Cambrai

Le campanile de l’hôtel de ville où Martin et Martine sonnent les heures.
Le campanile de l’hôtel de ville où Martin et Martine sonnent les heures.

Cambrai est une commune française, située dans le département du Nord et dans la région Nord-Pas-de-Calais. Sous-préfecture du département, Cambrai est une ville moyenne qui compte 32 518 habitants au recensement de 2009 ; elle est au cœur de l'unité urbaine de Cambrai qui, avec 47 138 habitants, la place au 7e rang départemental. Son aire urbaine, plus étendue, rassemble 65 986 habitants en 2009.

Vers la fin de l'Empire romain, Cambrai remplace Bavay comme « capitale » de la cité des Nerviens. Au début de l'époque mérovingienne, Cambrai devient le siège d'un vaste évêché dont Fénelon, surnommé « le cygne de Cambrai », sera archevêque. La ville est le centre d'une petite principauté ecclésiastique à l'intérieur du Saint-Empire romain germanique jusqu'à son rattachement à la France en 1678.

Les terres fertiles qui l'entourent et l'industrie textile font sa prospérité au Moyen Âge mais à l'époque moderne, elle s'industrialise moins que ses voisines du Nord-Pas-de-Calais. Occupée et partiellement détruite par l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale, Cambrai voit se dérouler à ses portes en 1917 la bataille où les chars sont pour la première fois utilisés massivement. La Seconde Guerre mondiale est suivie de reconstructions et d'un rapide développement économique et démographique, brutalement inversé par le premier choc pétrolier de 1973.

De son passé historique mouvementé, Cambrai conserve un cadre de vie agréable et, malgré les destructions, un riche patrimoine monumental. Cambrai s'est affirmé comme le centre urbain du Cambrésis. Cité aux fonctions locales diversifiées, elle cherche néanmoins un nouveau souffle économique grâce à sa position sur les grands axes autoroutiers et fluviaux.

Bataille de Cambrai (1917)

Un Panzer détruit.
Un Panzer détruit.

La bataille de Cambrai est une bataille de la Première Guerre mondiale qui s'est déroulée du 20 novembre au aux environs de Cambrai. Lors de cette offensive, les Britanniques ont utilisé pour la première fois en masse, des chars d'assaut (en anglais tank, « réservoir »), les Mark IV. Cette offensive, initialement une réussite, fut cependant largement émoussée par la contre-offensive allemande.

Cambrai était en 1917 un point clé pour le ravitaillement de la position Siegfried (Siegfried Stellung), qui faisait partie de la ligne Hindenburg et la crête voisine du bois de Bourlon, si elle était prise, permettrait de menacer l'arrière allemand vers le nord.

Ernst Jünger, qui participa à cette bataille, a décrit dans Orages d'acier l'horreur et la fascination qu'elle lui a inspiré.


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Ancienne cathédrale de Cambrai

L'ancienne cathédrale de Cambrai.

L’ancienne cathédrale Notre-Dame de Cambrai était une cathédrale de style gothique. Construite aux XIIe et XIIIe siècles, elle fut détruite pendant la Révolution française et a aujourd’hui entièrement disparu. Siège d’un immense évêché, la cathédrale était connue comme la « merveille des Pays-Bas », en raison principalement de sa haute flèche ajourée.

Villard de Honnecourt releva dans son carnet un plan du chœur, à une date inconnue mais que l’on situe vers 1230, les fondations sortant de terre.

En raison de la durée de sa construction (environ un siècle), la cathédrale de Cambrai ne présentait pas un style homogène, à la différence d’autres grands chantiers de la même époque, mais offrait en quelque sorte une synthèse du développement du nouveau style français, plus tard qualifié de « gothique », entre les milieux du XIIe et du XIIIe siècle.

En 1791 la cathédrale fut affectée au culte constitutionnel. Elle fut cependant endommagée dès l’année suivante, et en 1793 fut convertie en magasin à grains. Le 6 juin 1796 elle fut vendue à un marchand de Saint-Quentin qui entreprit de la démolir pour en vendre la pierre. La démolition avança lentement : en 1816 il restait assez de pans de murs debout pour qu’un soldat de l’armée anglaise d’occupation pût encore en tirer une aquarelle.



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Siège de Cambrai (1677)

Principauté épiscopale dépendant du Saint-Empire romain germanique et proche de la frontière du royaume de France, soumise à l'Espagne depuis 1543, Cambrai avait été assiégée à plusieurs reprises par les rois de France : en 1477 par Louis XI, entre 1581 et 1595 par Henri III et Henri IV.

Sully, puis Richelieu, avaient défini une politique nationale consistant à « remettre [la France] en sa première force et en son ancienne splendeur », et à « mettre la France en tous lieux où fut l'ancienne Gaule », ce qui incluait l'Artois, le Hainaut et les provinces des Pays-Bas. Sous le règne de Louis XIV Cambrai fut assiégé sans succès par les Français en 1649 et à nouveau en 1657.

Les conquêtes de 1667 marquent une avancée considérable, mais n'établissent pas une frontière défendable : deux saillants espagnols subsistent, entre Saint-Omer et Ypres d'une part, entre Valenciennes et Cambrai d'autre part. Cambrai semble une presqu'île qui n'est plus rattachée aux Pays-Bas espagnols que par Bouchain et Valenciennes, entre Arras à l'ouest et Le Quesnoy et Landrecies à l'est, qui sont français depuis le traité des Pyrénées de 1659.

Au printemps 1676, Bouchain et Condé sont occupées par les Français. Valenciennes est prise d'assaut le 17 mars 1677. Louis XIV, qui veut « assurer à jamais le repos de ses frontières », décide d'en finir avec Cambrai, dont la réputation était formidable, et se porte en personne devant la ville.

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Martin et Martine

Les jaquemarts Martin et Martine.

Martin et Martine sont à la fois les jaquemarts et les géants de Cambrai. Ils comptent parmi les jaquemarts les plus célèbres avec ceux des horloges de Dijon et de Venise, où deux Maures de bronze qui sonnent les heures sont placés en haut de la Tour de l'Horloge.

Au XIVe siècle de nombreux édifices publics sont dotés d’une horloge monumentale qui sonne les heures à l’aide d’un automate. Le personnage est armé d'un marteau pour remplir sa fonction et on lui attribue en conséquence le rôle d'homme d'armes ou de forgeron. Martin et Martine s'inscrivent donc dans une tradition qui n'est pas propre à la seule ville de Cambrai.

Selon la légende la plus couramment acceptée, Martin et Martine auraient vécu au XIVe siècle et auraient sauvé la ville en repoussant l’ennemi, armés de leur maillet. Martin, d'origine Maure, était forgeron à Cambrai. Vers 1370, le seigneur de Thun-l'Évêque mettant le Cambrésis à feu et à sang, les habitants de Cambrai décidèrent de le combattre et de mettre un terme à ses exactions. Durant l'assaut contre la forteresse, Martin, accompagné de Martine, se trouva devant le seigneur qu'il assomma d'un coup de son prodigieux marteau. Le seigneur, étourdi et aveuglé, le casque enfoncé jusqu'aux yeux, dut cesser le combat, ses troupes se rendirent et la victoire alla aux Cambrésiens. Après avoir ôté son casque au seigneur vaincu, on s'aperçut que le terrible choc l'avait rendu fou. C’est l’origine du fameux coup de marteau que chaque Cambrésien est supposé avoir reçu à la naissance.

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Abbaye de Vaucelles

La salle des moines de l'abbaye de Vaucelles.

L'abbaye de Vaucelles est une abbaye cistercienne fondée en 1131 par Bernard de Clairvaux. Elle est située à environ 13 kilomètres au sud-ouest de Cambrai, dans la vallée de l’Escaut, sur la commune de Les Rues-des-Vignes.

L’abbaye fut édifiée sur une terre cédée par Hugues d'Oisy, seigneur d'Oisy et Crèvecœur, châtelain de Cambrai. La première pierre en fut posée le par Bernard de Clairvaux. Elle constitue la treizième fondation de ce père de l’Église. Sa construction s’est étalée sur de nombreuses années, par l’ajout successif de bâtiments. Succédant à une première construction romane à chevet plat (plan dit claravallien ou bernardin) élevée de 1140 à 1149 et détruite en 1190, l’église abbatiale gothique accusait des dimensions hors du commun (longueur : 137 m, transept : 64 m). Elle possédait un chœur à déambulatoire, mis au jour lors des fouilles de 1988, et des chapelles rayonnantes.

Vaucelles surpassait toutes les grandes cathédrales gothiques d’Île-de-France, de Picardie et de Champagne : la plus vaste église de l’Ordre de Cîteaux était ici. L’abbé Godescale fut, du reste, destitué de son siège abbatial par le chapitre général et l’abbé de Clairvaux fut même puni pour avoir autorisé ce chantier peu conforme aux principes édictés par les fondateurs de l’ordre : simplicité et pauvreté.

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