tous les secrets de l'Affiche rouge » par François-Guillaume Lorrain, dans Le Point le 17/02/2024
  8. Archives Nationales, Affiches et cartes du Comité d'histoire de la deuxième guerre mondiale, 1re édition électronique, 2006, cote 72AJ/1008, consulté le 16 décembre 2008.
  9. Le site de l’Académie de Versailles propose l’étude de cette image de propagande.
  10. a b c d e f g h et i Florent Georgesco, « « Anatomie de l’Affiche rouge », d’Annette Wieviorka : « Pourquoi faire entrer un couple au Panthéon, alors que c’était un groupe qui était visé par les nazis ? » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Jean-Pierre Bertin-Maghit, L'Esthétique de la propagande – Le Cas de l'affiche et du documentaire sous l'occupation (1940-1944), dans Pierre Taminiaux, Claude Murcia, (dir.) Cinéma, Art(s) plastique(s), actes de la conférence tenue à Cerisy-la-Salle en 2001, L'Harmattan, 2004, p. 102-103.
  12. « http://catalogue.bnf.fr/servlet/biblio?idNoeud=1&ID=41324029&SN1=0&SN2=0&host=catalogue », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  13. a et b Michel Martineau, Les inconnus de l'Affiche rouge, préface de Jean-Marc Berlière, Libre label, (ISBN 9782361281847), 2014
  14. Denis Peschanski, article Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée dans Dictionnaire historique de la Résistance, dir.François Marcot, p. 188-189
  15. Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, Le sang de l'étranger, Fayard, 1989
  16. Manessis 2024, p. 26.
  17. Manessis 2024, p. 14.
  18. Tomasz Olszański, Un Militant syndicaliste franco-polonais, Presses Univ. Septentrion, (ISBN 978-2-85939-368-7, lire en ligne)
  19. a et b Manessis 2024, p. 28.
  20. a b c et d Aline Benain et Audrey Kichelewski, « Parizer Haynt et Naïe Presse,les itinéraires paradoxaux de deux quotidiens parisiens en langue yiddish », Archives Juives, vol. 36, no 1,‎ , p. 52–69 (ISSN 0003-9837, DOI 10.3917/aj.361.0052, lire en ligne, consulté le )
  21. Emmanuel de Chambost, La direction du PCF dans la clandestinité, les cyclistes du Hurepoix, L'Harmattan, 1997, p. 54, 143-144, 213
  22. Manessis 2024, p. 85.
  23. Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski 1989, p. 186.
  24. a et b Manessis 2024, p. 204.
  25. a et b Anatomie de l'affiche rouge, par Annette Wieviorka, en février 2024 aux Éditions du Seuil, page 16
  26. a b c d e f et g « Denis Peschanski, historien : « Avec Manouchian, ce sont les “vingt-trois” du procès et tous les résistants étrangers qui entrent au Panthéon » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. a et b Anatomie de l'affiche rouge, par Annette Wieviorka, en février 2024 aux Éditions du Seuil, page 17
  28. D'après Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le Sang de l'étranger, Fayard, 1989, p. 362, l'affiche a été placardée avant l'ouverture du procès, entre le 10 et le 15 février 1944, mais d'après Michel Wlassikoff, Signes de la collaboration et de la résistance, p. 112, dans Adam Rayski, L'Affiche Rouge, mairie de Paris, Direction générale de l'information et de la communication, 2003, p. 7
  29. Stéphane Courtois, Denis Peschanski et Adam Rayski, Le sang de l'étranger, Fayard, 1989, p. 362
  30. a b et c Denis Peschanski, article Affiche rouge dans Dictionnaire historique de la Résistance, dir.François Marcot, p. 996-997
  31. [PDF] [lire en ligne sur le site paris.fr (page consultée le 16 décembre 2008)]
  32. En 1975, le journaliste Philippe Ganier-Raymond écrivait que la séance de photographies et de tournage cinématographique à partir de laquelle a été constituée l'affiche avait eu lieu le matin du 21 février et que l'affiche était parue « un mois plus tard » (L'Affiche rouge, Fayard, 1975 p. 236-237)
  33. Pascal Ory, Les collaborateurs 1940-1945, Points Seuil, 1976, p. 152 et 153
  34. Michel Whassikof et Philippe Delangle, Signes de la Collaboration et de la Résistance, Éditions Autrement, 2002, p. 112-113
  35. Anatomie de l'affiche rouge, par Annette Wieviorka, en février 2024 aux Éditions du Seuil, page 12
  36. Anatomie de l'affiche rouge, par Annette Wieviorka, en février 2024 aux Éditions du Seuil, page 14
  37. Anatomie de l'affiche rouge, par Annette Wieviorka, en février 2024 aux Éditions du Seuil, page 15
  38. Voir par exemple la photographie d'André Zucca intitulée « Affiches dans Paris occupé » (no 37042-6) sur le site des archives Roger-Viollet.
  39. Paul Virilio, « J'ai vu L'Affiche rouge, placardée sur les murs de Nantes », Elle (magazine), juillet 2000.
  40. Séraphin Effernelli, « en mars 1944, alors que j'étais allé en mission à Chalon, je tombais sur cette affiche placardée sur le bâtiment de la rue Saint-Côme », Maquis à Brancion, troisième livre, 2004, p. 132
  41. Charles Tillon, Les FTP, Julliard, 1962, p. 259, dans Claude Lévy, « L'Affiche rouge », L'Histoire no 18, septembre 1979.
  42. Philippe Ganier-Raymond, L'Affiche rouge, Fayard, 1975, avant-propos
  43. « L'Affiche rouge », dans L'Histoire no 18, septembre 1979.
  44. [PDF] Brochure de l'exposition Manouchian sur le site de la mairie d'Ivry-sur-Seine.
  45. a et b Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le Sang de l'étranger, Fayard, 1989, p. 364.
  46. Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le Sang de l'étranger, Fayard, 1989, p. 362
  47. (La Force de l'âge, p. 649)
  48. « L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre. » 4e de couverture de la première édition, La Table Ronde, 1946.
  49. a et b Jean VIGREUX et Dimitri MANESSIS, Rino Della Negra, footballeur et partisan.: Vie et mort d’un jeune footballeur des FTP-MOI du « groupe Manouchian » (1923-1944)., Libertalia, (ISBN 978-2-37729-242-4, lire en ligne)
  50. a et b Manessis 2024, p. 177.
  51. Paris-Soir du 21 février 1944 : « Le mouvement ouvrier immigré était dirigé par des Juifs qui prenaient leurs ordres de Moscou »
  52. Paris-Soir du 22 février 1944 : « Le procès des 24 terroristes judéo-communistes - Le Juif Rajman et Alfonso complices de Missak Manouchian font aux juges le récit de l'assassinat du Dr Ritter - Le Hongrois Poczor, les Juifs Glasz, Fingerzweig, Waisbrot, Goldberg, Schapira, et Elek organisaient les déraillements de trains »
  53. Martineau, p. 85
  54. Martineau, p. 73-74 p. 107-134
  55. Martineau, p. 135-139
  56. a et b « Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon : la reconnaissance de la Résistance », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  57. « L'Élysée annonce l'entrée au Panthéon de Missak Manouchian, figure de la Résistance », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  58. a b c d et e Lettre ouverte des intellectuels et descendants de membres des FTP-MOI assassinés par les nazis publiée par Le Monde le 24 novembre 2023 [3]
  59. Ils étaient juifs, résistants, communistes par l'historienne Annette Wieviorka aux Éditions Denoël en 1986 ; réédition augmentée chez Perrin en 2018)
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  61. Manessis 2024, p. 179.
  62. Célestino Alfonso, Robert Witchitz, Roger Rouxel et Wolf Wajsbrot
  63. Manessis 2024, p. 178.
  64. Olga Bancic, Joseph Boczov, Georges Gloarek (sic), Thomas Elex (sic), Roger Rouxel, Antoine Salvadori, Salomon-Wolf Schapira (sic), Wolf Wajsbrot, Robert Witschitz, Amédéo Usseglio et Rino Della Negra
  65. Journal officiel du 13 juillet 1947, p. 6675, art. 34.
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  67. Lucien Wasselin, « Aragon et la grève des mineurs de mai-juin 1941 » (consulté le ).
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  81. Adieu Camarades, par Roger Pannequin aux Éditions Le Sagittaire, en 1977
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  83. Gilles Perrault, Dictionnaire amoureux de la Résistance, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-259-22755-1, lire en ligne)
  84. L'album Les Chansons d'Aragon est officialisé en 1961.
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Voir aussi

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