Wikipédia:Sélection/Jeux de rôle

Hippogriffe

Un chevalier monté sur une créature oiseau par devant et cheval par derrière terrasse le dragon marin qui menace une femme nue attachée sur un rocher.
L'hippogriffe, d'après un dessin de Gustave Doré pour le Roland furieux.

Un hippogriffe est une créature imaginaire hybride, d'apparence mi-cheval et mi-aigle, qui ressemble à un cheval ailé avec la tête et les membres antérieurs d'un aigle. Sa figure est peut-être issue du bestiaire fabuleux des Perses et de leur Simorgh, au travers du griffon.

Son origine est évoquée par le poète latin Virgile dans ses Églogues. S'il est quelquefois représenté à l'époque antique et sous les Mérovingiens, il est clairement nommé et défini pour la première fois dans l'œuvre de l'Arioste, le Roland furieux (Orlando furioso), au début du XVIe siècle. Dans ce roman de chevalerie, inscrit dans la continuité du cycle carolingien, l'hippogriffe est une monture naturellement née de l'accouplement d'une jument et d'un griffon, extrêmement rapide et capable de voler autour du monde, chevauchée par les magiciens et de nobles héros, tel le paladin Roger qui délivre la belle Angélique sur son dos. Symbole des pulsions incontrôlées, l'hippogriffe emporte Astolphe jusque sur la lune. Le succès de ce roman fait que la figure et le nom de l'hippogriffe sont repris dans d'autres histoires du même type.

Parfois représenté sur des blasons en héraldique, l'hippogriffe devient un sujet artistique, largement illustré par Gustave Doré au XIXe siècle. Il est, comme de nombreuses créatures légendaires, de retour dans les œuvres modernes et notamment le jeu de rôle, les jeux vidéo, ainsi que des romans de fantasy. La saga Harry Potter l'a fortement popularisé à travers le personnage de Buck.

Péritio

Péritio ; photomontage réalisé sous GIMP en juin 2010.
Péritio ; photomontage réalisé sous GIMP en juin 2010.

Le péritio (peryton en anglais) est un animal imaginaire maléfique, mi-oiseau et mi-cerf, au plumage bleu ou vert (souvent bicolore). Cette créature est mentionnée par l'écrivain argentin Jorge Luis Borges dans son ouvrage Le Livre des êtres imaginaires (publié la première fois en 1957 sous le titre Manual de zoología fantástica), où il affirme en tenir la description d'un manuscrit médiéval maintenant perdu. Selon la légende qu'il rapporte, les péritios seraient les responsables de la chute de Rome et viendraient de l'Atlantide. Ils se nourriraient d'êtres humains, se déplaceraient en hordes et ne projetteraient pas leur propre ombre, mais des ombres de forme humaine qu'ils utiliseraient pour capturer les hommes et s'en nourrir.

Cette créature entre dans la thématique de l'ombre et du double, omniprésente dans l'œuvre de Borges. Suivant cette logique, le péritio symboliserait l'esprit de personnes mortes et égarées, ou le reflet de dieux. En 2010, il n'existe pas de source connue et antérieure au Livre des êtres imaginaires faisant explicitement référence au péritio, et cette créature a vraisemblablement été inventée par Borges dans un but d'ironie ou en hommage à l'imagination humaine...

Pool of Radiance

Pool of Radiance est un jeu vidéo de rôle développé et publié par Strategic Simulations (SSI) en 1988. Il est la première adaptation en jeu vidéo du jeu de rôle médiéval-fantastique Donjons et Dragons publié par TSR. Il est également le premier volet d'une série d’une douzaine de jeux vidéo de rôle, généralement désignée par le titre Gold Box, publiés par Strategic Simulations et basés sur le même moteur de jeu. Le jeu se déroule dans l’univers fantastique des Royaumes oubliés, un décor de campagne de Donjons et Dragons, dans lequel le joueur contrôle un groupe d’aventuriers recrutés pour défendre la cité portuaire de Phlan contre une invasion de créatures démoniaques.

Comme dans une partie standard de Donjons et Dragons, le joueur commence par créer un groupe d'aventuriers, qui peut inclure jusqu'à six personnages, dont il peut choisir la race, le sexe, la classe, les caractéristiques, l'alignement et l'apparence. Au début du jeu, il se voit confier la tâche d'aider les habitants de la cité à lutter contre les créatures qui ont pris le contrôle des alentours de la ville. Pour cela, le joueur explore différentes zones dans lesquelles il combat des bandes d'ennemis avant de finalement être confronté aux chefs de ces derniers. En progressant dans le jeu, les personnages contrôlés par le joueur gagnent de l'expérience, qui leur permet de devenir plus puissants. Le jeu utilise principalement une vue à la première personne, l'écran étant divisé en plusieurs parties pour afficher les informations. Pendant les combats, l'affichage bascule sur une vue de dessus en 2D isométrique.

À sa sortie, le jeu est salué par la presse spécialisée, qui met en avant la qualité de ses graphismes, sa grande variété de quêtes et son système de combat, et il décroche plusieurs récompenses dont l'Origins Award du meilleur jeu vidéo fantastique de 1988. Il connait également un important succès commercial avec plus de 260 000 copies vendues en Amérique du Nord, ce qui lui permet de devenir le jeu vidéo de rôle le plus vendu sur ordinateur 8 bits et le plus grand succès de Strategic Simulations, qui s’impose ainsi comme un éditeur d’envergure nationale. Rétrospectivement, Pool of Radiance est considéré comme l’un des jeux vidéo de rôle les plus importants de la fin des années 1980 avec The Bard's Tale. Les spécialistes jugent en effet que malgré son manque d’innovations, c’est un chef-d’œuvre qui surpasse tous les jeux dont il s’est inspiré et qui a réussi le pari de porter les règles de Donjons et Dragons sur ordinateur, pavant la voie à une série de jeux vidéo de rôle basés sur le même moteur de jeu, comme Curse of the Azure Bonds (1989), Secret of the Silver Blades (1990) et Pools of Darkness (1991).