Wikipédia:Sélection/Château de Versailles

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard est le titre de cinq versions du portrait équestre du premier consul Napoléon Bonaparte peints par Jacques-Louis David entre 1800 et 1803. Napoléon est représenté lors du franchissement du col alpin du Grand-Saint-Bernard par l'armée de réserve, épisode qui marque le début de la seconde campagne d'Italie.

Le premier portrait fut commandé par le roi d'Espagne Charles IV comme témoignage d'entente entre le royaume et la République française. Les trois versions suivantes furent commandées par le premier consul à des fins de propagande et furent les premiers portraits officiels de Napoléon, ils ornèrent le château de Saint-Cloud, la bibliothèque de l'hôtel des Invalides et le palais de la République cisalpine. La dernière version n'eut pas de commanditaire et fut conservée par David jusqu'à sa mort.

Archétype du portrait de propagande, le tableau fut de nombreuses fois reproduit en gravure, témoignage d'une importante postérité. Il influença des artistes comme Antoine-Jean Gros, et Théodore Géricault.

Hameau de la Reine

Le hameau, tel qu'il se présente au visiteur venant du pavillon de Jussieu.
Le hameau, tel qu'il se présente au visiteur venant du pavillon de Jussieu.

Le hameau de la Reine est une dépendance du Petit Trianon située dans le parc du château de Versailles, dans les Yvelines, en France. Ce hameau d'agrément fut commandé durant l'hiver 17821783 par la reine Marie-Antoinette qui souhaitait s'éloigner des contraintes de la cour de Versailles, avec la nostalgie d'une vie plus rustique, dans un décor de nature inspiré par les écrits de Rousseau, un petit paradis où le théâtre et la fête lui feraient oublier sa condition de reine. Ce lieu champêtre, qui était aussi une exploitation agricole, marquait l'influence des idées des physiocrates et philosophes des Lumières sur l'aristocratie de l'époque. La construction en fut confiée à l'architecte Richard Mique sur l'inspiration du hameau de Chantilly et des dessins du peintre Hubert Robert.

Autour d'un étang artificiel pour la pêche à la carpe et au brochet, Richard Mique fit ériger douze chaumières à pans de bois, d'inspiration normande ou flamande, dans la partie nord des jardins, aux abords du Petit Trianon et dans le prolongement du jardin anglais. Une ferme pour produire du lait et des œufs pour la reine, une tour en guise de phare, un colombier, un boudoir, une grange, un moulin, une maison pour le garde furent ainsi construits, chaque bâtiment étant agrémenté d'un potager, d'un verger ou d'un jardin fleuri. La plus importante de ces maisons est la « Maison de la Reine » au centre du hameau, que divise une rivière traversée par un petit pont de pierre.

Abandonné après la Révolution française, le hameau de la Reine a fait l'objet de trois campagnes majeures de restauration : l'une menée par Napoléon Ier de 1810 à 1812 représente l'essentiel de la base actuelle. La deuxième a été réalisée grâce au mécénat de John Rockefeller Jr dans les années 1930. Enfin, le hameau a été rénové à partir des années 1990, sous l'impulsion de Pierre-André Lablaude, architecte en chef des monuments historiques, et il a été ouvert au public en 2006 au sein d'un espace nommé Domaine de Marie-Antoinette.

Théâtre de la Reine

Entrée du théâtre.
Entrée du théâtre.

Le théâtre de la Reine est un théâtre construit pour la reine Marie-Antoinette par l'architecte Richard Mique de juin 1778 à juillet 1779. Il est situé dans le domaine du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles, dissimulé entre les charmilles du Jardin français et les hauts arbres du Jardin alpin. L'extérieur du bâtiment, à l'apparence d'une dépendance, contraste avec la décoration sophistiquée de son intérieur, paré de soie et de velours bleus et de sculptures dorées, pourtant tout de faux-semblant. Il est inauguré en 1780, dix ans après l'ouverture du « Grand Théâtre », comme on nomme alors l'Opéra royal du château de Versailles.

Cette petite salle de comédie est pour la Reine un lieu secret, loin de la cour de Versailles et de ses tourments. Elle vient jouer elle-même la comédie, au sein d'une troupe réduite à son entourage intime, en souvenir de son goût, depuis l'enfance, pour le théâtre et la déclamation. On y interprète les auteurs à la mode, certains d'entre eux, comme Beaumarchais, étant même interdits à la cour. La scène, deux fois plus vaste que la salle, ainsi que la machinerie, complexe et des plus modernes, sont l'œuvre du machiniste Boullet, de l'Opéra de Paris.

Le théâtre de Trianon est épargné lors de la Révolution française, jugé sans valeur. Plusieurs reines et impératrices, Marie-Louise, Marie-Amélie et Eugénie, se sont, au cours du XIXe siècle, approprié le lieu, devenu en quelque sorte l'apanage des femmes. Affecté au musée, il est très peu visité et, après quelques campagnes de restauration, est resté intact jusqu'à aujourd'hui, y compris sa machinerie, exemplaire quasi unique du XVIIIe siècle.

Château du Petit Trianon

Château du Petit Trianon (façade sud)
Château du Petit Trianon (façade sud)

Le château du Petit Trianon est un château situé dans le domaine du Petit Trianon, au sein du parc de Versailles, dans les Yvelines, en France. Construit par l'architecte du roi Louis XV, Ange-Jacques Gabriel, de 1762 à 1768, il est considéré comme un chef-d'œuvre du néoclassicisme, alliant le goût le plus moderne et l'intégration à la nature environnante.

Édifié pour madame de Pompadour, qui meurt avant de le voir achevé, il est inauguré par madame du Barry en 1768, presque vingt ans après les premiers aménagements du Nouveau jardin du roi. Car, s'il est le plus imposant du domaine du Petit Trianon, il n'en est pourtant pas le premier bâtiment, mais se situe au contraire dans la continuité d'un projet qui s'étale sur quatre décennies. Il est offert par Louis XVI, dès son avènement, à sa jeune épouse Marie-Antoinette qui lui donne son empreinte, associant pour toujours, dans l'imaginaire du public, l'édifice et la Reine.

De plan carré de vingt-trois mètres de côté, l'édifice doit sa particularité à ses quatre façades comprenant cinq hautes fenêtres scandées par des colonnes ou pilastres de l'ordre corinthien. Par la déclivité du terrain, le château n'est accessible en rez-de chaussée que par les faces donnant sur le sud et sur l'est, cet étage étant réservé au service. L'étage « noble », où l'on entre par le grand escalier d'un vestibule conçu comme une cour intérieure, comprend les pièces de réception et l'appartement de la Reine. Un entresol de trois pièces abrite la bibliothèque de Marie-Antoinette. En attique, plusieurs logements autrefois attribués à Louis XV et sa suite accueillent aujourd'hui l'évocation des « Dames de Trianon », ces femmes qui ont imprégné ces murs de leur marque.

La décoration, confiée par l'architecte Gabriel à Honoré Guibert, est entièrement basée sur la nature et le goût de l'antique. Véritable prolongement architectural des jardins avoisinants, le château est orné de sculptures de fleurs et de fruits, les peintures sont des allégories des saisons ou des fleurs, les meubles sont agrémentés de motifs champêtres.

Symbole d'une monarchie nouvelle, qui aspire à plus d'intimité et de quiétude que la représentation permanente imposée par Louis XIV, le château du Petit Trianon est aussi la fragilité du système que condamne la Révolution française de 1789. Néanmoins épargné par les années, il demeure le « château des femmes », bénéficiant au XIXe siècle de l'engouement des souveraines Marie-Louise, Marie-Amélie et Eugénie. Les campagnes de restauration réalisées au début du XXIe siècle lui redonnent l'allure qu'il avait le jour où Marie-Antoinette le quitte pour la dernière fois, comme si le temps s'était arrêté.

Classé avec le château de Versailles et ses dépendances au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté du 31 octobre 1906, il est également inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979. Il est aujourd'hui ouvert au public dans le cadre du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, au sein du Domaine de Marie-Antoinette.

Pavillon frais

Vue de la façade du Pavillon frais
Vue de la façade du Pavillon frais

Le Pavillon frais ou Salon frais est une fabrique construite pour Louis XV et Madame de Pompadour par Ange-Jacques Gabriel au sein du Jardin français du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles.

Nouvel édifice de ce petit domaine désiré par le roi pour s'éloigner des contraintes de la Cour, construit de 1751 à 1753, il fait face au Pavillon français et sert de salle à manger d'été où l'on peut « prendre le frais » et déguster les produits du potager tout proche. Ce pavillon, comportant une unique pièce, est conçu comme une architecture de verdure et est entièrement revêtu de treillage vert. Il est agrémenté d'un jardinet rectangulaire et symétrique, entouré d'arcades qui sont elles-mêmes surmontées de vases en corbeille, l'ensemble créant une harmonie architecturale et horticole. Deux petits bassins ovales à l'extrémité des parterres de fleurs complètent le décor.

Abandonné aux intempéries et aux dégradations à la Révolution française, le pavillon est rasé en 1810 et le jardin remplacé par du gazon. Dans les années 1980, puis en 2010, grâce au mécénat et après une campagne archéologique, il est entièrement reconstruit sur le modèle d'origine et le dessin du jardin initial est fidèlement reproduit. Seules les arcades n'ont pas encore été restituées.

Belvédère (Petit Trianon)

Belvédère du Petit Trianon
Belvédère du Petit Trianon

Le Belvédère est une fabrique de style néoclassique, érigée entre 1778 et 1781 par Richard Mique, pour la reine de France Marie-Antoinette, au sein du Jardin anglais du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles.

Petit pavillon d'architecture octogonale, il fait partie des fabriques disposées dans le nouveau jardin du Petit Trianon par l'architecte de la Reine et sert de salon de musique. Il est flanqué d'un rocher artificiel d'où jaillit une cascade et est entouré de montagnes en miniature, l'ensemble composant un jardin alpin. Il est gardé par huit sphinges de pierre, sculptées par Joseph Deschamps. Ce dernier est aussi à l'origine de la décoration des huit façades, dont les bas-reliefs sont une allégorie aux quatre saisons et dont les frontons sont ornés des attributs de la chasse et du jardinage. Le salon intérieur est luxueusement décoré, les arabesques peintes sur du stuc représentent des scènes de la nature, le sol est pavé de marbre et le plafond, œuvre de Jean-Jacques Lagrenée, évoque des angelots évoluant dans un ciel bleu.

Endommagés par deux siècles de dégradations et d'altérations, le belvédère et le rocher retrouvent en 2012 leur état d'Ancien Régime, à la suite d'une restauration complète du jardin alpin. Classé avec le château de Versailles et ses dépendances au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté du 31 octobre 1906, il est accessible au public dans le cadre du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, au sein du Domaine de Marie-Antoinette.

Pavillon français

Façade Est du Pavillon français
Façade Est du Pavillon français

Le Pavillon français est une fabrique de jardin construite pour Louis XV et Madame de Pompadour par Ange-Jacques Gabriel au sein du Jardin français du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles.

Construit en 1750, ce pavillon s'intègre au cœur du jardin à la française et les hautes portes-fenêtres ouvrent sur ses perspectives. À la fois centre et prolongement naturel du « nouveau jardin du roi » créé pour le divertir de sa mélancolie, il sert de salon de musique, de jeu et de conversation. Il est considéré comme un chef-d'œuvre d'équilibre entre noblesse et fantaisie. L'originalité de son plan comprend, au sein d'un large cercle, un salon octogonal accosté de quatre petits cabinets carrés disposés en croix.

Les croisées, sur des façades en pierres de refend, sont surmontées de mascarons représentant les saisons, exécutés par Jules-Antoine Rousseau. La balustrade est animée de huit groupes d'enfants, allégories des quatre saisons et des quatre éléments, et huit vases de fleurs, du même sculpteur. Le salon circulaire est décoré de lambris sculptés par Jacques Verbeckt, autrefois couverts de couleurs pastels assorties à l'atmosphère champêtre et désormais en dorures. Huit colonnes corinthiennes soutiennent une corniche ornée de divers gallinacés, en évocation de la ménagerie domestique toute proche.

Transformé en café durant la Révolution française, il redevient avec l'Empire un lieu de fête comme sous l'Ancien Régime avant de se dégrader lentement. Il bénéficie d'une première campagne de restauration à la fin du XIXe siècle, peu fidèle à l'état initial, avant d'être entièrement restauré en 2008. Classé avec le château de Versailles et ses dépendances au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté du 31 octobre 1906, il est accessible au public dans le cadre du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, au sein du Domaine de Marie-Antoinette.

Temple de l'Amour

Temple de l'Amour
Temple de l'Amour

Le Temple de l'Amour est une fabrique érigée en 1777-1778, par l'architecte Richard Mique, sur un îlot de la rivière artificielle situé à l'est du jardin anglais du Petit Trianon, dans le parc du château de Versailles.

Cette petite rotonde à l'antique est, avec le Belvédère, l'une des deux fabriques néoclassiques du Jardin anglais imaginé par Marie-Antoinette qu'elle pouvait contempler depuis les fenêtres du château du Petit Trianon. Le temple, dont les décors sculptés sont l'œuvre de Joseph Deschamps, est constitué de douze colonnes corinthiennes surmontées d'une coupole ornée des attributs de l'Amour. Il abrite en son centre une réplique, par Louis-Philippe Mouchy, de la sculpture L'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule, qui lui donne son nom.

Symbole des fêtes données au XVIIIe siècle, il s'est lentement dégradé au fil des siècles, envahi par la végétation, mais a été restauré en 2005. Classé avec le château de Versailles et ses dépendances au titre des monuments historiques par la liste de 1862 et par arrêté du 31 octobre 1906, il est accessible au public dans le cadre du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, au sein du Domaine de Marie-Antoinette.