Duchesse Anne (trois-mâts carré)

Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.
Le Duchesse Anne, façon nuit américaine, devant le Musée portuaire de Dunkerque face à l'Hôtel de ville.

Le (ou la) Duchesse Anne, ex-Grossherzogin Elisabeth est le plus grand voilier, et le dernier trois-mâts carré français. Construit en 1901 par le chantier Johann C. Tecklenborg de Bremerhaven-Geestemünde (Brême) selon les plans de Georg W. Claussen, il est considéré comme un chef-d'œuvre d'architecture navale, en raison notamment de la forme profilée de sa coque en acier et de l'équilibre général du navire, qui ménagent un espace habitable d'une grande capacité, tout en innovant en matière de sécurité.

Ancien navire-école de la marine marchande allemande, passé sous pavillon français et remis à la Marine nationale française comme dédommagement de guerre, basé à Lorient et Brest sans jamais appareiller, il échappe de peu à la démolition, grâce à l'opiniâtreté de quelques passionnés dans les années 1970. Après une très longue restauration visant à lui faire retrouver son état d'origine, et conserver son authenticité de navire-école, il est, aujourd'hui, un bateau musée qui peut être visité dans le port de Dunkerque. Utilisé dans le cadre d'actions de communication événementielle, mais étant définitivement à quai, sa notoriété n'égale pas celle du Belem qui bénéficie, pour sa part, des effets médiatiques des rassemblements de gréements traditionnels.

La Duchesse Anne, qui a trois sister-ships et de nombreux « cousins », fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques depuis le 5 novembre 1982.

København (voilier)

Le København (ou Skoleskibet København) était un cinq-mâts barque, à coque acier, construit en 1921 en Écosse pour devenir un navire-école de la marine danoise. Le København, destiné initialement au commerce des céréales, servira en même temps à la formation des apprentis pour les carrières dans la marine marchande danoise. Il sera sans doute le plus grand bateau-école à cinq-mâts et à coque acier de sa génération. Après avoir effectué dix voyages, Le København disparait peu de temps après le 21 décembre 1928 dans l' Océan Austral avec son équipage de 15 marins et 45 cadets. Il avait quitté Rio de la Plata sur le passage de Montevideo à Melbourne et son dernier message radio a été reçu ce même jour.

Trière

Une trirème

Une trière ou trirème, ce dernier terme étant l’appellation latine, est une galère de combat antique, développée à partir du pentécontère.

Plus court que son prédécesseur, c’est un navire équipé d’une voile dans lequel prennent place 170 rameurs étagés sur trois rangs, d’où son nom. Léger et agile, il permet le développement de la manœuvre d’éperonnage grâce au rostre de bronze monté sur sa proue, technique qui donne lieu aux premières batailles à caractère réellement naval.

Les trières apparaissent en Ionie et deviennent le navire de guerre dominant en Méditerranée de la fin du VIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C. puis à nouveau, du fait de leur efficacité, durant l’Empire romain jusqu’au IVe siècle.

Bernard Moitessier

Bernard Moitessier, né le à Hanoï (Viêt Nam) et mort le à Vanves (Hauts-de-Seine), est un navigateur et écrivain français, auteur de plusieurs livres relatant ses voyages.

En 1968, il participe à la première course autour du monde, en solitaire et sans escale, le Golden Globe Challenge. Alors qu'il est annoncé en vainqueur, il renonce à couper la ligne d'arrivée, abandonne la course, et continue, toujours sans escale, en direction de l'océan Indien. Après dix mois de navigation, son périple s'arrête en Polynésie. Il s'installe ensuite sur un atoll, Ahe, où il choisit de vivre avec Ileana Drăghici, la mère de son fils Stefan né en 1971.

Au cours de sa vie, ce « vagabond des mers du sud » — comme il se surnomme lui-même dans le titre de son premier livre — a parcouru aussi bien l'Atlantique que le Pacifique. Il fait escale aux Antilles, en Polynésie et en Nouvelle-Zélande, passe trois fois le cap de Bonne-Espérance et deux fois le cap Horn. Il a vécu une douzaine d'années entre Tahiti et les Tuamotu et a milité contre la nucléarisation du Pacifique sud, pour la désescalade nucléaire pendant la guerre froide et pour la plantation d'arbres fruitiers dans les villages français. Mort d'un cancer en 1994, il repose au cimetière du Bono situé dans la région du golfe du Morbihan.

Expédition Terra Nova

L'équipe de l'expédition au pôle Sud, le 18 janvier 1912. Debout : Lawrence Oates, Robert Falcon Scott, Edward Adrian Wilson ; assis : Henry Robertson Bowers, Edgar Evans.
L'équipe de l'expédition au pôle Sud, le 18 janvier 1912. Debout : Lawrence Oates, Robert Falcon Scott, Edward Adrian Wilson ; assis : Henry Robertson Bowers, Edgar Evans.

L’expédition Terra Nova, officiellement la British Antarctic Expedition 1910, est la troisième expédition britannique en Antarctique au XXe siècle, et une des plus marquantes de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique (1895-1922). Menée entre 1910 et 1913 par Robert Falcon Scott aux fins de recherches scientifiques et d'explorations géographiques, et surtout d'offrir le pôle à la couronne d'Angleterre, elle se termine tragiquement.

Scott a mené auparavant l'expédition Discovery en Antarctique de 1901 à 1904. Cette fois, l'objectif principal, tel que l'exprime initialement Scott, est « d'atteindre le pôle Sud et de garantir à l'Empire britannique l'honneur de cette première ». Bien qu'il s'agisse d'une initiative privée, elle jouit de la bénédiction officieuse du gouvernement britannique — qui a participé pour moitié aux frais —, de l'Amirauté et de la Royal Geographical Society.

L'expédition tire son nom du navire Terra Nova chargé de la transporter. Elle réalise son programme scientifique, explore la Terre Victoria et la chaîne Transantarctique, mais échoue dans sa tentative d'exploration de la Terre du Roi-Édouard-VII.

Le Norvégien Roald Amundsen menant de son côté une autre expédition d'exploration, celle de Scott prend l'allure d'une course pour atteindre le pôle Sud. L'expédition de 65 hommes permet à une équipe réduite de cinq personnes d'atteindre le pôle le , mais ceux-ci constatent que l'équipe d'Amundsen les a précédés de plusieurs semaines. Tout le reste, y compris la performance d'Amundsen, est ensuite éclipsé par la mort de Scott et de ses compagnons lors de leur retour. Leurs notes et journaux, retrouvés huit mois plus tard par une équipe de recherche, permettront de comprendre les détails de leur histoire. Différentes hypothèses seront envisagées sur les causes de la tragédie, et des controverses se feront jour sur la personnalité de Scott.

Frank Abney Hastings

Frank Hastings, lithographie par Karl Krazeisen.

Frank Abney Hastings ( - 1er juin 1828) fut un marin britannique et un philhellène.

Cadet d'une famille noble anglaise, Frank Abney Hastings fit une carrière dans la Royal Navy. Il participa ainsi à la bataille de Trafalgar, à tout juste onze ans. Il fut chassé de la Royal Navy en 1819, alors même qu'il venait de prendre son premier commandement. Dès 1821, il s'engagea aux côtés des Grecs dans leur guerre d'indépendance contre l'Empire ottoman. À l'été 1822, il participa à l'expédition navale qui devait venger le massacre de Chios. Il fut le témoin des dernières exactions ottomanes sur l'île. Il prit ensuite part au siège de Nauplie. Il recruta à cette occasion sa propre troupe et en 1823 participa aux combats en Crète.

Il retourna en Grande-Bretagne en 1824 pour faire l'acquisition d'une corvette à vapeur, la Kartería, dont il devint ensuite le capitaine. Au commandement de la Kartería ou d'une escadre plus large, il remporta de nombreuses victoires : au Pirée, à Oropos et Volos. Avec la puissance de feu de la seule Kartería, il détruisit onze navires ottomans dans la baie de Salona à l'été 1827. Cet événement fut une des causes de la bataille de Navarin.

Frank Abney Hastings mourut du tétanos à la suite d'une blessure au poignet lors d'une tentative de reconquête de Missolonghi. La Grèce lui fit des funérailles nationales. Il est enterré sous l'arsenal de Poros.

William Speirs Bruce

William Speirs Bruce en tenue académique en 1903.
William Speirs Bruce en tenue académique en 1903.

William Speirs Bruce, né à Londres le et mort à Édimbourg le , est un océanographe britannique, spécialiste des pôles.

Il abandonne ses études de médecine pour se joindre à la Dundee Whaling Expedition comme assistant scientifique. Cette expédition se prolonge par des voyages en Arctique. En 1899, Bruce postule pour un poste scientifique dans l'expédition Discovery mais la confirmation tardive de cette nomination et les différences de vue avec le président de la Royal Geographical Society, Clements Markham, le conduisent à organiser sa propre expédition aux îles Orcades du Sud et en mer de Weddell sous le nom de Scottish National Antarctic Expedition (SNAE) : l'expédition Scotia (1902-1904). Bruce est le fondateur du Laboratoire océanographique écossais et est à l'origine de l'idée de la marche transcontinentale de l'Antarctique via le pôle Sud qui est, faute de moyens pour qu'il la réalise lui-même, mise en œuvre par Ernest Shackleton lors de l'expédition Endurance (1914-1917). Également spécialiste du Svalbard, il reçoit divers prix pour ses travaux polaires mais ne sera jamais considéré à sa juste valeur, notamment par la Royal Geographical Society.

Ses difficultés de reconnaissance sont généralement attribuées à sa déficience en matière de relations publiques, à son penchant à se faire des ennemis puissants et à son fervent nationalisme écossais. À sa mort, il est totalement oublié et redécouvert notamment à la suite du centenaire de l'expédition Scotia. Depuis, des efforts sont faits pour revaloriser son rôle dans l'histoire scientifique de l'exploration polaire.

Mary Rose

Épave de la Mary Rose à Portsmouth.
Épave de la Mary Rose à Portsmouth.

La Mary Rose était une caraque emblème des Tudor et faisait partie du programme naval du roi Henri VIII d'Angleterre. Après avoir servi durant 33 ans dans plusieurs guerres contre la France, l'Écosse et la Bretagne et avoir été largement reconstruite en 1536, elle combattit pour la dernière fois le . Alors qu'elle menait l'attaque contre les galères françaises, elle coula dans le Solent, le bras de mer séparant l'Angleterre de l'île de Wight face au château de Southsea, dans lequel se trouvait Henri VIII. L'épave de la Mary Rose fut redécouverte en 1971 et une opération de sauvetage fut organisée en 1982. Celle-ci, l'un des projets les plus complexes et coûteux de l'histoire de l'archéologie maritime, permit de renflouer une large section du navire et des milliers d'objets datant de la période des Tudor.

Le sauvetage de la Mary Rose fut une étape importante dans l'histoire de l'archéologie maritime, comparable en complexité et en coût uniquement avec le renflouement du navire suédois du XVIIe siècle Vasa en 1961. Les découvertes incluent des armes, des équipements de navigation et un large éventail d'objets utilisés par l'équipage. De nombreux artéfacts sont uniques à la Mary Rose et ont permis de faire avancer nos connaissances dans de nombreux domaines allant de la guerre navale à l'histoire des instruments de musique. Depuis le milieu des années 1980, le navire est exposé à la base navale de Portsmouth où il subit de nombreuses mesures de restauration. Les objets découverts sont exposés au Mary Rose Museum adjacent.

La Mary Rose n'a eu aucune carrière marchande connue. Elle fut l'un des plus grands navires de la marine anglaise tout au long de ses trois décennies d'existence et l'un des premiers exemples de navire spécialement conçu pour le combat. Elle était équipée de nouveaux modèles de canons pouvant tirer depuis les ponts-batterie, une évolution récente dans l'architecture des navires de guerre. Après d'importantes modifications en 1536, elle fut l'un des premiers navires à pouvoir tirer par bordée même si les tactiques de ligne de bataille n'avaient pas encore été développées. Malgré de nombreuses théories fondées sur des documents historiques, les connaissances sur la construction navale au XVIe siècle et des expériences modernes, la cause exacte du naufrage de la Mary Rose reste inconnue en raison des témoignages contradictoires et d'un manque de preuves matérielles critiques.